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Souveraineté numérique : un enjeu plus que politique

À l’heure où les régulateurs européens remettent en question certaines positions dominantes, comment le sujet de souveraineté numérique devra-t-il être traité dans les sites et applications ? Les agences qui les conçoivent ont-elles un rôle à jouer dans cet effort de guerre technologique ?

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Été 2020. L’administration américaine annonce vouloir interdire l’usage de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance. Un acte nous rappelant le rôle géopolitique des plateformes numériques et plus généralement des acteurs technologiques. Dans un espace dominé par les entreprises américaines et de plus en plus asiatiques (constructeurs, hébergeurs, outils, services…), l’UE a pris conscience ces dernières années de cet état de fait et du pouvoir que cela confère à leurs pays respectifs. En témoigne la renégociation du Privacy Shield, encadrant le transfert de nos données vers les États-Unis, s'effectuant sous contexte de guerre. Le RGPD, première pierre à l’édifice d’une nouvelle stratégie européenne, fait bouger les lignes. La récente remise en question de Google Analytics a enclenché chez plusieurs entreprises françaises la volonté d’aller voir ailleurs, et surtout plus près.

Un sujet qui oblige aussi leurs agences à se positionner pour recommander à leurs clients des alternatives et les implémenter sans effet de bord. Que ce soit du côté de la solution française AT Internet ou de l’open-source Matomo, approuvées par la CNIL, ces alternatives sont de plus en plus mises en avant. À la manière de la RSE, de l’éco-conception ou de l’accessibilité, les agences vont être confrontées dans les briefs au “privacy by design”. Sauf qu’en prenant du recul, ce n’est pas le seul sujet dont elles doivent se saisir.

Quand la Commission s’apprête à changer les rapports de force internationaux grâce au duo DMA/DSA, l’inclusion des termes "souveraineté numérique" et “préférence européenne” au sein de ces mêmes briefs n’est pas loin. En effet, ces directives ont pour objectif d’encadrer plus fortement les grandes plateformes en termes de modération de contenus, de mise en concurrence ou d’interopérabilité de services. Le but sous-entendu : diminuer leur pouvoir en redistribuant une partie de la valeur créée en Europe.

Chez USERADGENTS, nous pensons qu’il est de notre rôle d’anticiper ces débats et d’y contribuer. Depuis 2008, nous concevons, designons et développons des produits et des expériences numériques uniques. Et pour garantir cette promesse, nous avons toujours essayé de prendre du recul et proposer une vision à long terme. Dans le contexte décrit, choisir des acteurs européens, qui par nature s’adapteront plus vite aux nouvelles législations, nous permet de construire des écosystèmes résilients. Dès aujourd’hui, nous — agences numériques — pouvons préconiser à nos clients des collaborations avec ces acteurs et autres outils open-source.

Quand il est question d’analyse des performances, proposons Contentsquare. Mettons en avant Alma et Adyen pour les solutions de paiement, Batch pour les pushs et le CRM ou encore Algolia pour la recherche. Pensons à Miro pour la conception, à GitLab comme alternative à GitHub ou OVH et Clevercloud comme hébergeurs. La liste n’est pas exhaustive et prouve que nous pouvons favoriser d’autres choix que la facilité.

Évidemment, favoriser n’est pas imposer : dans de multiples cas, les extra-européens resteront incontournables. Mais au-delà des outils, c’est aussi dans la manière de travailler que la souveraineté se défend. Nous pouvons apporter une french touch à la conception des sites et applications. Nous pouvons arrêter de nous tourner systématiquement vers l’Amérique ou l’Asie pour nos benchmarks et s’inspirer de codes plus proches des nôtres. Les acteurs du Luxe français s’imposent année après année dans le monde entier grâce à une valorisation d’un savoir-faire traditionnel, d’une certaine vision de l’artisanat, des matériaux, de valeurs à incarner… Un modèle à adopter dans nos métiers où la production est parfois délocalisée, au détriment de notre outil industriel numérique ?

Pour synthétiser, loin du dogmatisme, les agences doivent conserver une position “agnostique” pour le bien des projets tout en ayant conscience du rôle qu’elles devront avoir dans les prochaines grandes batailles. Les expériences de métavers et l'émergence du web3 vont poser la question du contrôle de ces nouveaux espaces et nous devrons accompagner nos clients dans les choix à faire.

Sur ces réflexions de fond, USERADGENTS est là pour vous accompagner dans vos projets. Grâce à l’expérience de ses équipes, nous pouvons vous conseiller dans les meilleurs choix de technologies, de services et d’outils. Discutons-en !

 

Michel BUONOMO
Directeur Conseil @USERADGENTS

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