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Web 2.0, la révolution citoyenne

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A en croire Libé, Web 3.0 pointe doucement le nez. Web 3.0 ! Mais, au fait, Web 2.0, c'était quoi déjà ?

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Web 1.0, vous connaissiez. Pour en savoir plus sur Web 2.0, vous allez consulter Wikipedia, puis jeter un oeil sur le blog de Loic Le Meur, “la” référence en matière de blogging, ou sur le mien (http://marketingis-dead.blogspirit.com). Et là, pas d'accord avec ma vision du phénomène, vous posterez une réponse à ma dernière note. Et, comme Monsieur Jourdain, vous aurez surfé… Web 2.0 !

Web 1.0 ou one-to-many

Il y a 1 001 façons de décrire Web 2.0. Car si les spécialistes s'accordent sur ce qui est Web 2.0, et ce qui ne l'est pas, aucun réel consensus ne se dégage sur une unique définition. Normal, Web 2.0, c'est juste « un mot-buzz décrivant un ensemble d'approches pour utiliser le Net de façon nouvelle et sur des chemins très innovants » (http://www.elanceur.org/). L'encyclopédie Britannica Online, c'est Web 1.0, Wikipedia, Web 2.0 ; les sites personnels, c'est Web 1.0, le blogging, Web 2.0. Après, ça se corse : le “content management systems” et la “taxonomy”, c'est Web 1.0, le “tagging” et la “folksonomy”, Web 2.0. En un mot, Web 1.0, c'était one-to-many, Web 2.0 sera many-to-many. Le passé, ce sont des institutions : Britannica Online, TF1 – voire des gens qui se rêvent tels en développant leur site personnel – ; pour parler autoritairement au plus grand nombre : one-to-many.

L'avenir est à la participation – les commentaires que vous laissez sur un blog – et à la collaboration. Vous pouvez tous contribuer à développer un Wiki : many-to-many… L'ancien monde classifiait rationnellement les contenus ; le nouveau se contente de mots-clés, de tags, et la folksonomy remplace la taxonomy. La folksonomy ? “Une soupe de tags” (http://www.internetactu.net/). Au-delà de la sémantique, penchons-nous sur les autres visions du phénomène. Il y a la version technologique. Web 2.0, c'est en vrac, au fil des sites visités : XHTML, CSS 2.0, JavaScript, XML, la syndication Atom ou RSS, les identifiants universels URI, sans oublier REST, etc. Précision très utile : “l'utilisation de XML sur HTTP en mode asynchrone en JavaScript s'est vue décerner le nom de “Ajax”” (http://xmlfr.org/).

Web 2.0 ou many-to-many

Vous avez mal à la tête ? Optez pour la version utilisateurs de Fred Cavazza : « Et c'est là où l'on peut parler de révolution pour le Web 2.0 : on offre maintenant la possibilité aux utilisateurs de passer du statut de spectateur à celui d'acteur. En fait, cette révolution avait déjà été annoncée par Tim O'Reilly (http://www.oreillynet.com/) dans son article fondateur What Is Web 2.0. » (http://www.fredcavazza.net/),... un article malgré tout plus centré sur les fonctionnalités nouvelles offertes aux internautes que sur les usages qu'en font ces derniers. Or, c'est là que je vous livre ma définition de Web 2.0 : c'est le nouveau Web tel que le créent les citoyens au travers de leurs pratiques quotidiennes. Bien sûr, Web 2.0 ne serait rien sans Ajax et autres flux RSS. Mais Web 2.0 ne serait rien non plus avec seulement Ajax, etc.

Hier, la cuisine sur Internet, c'était Aufeminin.com ou Marmiton.org. Aujourd'hui, ce sont des millions de personnes qui discutent sur des centaines de blogs, qui créent des recettes, échangent des expériences, etc. La vie ! La musique, hier, c'était des majors et la chasse aux sorcières des pirates du P to P. Aujourd'hui, ce sont les Arctic Monkeys qui ont réussi l'exploit de placer, dès sa sortie, leur premier single en tête des charts anglais… après l'avoir gratuitement diffusé sur Internet ! Il y a des milliers de débutants qui agissent ainsi. En fait, Web 2.0, c'est avant tout la prime à la qualité… sur le marketing ! Avec Web 2.0, la Toile ressemble de moins en moins à une toile d'araignée et de plus en plus à un gigantesque réseau de neurones se connectant de la manière la plus chaotique qui soit… apparemment.

En fait apparaissent çà et là comme des excroissances : des blogs dont on adopte les recettes, des sites dont on aime mieux la musique. Le marketing, les entreprises vont devoir s'adapter à cette nouvelle donne. Très vite, parce que vont émerger des acteurs d'autant plus inattendus que non nécessairement motivés par la gloire ou l'argent. Des gens qui proposeront des trucs et qui seront les premiers étonnés en découvrant que ça marche… alors que des sites apparemment bien établis sombreront corps et âme. Mais que d'opportunités pour ceux qui sauront saisir le train en marche ; un train en constante évolution ! L'esprit Web 2.0 souffle sur le Net. Il peut souffler sur le marketing. Mais c'est là un autre chantier que nous ne manquerons pas d'ouvrir prochainement.

 
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PAR FRANÇOIS LAURENT, VICE-PRÉSIDENT DE L'ADETEM

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