Comment choisir son prestataire logistique ?
De nombreux laseristes-routeurs proposent aujourd'hui aux annonceurs des services complets avec des départements fabrication capables de contrôler, en amont, l'impression des messages mais aussi de sélectionner les fournisseurs. De plus en plus, les entreprises réclament, en effet, de n'avoir plus qu'un seul interlocuteur pour leurs opérations d'envois de mailings.
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Les prestations logistiques pour les envois de mailings sont assurées par
deux grands acteurs : les agences ou bureaux de fabrication et les
laseristes-routeurs. Les premiers sous-traitent l'ensemble des opérations
techniques tandis que les seconds maîtrisent la quasi-totalité de la chaîne.
Créée en 1993, Direct Production appartient à la première catégorie
d'intervenants. La société, qui a rejoint le groupe d'origine hollandaise
Wegener Direct Marketing en 1997, souhaitait compléter sa palette de services
dans le secteur du marketing direct. Ce groupe rassemble aujourd'hui des
spécialistes de l'information marketing et de la gestion de bases de données,
de la saisie de données ou du traitement informatique des adresses.
Michel Bryr (Direct Production)
: "Au départ, les agences de MD nous ont
un peu considéré comme des concurrents. Ce n'est plus le cas aujourd'hui".
Au sein de cette entité, Direct Production conseille dans les choix des
prestataires techniques pour l'impression, la personnalisation et le routage
des mailings. « Notre rôle commence dès qu'une agence ou un annonceur a un
projet de mailing, raconte Michel Bryr, fondateur et dirigeant de Direct
Production. Si ce client a un projet sans disposer d'une création, nous lui
faisons une proposition sous forme de maquette blanche. Nous ne réalisons pas
de concept stratégique mais nous faisons des adaptations. Baron de Rotshchild,
par exemple, nous a contacté pour adapter des mailings français à la Belgique
et aux Pays-Bas. Pour ces pays, les formats de cartes réponses ne sont pas les
mêmes. Ils font 135 grammes en Belgique et 115 grammes aux Pays-Bas. Nous
donnons nos recommandations. »
Un interlocuteur unique
Le rôle de ces prestataires ne s'arrête pas là. Généralement, ils lancent
ensuite des appels d'offres pour trouver les fournisseurs - de l'impression
jusqu'au routage - capables d'assurer les prestations avec le meilleur rapport
qualité/prix et dans les délais. « Une fois cette phase terminée, poursuit
Michel Bryr, nous revenons vers le client avec une offre définitive et un
rétro-planning qui précise le déroulé de toutes les opérations jusqu'au dépôt
postal. » Direct Production assure le suivi de ces opérations et facture
l'annonceur. « Beaucoup d'annonceurs souhaitent aujourd'hui externaliser des
activités qui ne sont pas au coeur de leur métier, explique Michel Bryr. Au
départ les agences de marketing direct nous ont un peu considérés comme des
concurrents mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. » Ces acteurs, qui n'ont pas
de machines à entretenir, n'affrontent pas les mêmes problèmes de rentabilité
que les prestataires logistiques. Ils fondent leur modèle économique sur les
marges qu'ils négocient avec ces derniers. Pour des annonceurs ou des agences
qui n'ont pas de chefs de fabrication en interne, la solution peut être
intéressante. « Nous n'avons plus à gérer nos fournisseurs », résume ainsi
Carole Fournier, chargée de communication chez Assu 2000, qui fait appel aux
services d'Alma Consultant (encadré p. 108). Cette entreprise qui fête ses
quatre ans d'existence emploie cinq personnes et annonce un chiffre d'affaires
de huit millions de francs en 2000. Elle intervient comme maître d'oeuvre dans
treize métiers différents. « Si un annonceur nous réclame un mailing et qu'il
n'a pas d'idée précise, souligne Laurent Coeurderoy, directeur de clientèle
chez Alma Consultant, nous intervenons comme conseil sur les choix de papiers,
de mise sous pli, etc. Nous proposons les solutions les plus adéquates en
termes de qualité et de coût. » Près de 95 % des clients d'Alma Consultant sont
des annonceurs. Il arrive cependant, que la société conseille des agences de
marketing direct.
Bruno Chevalier (Groupe Eurodirect)
: "Il est devenu stratégique dans
notre activité d'avoir un service de fabrication en interne".
Elle commence par réaliser une étude budgétaire - prestation qui n'est pas
facturée - puis, lorsque tout a été validé et qu'elle a été retenue, elle
supervise toutes les opérations qui lui ont été confiées : la gestion des
envois avec le flashage des documents, leur impression, le traitement des
enveloppes, la mise sous pli ou sous enveloppe, le routage mais aussi la
gestion des retours avec l'ouverture d'une boîte de réception pour le client,
la saisie des données, la scanérisation des images, la gestion des coupons
réponses ou le traitement des chèques jusqu'à la restitution des éléments sous
tous types de supports (disquette, CD-Rom, bande magnétique...). « Nous pouvons
également assurer l'archivage des données sur CD-Rom grâce à un logiciel
intégré », ajoute Laurent Coeurderoy. Alma Consultant indique travailler avec
une centaine de partenaires pour une clientèle très variée de sociétés
informatiques, banques, assurances ou vépécistes. « Les annonceurs n'ont plus
qu'un seul interlocuteur. Ils connaissent les ateliers de nos partenaires. Nous
travaillons en totale transparence », précise Laurent Coeurderoy. Ces
annonceurs ont aussi la possibilité de choisir le package complet ou quelques
opérations seulement comme l'impression ou la gestion des retours, par exemple.
Ils bénéficient, par ailleurs, de la puissance d'achat de l'opérateur. « Quand
une société achète en direct, elle commandera peut-être 100 000 enveloppes pour
ses besoins annuels. Nous, ce sont 20 millions d'enveloppes que nous achetons
aujourd'hui », indique Laurent Coeurderoy. Autre avantage : ces entreprises
connaissent généralement les contraintes et évolutions techniques de la
profession, ce qui n'est pas toujours le cas pour une entreprise qui réalise
trois à quatre mailings annuels. « Cela nous permet de toujours choisir l'outil
adéquat. Je citerais l'exemple d'une société d'assurances qui avait l'habitude
de travailler avec une agence de communication et un matériel surdimensionné,
raconte Laurent Coeurderoy. Notre solution lui a fait économiser jusqu'à 250
000 francs sur une opération. » Aujourd'hui, la gestion des envois (impression,
édition/personnalisation, fourniture d'enveloppes et routage) représente la
moitié du chiffre d'affaires de l'entreprise, moins sollicitée sur la PAO ou la
fourniture de fichiers. Dans 70 % des cas, les annonceurs lui confient la
totalité des opérations. Celles-ci vont de la gestion des envois à la gestion
des retours.
Services de fabrication intégrés
Mais,
pour beaucoup d'annonceurs et plus particulièrement pour tous ceux qui gèrent
de gros volumes de mailings, la préférence va aux contrats passés directement,
ou par le biais de leur agence, avec les laseristes-routeurs, capables eux
aussi de gérer des prestations complètes mais surtout d'assurer une bonne
partie d'entre elles. « Il est devenu stratégique dans notre activité d'avoir
un service de fabrication en interne qui va se charger de superviser
l'impression en faisant appel à des prestataires extérieurs », explique Bruno
Chevalier, directeur régional des ventes au pôle mailing du groupe Eurodirect.
De plus en plus, la profession ne se contente plus de recruter des commerciaux
qui achèteront et revendront les prestations d'impression, mais s'équipe d'un
service technique intégré qui pourra contrôler toutes les phases d'un mailing :
de son impression chez un imprimeur extérieur à sa production au sein de
l'entreprise. Eurodirect dispose d'un tel service depuis trois ans. «
Lorsqu'une agence de marketing direct a son propre service de fabrication, nous
réaliserons des opérations mono-produits - que du routage ou que du laser, par
exemple. Pour les autres, nous assurerons toutes les opérations, affirme Bruno
Chevalier. Avant, les agences avaient tendance à remplir ce rôle
d'interlocuteur unique pour l'annonceur. Aujourd'hui, les choses ont changé car
les annonceurs ont voulu reprendre en main leurs opérations. De plus, les
routeurs ont l'avantage de bien connaître les évolutions techniques de leurs
partenaires imprimeurs. C'est un métier plein de pièges et l'on peut intégrer
toutes nos contraintes en amont. » Cette cellule fabrication comprend deux
personnes et fait appel à toute une palette de prestataires. Là encore,
l'annonceur bénéficie de sa puissance d'achat. « Notre capacité d'achat atteint
quelques dizaines de millions de francs, indique Bruno Chevalier. Nous
connaissons le parc machines de nos prestataires, nous pouvons conseiller au
mieux les annonceurs, être très réactifs et intervenir avant l'impression des
documents pour éviter, par exemple, des problèmes de normes postales. »
Bertelsmann Services France, de son côté, a recruté une équipe d'ingénieurs
méthode qui connaissent parfaitement les techniques d'impression et peuvent
ainsi assurer le contrôle des opérations. « Cette demande de supervision émane
surtout des agences de marketing direct, des banques et des assurances,
souligne Eric Bizouerne, directeur commercial de l'activité marketing direct de
Bertelsmann Services France. Nous travaillons avec quelques imprimeurs
référencés. Les annonceurs ont tendance à vouloir un seul interlocuteur qui se
charge de toute la production de A à Z et 99 % d'entre eux nous confient des
prestations en direct. Mais, très souvent, nous assistons au préalable à des
réunions tripartites avec l'annonceur et son agence ».
Ménage à trois
L'autre tendance, en effet, est de convier le routeur avec
l'agence de marketing direct pour éviter tous les problèmes techniques dans le
déroulé des opérations. « Dans la plupart des cas, nous travaillons encore en
direct avec l'annonceur ou avec l'agence qui est maître-d'oeuvre, constate
Thierry Fallot, directeur commercial chez Cifea DMK. Mais la tendance est de
nous faire intervenir en amont. Ce qui est lié à la maturité des annonceurs qui
ont intégré des services achats. On se réunit alors à trois, et chacun des
fournisseurs fait sa facturation. Cela permet aussi à l'annonceur de mieux
contrôler ses budgets, d'éviter des cascades de marges. » Généralement,
l'annonceur confiera au routeur qui supervise l'impression, un film et un
cromalin (une épreuve en général en couleur) alors qu'au préalable, l'agence
aura contrôlé le flashage (la réalisation des films). Les clients indiquent
leurs dates de timbre (ou d'affranchissement) au routeur. Ce dernier réalise
alors un rétro-planning et impose à l'annonceur où a son agence une date de
remise des films. Parfois, c'est le cas inverse : l'annonceur imposera au
routeur à la fois des dates de remises de films et des dates de dépôt Poste. Au
routeur de réaliser son planning avec ces deux éléments clés en indiquant dans
ce document les dates de BAT (bons à tirer), de réception des éléments externes
(s'il s'agit, par exemple, de joindre un magazine au mailing) et les dates de
mise sous film.
Des prestations complètes
Les grands
spécialistes en logistique gèrent généralement toute la chaîne du mailing.
Bertelsmann Services France est scindé en "business units" : fulfillment et
services clients (pour des services de réception d'appels pour des clients
comme Cegetel ou Prisma Presse) et prestations complètes en marketing direct
(traitement de l'adresse, personnalisation jet d'encre ou laser,
personnalisation de cartes de fidélité, mise sous pli et dépôt Poste).
L'entreprise gère près de 450 millions d'objets par an et emploie quelque 300
personnes. Edisologne, qui emploie plus de 120 personnes, se positionne
également comme un prestataire à service complet. Ses activités comprennent la
domiciliation et le traitement de fichiers, l'édition laser ou jet d'encre, le
façonnage, la mise sous film ou sous enveloppe, le tri, la mise en liasse, et
le dépôt Poste. Quant à Cifea DMK, elle se définit comme un intégrateur de
l'ensemble de la chaîne logistique du mailing, gère des fichiers et les
commercialise comme un broker, réalise des plans de fichiers, traite les
adresses et intervient également sur toutes les opérations de routage :
personnalisation, façonnage, mise sous pli, etc. Diffusion Plus s'est récemment
restructuré avec une holding et des filiales pour chacun des métiers :
Diffusion Plus pour le traitement de messages (mise sous film, routage, dépôt
Poste), Dinexis pour la logistique de vente à distance (fulfillment), Data One
pour l'impression laser, et des filiales à l'étranger. « Notre intervention
démarre quand le message est imprimé », explique Michel Imbert, directeur
marketing du groupe. Ses activités colisage et fulfillment comprennent toutes
les opérations de prises de commandes (par fax, Internet, Minitel, courrier),
leur saisie, leur traitement informatique et leur expédition. « Les colis sont
stockés dans un entrepôt de 60 000 m2, indique Michel Imbert, et nous traitons
100 000 colis par jour. » Le traitement des messages représente pour le groupe
une activité en forte croissance. « Il y a toujours eu de la vente à distance,
constate Michel Imbert, mais les entreprises sont passées d'un marketing
produit à un marketing plus direct : elles veulent comprendre les attentes du
client, être à l'écoute de leurs habitudes d'achat. »
Aucun droit à l'erreur pour la gestion de relevés des comptes bancaires
Le
groupe Eurodirect s'est également organisé en pôles métiers pour couvrir toute
la chaîne du mailing : de la location de fichiers jusqu'à l'édition de gestion
en passant par le fulfillment ou gestion des commandes. Outre le suivi de
fabrication, assuré par deux personnes, le pôle mailing comprend le traitement
informatique de l'adresse, l'édition laser ou jet d'encre, feuille à feuille ou
en continu, la mise sous enveloppe ou la mise sous pli et le dépôt Poste. Il
s'est également équipé pour réaliser des mailings spécifiques, des objets en
trois dimensions comme, par exemple, des dépliants à trois volets avec collage
d'échantillon et repliage. Avec des locaux à Strasbourg et en Ile-de-France, la
société dispose d'un matériel sophistiqué pour assurer ces prestations. « Les
machines ont beaucoup évolué au cours de ces dernières années, souligne Bruno
Chevalier. On peut faire de l'édition laser en continu avec du rouge et du bleu
comme couleurs d'accompagnement, réaliser des doubles laizes, déposer les
étiquettes sur les documents et les personnaliser et les outils de façonnages
permettent aujourd'hui de faire des coupes avec des pas variables. » Diffusion
Plus, qui réalise des opérations pour de grandes banques et administrations,
s'est doté d'un matériel de mise sous pli sécurisé. « Lorsque nous gérons des
relevés de comptes bancaires, précise Michel Imbert, nous n'avons pas le droit
à l'erreur. La gâche, c'est-à-dire les pertes, doit être égale à zéro. De plus,
on doit être capable de joindre des imprimés personnalisés avec les relevés.
Eric Bizouerne (Bertelsmann Services France)
: "Les annonceurs ont
tendances à vouloir qu'un seul interlocuteur qui se charge de toute la
production de A à Z et 99% d'entre eux nous confient des prestations en
direct".
Aujourd'hui, nous pouvons communiquer de manière individuelle en transformant,
par exemple, des chiffres concernant le portefeuille d'actions d'un
consommateur, en un camembert graphique, ou en mettant dans une enveloppe
unique les attestations d'assurances de trois personnes habitant le même foyer
ou encore en imprimant la photo du modèle du véhicule sur la facture
d'assurance du propriétaire. » Ces évolutions technologiques donnent la
possibilité aux annonceurs de réaliser des mailings plus segmentés, mieux
ciblés avec des tarifs identiques. « Avant, on était dans la communication de
masse, constate Michel Imbert. Aujourd'hui, on peut s'adresser à une infinité
de cibles. Nous ne sommes plus confrontés aux problèmes des petits volumes de
moins de 5 000 exemplaires. Avec l'impression numérique notamment, on n'est
plus freiné par la quantité et la variété des messages. C'est très important
pour des annonceurs qui commercialisent des produits qui se renouvellent
constamment. » Cifea DMK s'est fait une spécialité des prestations à valeur
ajoutée, avec des produits piqués ou collés. « Nous ne travaillons pas avec les
vépécistes qui réalisent des opérations classiques, raconte Thierry Fallot.
Notre organisation nous permet de faire des réalisations spécifiques comme, par
exemple, un catalogue entièrement personnalisé, avec une matérialisation des
références produits que le consommateur achète habituellement, ou des bons de
commandes entièrement personnalisés également. Les techniques informatiques,
l'utilisation de caméras pour les mises sous pli ont fait évoluer notre métier.
Aujourd'hui, chaque annonceur veut sortir du lot. Il ne veut plus des deux plis
roulés de base. Trop classique ! Mais surtout, il veut que son message soit
organisé, avec des vignettes, des déposes de colle, etc. » Bertelsmann, qui
vient d'investir dans un nouveau site de production de 22 000 m2 à Lens,
dispose de trois grosses machines capables de personnaliser des cartes de
fidélité avec des photos issues de fichiers numériques. « De plus en plus, nos
clients demandent également de faire des opérations de sélectivité : insérer,
par exemple, un encart précis pour tel type de consommateur... Ce qui est
devenu possible avec la présence des caméras qui lisent les codes barres
imprimés sur les documents », précise Eric Bizouerne.
Maîtriser les coûts
La personnalisation ne doit pas cependant augmenter les
coûts de manière exponentielle. « Lorsque nous discutons d'un projet avec une
agence et/ou un annonceur, explique Franck Limousin, responsable des ventes
chez Edisologne, nous recherchons d'abord la faisabilité du projet au meilleur
coût. Il faut respecter les contraintes postales, vérifier si le dossier est
conforme en intégrant le plus de mécanisation possible. Les opérations
manuelles coûteront, en effet, deux à trois fois plus cher. De plus,
l'évolution des machines nous permet de faire de l'édition laser beaucoup plus
rapidement, avec davantage de qualité. Les capacités de production sont plus
importantes. On devient de plus en plus performants sur de petits fichiers. »
Si ces évolutions technologiques permettent de diminuer les coûts, les tarifs
restent souvent inchangés pour l'annonceur. « Le plus gros partenaire du
routeur, c'est La Poste, souligne Franck Limousin. Et l'opérateur nous demande
d'être toujours plus qualitatif, de donner des prévisions de volumes. Leur
système de rémunération variera en fonction du travail du routeur et les tarifs
postaux ont augmenté de 15 % en moyenne au cours de ces quatre dernières
années. » Comme ces tarifs d'affranchissement représentent généralement le
tiers du coût d'un mailing, on voit mal comment la tendance pourrait
s'inverser. Au-dessus de cinquante mille envois, un routeur pourra déposer ses
envois à partir de son propre dépôt postal. En deçà, il fera la plupart du
temps appel à un regroupeur. Ce dernier, en regroupant des volumes, peut
obtenir de meilleurs tarifs postaux. Souvent filiales de routeurs, les
regroupeurs travaillent pour l'ensemble de la profession : on peut ainsi
retrouver sur leurs chaînes un mailing de Leroy Merlin à côté d'un envoi pour
Castorama. « Notre entité de Strasbourg, qui compte de nombreux vépécistes
parmi ses clients, trie tous les envois, poursuit Franck Limousin. En région
parisienne, ou nous avons des flux plus éclatés, dès que les volumes sont
inférieurs à cent mille envois, nous sous-traitons à Distrimag. » Eurodirect
dépose au total près de 400 millions de plis par an et dispose d'une entité
spécialisée dans les petits volumes (moins de cinquante mille envois) dénommée
Routage et Diffusion. De son côté, près de cent soixante dix millions d'objets
transitent chez Edisologne. « Nous gérons entre 200 et 220 millions de francs
d'affranchissement postal annuel pour nos clients, ce qui nous place au sixième
ou septième rang des déposants », affirme Franck Limousin. Autre poste de
dépense que ne maîtrisent pas les routeurs : celui du papier. « Et il a
augmenté de 20 à 30 % en un an », constate Michel Imbert. Reste que dans cet
univers très concurrentiel les annonceurs sont choyés. La plupart d'entre eux
font d'ailleurs jouer régulièrement la concurrence en lançant des appels
d'offres pour chacune de leurs opérations. « Le tiers de nos clients ont signé
des contrats de un à trois ans avec nous, indique Franck Limousin. Pour le
reste, les prestations nous sont confiées après appels d'offres. Et si nos
clients sont de gros consommateurs de marketing direct, ils travaillent
généralement avec deux ou trois prestataires. »
L'appel d'offres de A à Z
Le rôle des agences de marketing direct est double. Soit il s'arrête à la création du message, à l'exécution du document et à sa photogravure, soit il consiste à gérer l'ensemble de l'opération jusqu'au dépôt Poste. Dans ce cas, l'agence réalise un appel d'offres pour choisir ses prestataires ou travaille sur devis avec ses partenaires habituels et il est préférable qu'elle dispose d'un chef de fabrication en interne pour contrôler les opérations. « Nous connaissons généralement l'équipement de nos prestataires et pouvons sélectionner ceux qui sont capables de réaliser le message », explique Magali Destaerke, chef de fabrication chez Meura. Lorsque l'agence réalise son appel d'offres, le cahier des charges comprend la composition du message, des formats jusqu'aux poids ; le poids étant le critère le plus déterminant dans le budget de l'opération. Le dossier dresse également la liste des opérations de personnalisation (que doit-on personnaliser ? est-ce du recto verso ?) et comprend un planning détaillé du projet avec la date du dépôt postal. « Beaucoup d'étapes peuvent ensuite bouger, précise Magali Destaerke. A moi de coordonner toutes les opérations pour que tout soit livré à temps. S'engager à respecter les délais est un point d'honneur dans notre métier. C'est aussi la tâche la plus difficile car on est jamais à l'abri d'un problème technique ou humain. »
Assu 2000 : les avantages d'un interlocuteur unique
Depuis un an, le courtier en assurance Assu 2000, fait appel aux recommandations d'Alma Consultant pour gérer 80 % de ses opérations de marketing direct. Partenaire de quatre grands assureurs comme Axa, la société s'est lancée dans un vaste programme de fidélisation auprès de ses clients.« Nous gérons actuellement près de 120 000 cartes de service, explique Eric Dizard, responsable du marketing opérationnel, et il était important de trouver des solutions techniques avantageuses pour les envois de cartes, de magazines trimestriels et de mailings. » Assu 2000, qui réalise ses créations en interne sans l'aide d'agence de marketing direct, collaborait auparavant en direct avec différents imprimeurs et routeurs. « Travailler avec Alma Consultant nous a facilité de travail, souligne Carole Fournier, chargée de communication. L'entreprise nous apporte des conseils et des solutions techniques. On peut ainsi connaître les évolutions du métier, être au fait de ce qui se passe. » Le prestataire recherche les meilleures solutions techniques en matière d'impression et gère les opérations de A à Z.« Depuis que l'on a fait appel à leurs services, nous sommes à priori sur les mêmes bases budgétaires, précise Carole Fournier. Avec en plus, davantage de souplesse et un contrôle supplémentaire.»
Comment ETO sélectionne ses prestataires
Agence spécialisée dans le marketing direct, ETO a développé à la demande de sa clientèle un important département d'adressage. Le service, qui occupe huit personnes, gère aujourd'hui 5 millions de mise sous pli et réalise 140 000 impressions quotidiennes en feuille à feuille. « La plupart des agences sous-traitent ces opérations, explique Etienne Demouy, responsable de ce département. Mais nos clients en avaient assez d'affronter des problèmes techniques, de normes, etc. Là, nous pouvons intervenir en amont. » Le façonnage et le routage sont sous-traités par des prestataires choisis par l'agence. « Nous travaillons généralement avec cinq routeurs, précise Etienne Demouy. Dont un se charge des opérations récurrentes de nos clients. » Le choix d'un prestataire logistique est effectué selon différents critères, notamment sur la qualité de son parc machines et sur son organisation interne. « Il est important de voir comment sont gérés ses stocks, souligne Etienne Demouy. Nous préférons travailler avec ceux qui sont informatisés, qui pèsent les documents à l'entrée. Cela sous-entend qu'ils ont des équipes à la réception et des systèmes de lecture optique. » L'entretien des machines et la formation des opérateurs est un autre critère de sélection. « Souvent, ces fournisseurs font appel à des intérimaires », déplore pour sa part Etienne Demouy. La qualité des contacts est également important. « Il est bien que le routeur ait un service d'assistantes commerciales qui fassent le lien entre la production et nous, poursuit-il. Elles doivent connaître la partie opérationnelle, surtout quand il y a des retards à rattraper et nous tenir informés s'il y a des problèmes d'adressage. » Le routeur sera aussi sélectionné en fonction de ses spécialités. « Il y a de gros routeurs comme Bertelsmann capables de gérer de gros volumes et d'autres qui seront plus performants pour des opérations particulières de façonnage.»
Les grandes étapes d'une opération de mailing chez un routeur
- Réception des objets imprimés. - Contrôle des quantités et contrôle qualitatif. - Façonnage, pliage ou collage. - Départ machines : mise sous pli ou sous enveloppe et adressage. - Liassage. - Départ vers la cellule postale pour affranchissement.
Neopost : une autre alternative pour réaliser ses mailings
Fournisseur de matériels pour les routeurs, Neopost a développé deux offres pour les entreprises qui souhaitent réaliser leur mailing sans faire appel à des prestataires extérieurs. « Nos solutions permettent à l'entreprise d'être autonome, explique Eric Magliulo, directeur du marketing de Neopost, de gagner en souplesse et de maîtriser son planning. » La première solution est destinée aux petites et moyennes entreprises qui réalisent de 500 à 15 000 envois par mois. Elle comprend un service de récupération et d'achat d'adresses sur Internet sur le site Directadresses. com (le service recense 24 millions d'adresses d'entreprises et de particuliers), un logiciel Rapid Mailing qui propose une bibliothèque de textes pour construire son message et une machine de mise sous enveloppe, la SI 60. Cette micro-station bureautique autonome peut être couplée à du matériel d'affranchissement. Pour les entreprises plus importantes et pour des volumes de plusieurs milliers à quelques dizaines de milliers d'envois par mois, Neopost propose une solution comprenant un logiciel "Print Machine", capable de créer des fonds de pages électroniques, de fusionner des données variables (factures avec messages publicitaires, par exemple).« Ces messages à vocation publicitaire ou de gestion pourront être envoyés sur tout type de périphériques : une imprimante, un fax ou autre, précise Eric Magliulo. De plus, le matériel sera connecté avec des machines de mise sous pli. » Cette dernière solution représente un budget de 70 000 à 90 000 francs auquel il faudra rajouter le coût du matériel de mise sous enveloppe (à partir de 70 000 francs). La première offre est accessible à partir de 45 000 francs tout compris. « De plus en plus, nous offrons des solutions logicielles à nos clients, affirme Eric Magliulo. Nous mettons d'ailleurs en place dès cette rentrée un service d'assistance pour l'installation du logiciel Rapid Mailing. Les entreprises ont besoin de solutions pour expédier leurs messages mais aussi pour gérer les retours. » Pour répondre à ces attentes, Neopost s'apprête d'ailleurs à lancer une nouvelle offre de dématérialisation de données, pour le traitement des réponses.