Vous avez dit "reverse" ?
Le monde du marketing n'en est plus à un néologisme près. Mais qu'il
s'agisse du "marketing collaboratif", comme le nomme notre chroniqueur
One-to-one, Dominique Beaulieu (lire page 38), ou du "reverse marketing" comme
l'ont déjà qualifiée, d'une manière imagée, les Anglo-Saxons (Enquête page 64),
la tendance de fond que recouvrent ces nouveaux termes ne va pas tarder à
s'imposer dans les esprits. Et peut-être bien dans les faits avant les esprits
des hommes de marketin... Sous l'impulsion, en France, et pour ne nommer
qu'elles, d'initiatives telles que clust.com ou du déjà très médiatique Ze
Project. Certes, les entreprises commençaient, parfois tout juste, à prendre
conscience du réel pouvoir de leurs consommateurs/clients. De leur capacité à
boycotter des marques, à refuser les innovations bidons, les artifices purement
marketing. De plus en plus, elles avaient, enfin, compris l'importance
d'établir des liens relationnels, privilégiés, et de plus en plus interactifs
avec eux. Et se lançaient, à l'unisson, dans des démarches rassemblées sous le
désormais célèbre nom de "CRM". Mais de là à imaginer que, bientôt, ce ne
serait plus elles qui "feraient les marchés", que leurs clients allaient
décider des produits dont ils avaient besoin et envie, et de leur natur... il y
a un grand pas qu'elles n'envisageaient sûrement pas devoir franchir aussi
vite. Et pourtant. Les nouvelles technologies, Internet en tête bien sûr, vont
les amener à revoir rapidement leurs schémas traditionnels. Qu'il s'agisse du
marketing, et tout particulièrement celui de l'offre dans toutes ses
composantes, mais avec une acuité première sur le facteur prix. Qu'il s'agisse
aussi de leurs organisations de production, de logistiqu... ou bien encore de
R&D. Une vraie remise en cause. Mais, phénomène réconfortant, au-delà de
rapports de force épisodiques, les consommateurs manifestent un réel intérêt
pour les marques ; une réelle envie de dialogue, de connaissance mutuelle. Une
chance à ne pas laisser passer.