Nouvelles extensions de noms de domaine : pourquoi ne pas vous intéresser au “blocking” ?
Moins cher que l’enregistrement d’un nom de domaine, le système de blocage (« blocking ») entend permettre aux titulaires d’une marque de mettre l’enregistrement en attente et de les protéger ainsi pendant cinq à dix ans. Mais il y a urgence car cette procédure n’est possible que durant la période de Sunrise.
Nouveaux gTLD : anticipez votre stratégie de protection
Titulaires de marques, vous le savez, l’ICANN vous donne depuis quelques mois la possibilité de réserver de nouveaux gTLD (“Generic Top Level Domain”, ou noms de domaine de premier niveau générique), et ce que vous soyez une entreprise, une collectivité ou une organisation. Si auparavant, seules 22 extensions étaient autorisées (.com, .org, .net, etc.), ce nouveau programme ouvre la voie à une infinité de nouveaux vocables, lesquels peuvent être en relation avec votre marque, votre secteur d’activité, vos services et vos produits, votre localisation ou encore votre communauté. Une véritable révolution dans l’industrie du nom de domaine, tout bonnement qualifiée d’historique par l’ICANN.
.maison, .bio, .ski, .design, .art, .banque, .archi, .marketing, .vin, .paris, .alsace ou encore .aquitaine : les nouvelles extensions sont mises à la disposition des particuliers et des entreprises de manière progressive jusqu’en 2016. Une libéralisation qui donne l’occasion aux utilisateurs de prendre les devants et d’anticiper les ouvertures décalées. Mais qui vous impose aussi de vous préparer et de mettre au point une véritable stratégie de protection.
Une procédure stricte et de grandes étapes à respecter
Une procédure stricte et de grandes étapes ont ainsi été mises en place dans le processus d’attribution des nouveaux domaines, pour vous permettre d’anticiper au mieux et de faire face aux nombreuses questions qui se posent. Sur quelles extensions établir une présence ? Quelles sont celles qui pourraient attirer les cybersquatteurs, et porter atteinte à la réputation de votre marque ? Comment mettre au point une stratégie marketing pertinente tout en vous protégeant au mieux ?
- “Trademark Clearinghouse” : ce mécanisme de protection permet aux détenteurs de marques de se faire connaître auprès des « registries » auxquels ont été confiés les noms de domaine, et d’assurer l’enregistrement de leur trademark au sein d’une base de données centralisée et officielle, en amont et pendant le lancement des gTLD. Une fois le trademark enregistré, le titulaire pourra participer, après vérification, à la “Sunrise Period” qui s’y rattache.
- “Sunrise Period” : pendant cette période de 30 à 60 jours d’enregistrement prioritaire d’un nom de domaine sur une nouvelle extension, qui précède la disponibilité des domaines au grand public, seuls les détenteurs de marques authentifiés seront en mesure de réserver un domaine correspondant à leur marque. Le principe est simple : le premier arrivé est le premier servi.
Ce plan de libéralisation vise donc à permettre aux propriétaires de marques de consolider leur réputation et de s’inscrire dans une politique marketing innovante. Cependant, au contraire d’un nom de domaine de second niveau, le processus d’enregistrement d’un nom de domaine de premier niveau est complexe et générateur de multiples contraintes. Et il nécessite des investissements financiers très conséquents, puisque pour bien faire, il faudrait posséder une multitude de noms de domaines relatifs à votre marque.
Le blocage, la protection de votre marque à moindre coût
Quand c’est possible, il est recommandé de considérer le blocage : cette solution peut permettre aux titulaires de marques de répertorier leur marque dans la base de données officielle sans pour autant passer par la case acquisition d’un nom de domaine avec de nouvelles extensions.
Moins cher que l’enregistrement (à partir de 3000 dollars pour cinq ans), le “blocking” (ou système de blocage) est assuré par plusieurs registries, lesquels sont positionnés sur une grande variété de nouvelles extensions. Pour une période de cinq à dix ans, le principe est élémentaire : il s’agit d’empêcher quiconque d’enregistrer un nom de domaine sur l’extension sur laquelle un blocage a été requis (nécessairement en écriture exacte). L’intérêt est tout aussi simple : ne pas nécessairement posséder l’ensemble des noms de domaine qui se rapportent à une extension, mais payer pour assurer le blocage sur une extension donnée.
A cette fin, il faudra au préalable enregistrer votre marque dans le Trademark Clearinghouse de l’ICANN, avant d’exercer le blocage au niveau du registry qui en propose la possibilité. En plus de l’économie dégagée, le système de blocage vous affranchit d’une veille permanente autour d’un nom de domaine donné. Et vous protège donc des acheteurs à l’affût de négociations et d’enchères sur des noms qu’ils ont réservé en vue d’une revente et d’une marge juteuses.
C’est pendant la période de Sunrise que vous serez en mesure de lancer une procédure de blocage : ensuite, vous ne pourrez plus agir. Marques de luxe soucieuses de protéger votre réputation, par exemple, souhaitez-vous vraiment que des noms de domaines comportant le nom de votre marque soient bientôt mis à la disposition du public ? Un grand nombre d’extensions susceptibles de vous intéresser sont encore disponibles : .boutique (jusqu’au 19 avril), .international (jusqu’au 29 mars), ou encore .cheap (jusqu’au 19 avril), qui risque de séduire de nombreux contrefacteurs désireux de vendre des contrefaçons de vos produits à prix cassé. D’autres arrivent prochainement comme .maison pour le secteur de l’immobilier dont la période de Sunrise s’étendra du 25 mars au 24 mai.
Titulaires de marques, n’attendez donc pas qu’il soit trop tard : agissez maintenant, et à moindre coût, quand c’est possible. Registries, quant à vous, n’hésitez pas à suivre l’exemple des précurseurs en la matière, en mettant à la disposition des titulaires de marques des systèmes de blocage permettant à tous de bénéficier des mêmes chances face à cette belle opportunité que représentent les nouvelles extensions. Car pour que le rêve ne vire pas au cauchemar, il en va avant tout de votre responsabilité.