Vous avez dit “Néo-végétariens” ?
Au début des années 80, une nouvelle tendance alimentaire faisait son
apparition sur la Côte Ouest des Etats-Unis. Son principe de base tenait en
quatre mots “eat fresh and healthy”. Deux crises de la vache folle et une
révolution transgènique plus tard, la consommation française de fruits et
légumes, toutes technologies confondues, a augmenté de un kilo et le mythe de
la fraîcheur est plus que jamais d'actualité. Et, avec lui, celui d'un végétal
rassurant, nourrissant et décoratif. Les branchés ne jurent plus que par les
produits bio, la tomate à coeur de boeuf, le blé Kamut ou les graines de
quinoa. Les bars à soupes fleurissent. Dans le même temps, de grands chefs,
comme Alain Passard, explorent de nouveaux “accords herbacés, floraux ou épicés
de cette nouvelle cuisine des végétaux...”. La rétro-innovation bat son plein
et réhabilite les herbes aromatiques, et autres topinambours, radis noir,
panais. Quant aux livres sur le sujet, ils n'ont jamais aussi bien marché.
Jusqu'aux architectes et aux artistes qui mettent la main à la pâte, découvrant
des murs végétaux, réinventant des jardins collectifs ou explorant le champ
imaginaire voir poétique d'un univers infiniment large, évocateur et
symbolique. Et, si certains sociologues osent avancer que symboliquement
“l'herbe remplace le sang”, d'autres comme Eric Birlouez, agronome consultant
et enseignant en histoire et sociologie de l'alimentation, pose la question : «
Le néo-végétarisme est-il en train de gagner la France ?».
La fraîche attitude des fruits et légumes
Pour parler des
néo-végétariens, il faut d'abord parler d'alimentation. Et plus
particulièrement de fruits et légumes frais. « Les néo-végétariens sont apparus
dans les années 2000, explique ainsi Eric Birlouez. Ils ont, non seulement
sensiblement accru leur consommation de fruits et de légumes frais, mais aussi
celle de céréales, d'herbes aromatiques et d'épices, sans pour autant bannir
totalement la viande de leur assiette. » Combien sont-ils ? Les vrais
végétariens représenteraient en France au moins 2% de la population. « Aucune
étude ne permet encore de quantifier les néo-végétariens. Tous les spécialistes
s'accordent à dire que cette clientèle est en train d'émerger. Et que nous
assistons à un basculement des attitudes et des représentations du végétal qui
traduisent de nouveaux rapports à l'alimentation, aux corps et à la santé »,
assure Eric Birlouez. Un changement d'attitude que l'interprofession des fruits
et légumes frais, qui voit toujours la consommation stagner, a bien l'intention
d'exploiter en lançant une nouvelle campagne générique. Confiée à l'agence CPP
(Créhalet Pouget Poussielgues), elle a été réalisée par Michaël Cüesta, à
l'origine de la série américaine pour les jeunes “Six feet under”. Slogan : “La
fraîche attitude, c'est un état d'esprit. Avec 5 à 10 fruits et légumes par
jour… libérons notre nature”. Un investissement de 20 millions d'euros sur
trois ans a été programmé. « La fraîcheur devient l'expression ultime de la
naturalité, reconnaît Jolanta Bak, présidente d'Intuitions, conseil en
innovation. Aujourd'hui, les gens veulent savoir si un produit a été cueilli le
matin, la veille ou l'avant veille. » Ce qui rend d'ailleurs la simple date
limite de vente ou de consommation légèrement obsolète. « Je ne serais pas
surprise de voir éclore de nouveaux termes comme le “frais du frais”, “le frais
du jour”, voire “le frais de l'heure” », ajoute-t-elle. Avant de préciser que,
« dans ce contexte un peu subjectif où l'aliment industriel devient lointain et
complexe, les produits végétaux, a fortiori frais, disposent d'une offre encore
très en deçà des attentes ».
Le végétal sur toutes les bouches
En attendant, les industriels, eux, surfent déjà
allègrement sur ce néo-végétarisme ambiant. Car, comme le signale Eric
Birlouez, « les néo-végétariens ne sont ni des frustrés, ni des moralistes ou
des idéologues de l'assiette. Ils apprécient la praticité des produits
industriels. » Le marché des légumes surgelés a augmenté de 2,2 % en 2002,
quand le marché global des surgelés baissait de 1,2 %. Knorr, du groupe
Unilever, vient de lancer une gamme de huit recettes de soupes inédites sur ce
rayon. La soupe est d'ailleurs l'un des fers de lance des néo-végétariens.
L'étude Suvimax montre que les femmes avalent 10 g de soupe de plus par jour
qu'en 1994. Et les volumes de vente d'un spécialiste comme Liebig ont augmenté
de 18 % en quatre ans. Comme l'explique Amaury Dutreil, chef de groupe Liebig
France, « les principaux atouts de la soupe sont d'ordre nutritionnel, affectif
et créatif ». Une enseigne comme Résonances ne s'y est pas trompée. Elle
propose ainsi des soupes d'autrefois, aux orties sauvages, potimarrons ou
feuilles de moutarde, en bouteille de verre à 4,5 euros le litre. Et le
potentiel de créativité culinaire autour des légumes est encore très important
(lire interview d'Alain Passard). Knorr n'hésite plus à proposer des plats
cuisinés végétariens comme un sauté de légumes printaniers ou un risotto aux
accents d'Italie. McDonald's a sorti cet été des “fruits à croquer”, mélange
acidulé et sucré de raisin et de quartiers de pomme sans conservateur, un
croque monsieur tomate/mozarella et chèvre/salade. Céréal joue la carte
fruit/légume dans sa nouvelle gamme Phytofruit de compléments alimentaires et
de tisanes, alliant un fruit à un légume, et censée participer au bien-être et
au confort des consommateurs. En fait, on ne compte plus les innovations
faisant appel aux fruits et aux légumes. Et encore moins les communications. Le
végétal est devenu une caution de naturalité. Normal quand on s'appelle
Tropicana et que l'on clame que, dans ses jus de fruits frais, “Rien n'est
ajouté, rien n'est enlevé”. Voire quand on est Maggi de Nestlé, qui annonce “un
vent de fraîcheur et de naturalité” pour sa nouvelle gamme de préparation
d'herbes fraîches à cuisiner “Mélange du jardin”. Un peu moins lorsque l'on est
un opérateur de téléphonie comme Télé 2 et que l'on se sert de deux pommes
vertes pour vanter ses prix. Voire Exatime qui, pour marquer le rapport au
temps, sort une gamme d'agenda “Flowers”. Il est également rarissime de voir
une communication où l'animal, la vache par exemple, n'évolue pas dans un
environnement végétal. La vache est forcément dans un pré. Et la poule dans un
champ. Alors que la poule ne mange pas d'herbe… Mais le végétal a ses raisons
que la raison ignore parfois. Et c'est aussi probablement ce qui le rend aussi
sympathique. Le concombre, par exemple, sert à la fois de salade et de masque
pour la peau. Tout comme ses cousins, l'avocat, l'olive, le soja et compagnie.
Pour Forever Living Products, c'est l'aloès. Premier producteur mondial de gel
d'aloès 100 % pur et naturel, il fabrique aussi bien des compléments
alimentaires que du maquillage ou des soins du visage et du corps.
Le végétal rassure
Comment, en moins de trois
décennies, la société française, traditionnellement carnivore, s'est-elle
progressivement “végétalisée” ? Selon Eric Birlouez, l'explication est
multifactorielle. La France s'est d'abord profondément transformée dans sa
structure socio-démographique. La part des agriculteurs et des ouvriers, qui
considéraient le corps comme un outil de travail, s'est réduite dans la
population active. De sorte que la nourriture, et en particulier les aliments
réputés “tenir au corps”, ne sont plus aussi nécessaires. Les jeunes
générations se portent naturellement vers une alimentation moins carnée. Avec
une attirance particulière pour la cuisine méditerranéenne, riche en légumes.
En outre, la virilité qui était associée à la viande rouge, n'est plus une
valeur en vogue. Chez certains de nos concitoyens, comme le sang, elle tend
même à retrouver ses antiques connotations violentes et renvoie à la
souffrance, voire à la mise à mort d'animaux. Alors que, justement, nous nous
reconnaissons de plus en plus une proximité biologique et affective avec eux.
D'un point de vue symbolique, le végétal renvoie à une dimension plus innocente
voire plus féminine. Dans une société qui, comme l'avance Jolanta Bak, « entre
dans une phase de féminisation ».
Le végétal “soigne”
Mais, en ramenant à la vie, le végétal ramène également à la santé et à deux de
ses valeurs montantes : la légèreté et la pureté du corps. Pour les Français,
qui considèrent désormais la santé comme “un état complet de bien-être
physique, mental et social”, le végétal possède de puissantes propriétés
curatrices. Les légumes sont associés à la représentation du corps grâce à leur
impact sur la silhouette. Ne dit-on pas “grande comme une asperge” ou “mince
comme un haricot”. Quant aux fruits et légumes dans leur ensemble, ils sont
reconnus pour favoriser le transit intestinal grâce aux fibres et à leurs
vertus purificatrices. Tout semble bon dans le végétal. Jusqu'à leurs infimes
composants. Pour Laurent Damien, directeur d'Aprifel, Agence pour la recherche
et l'information en fruits et légumes, « ce que nous mangeons n'apparaît pas
uniquement comme un produit, mais comme une matrice alimentaire très complexe,
constituée de milliers de micro-nutriments dont les interrelations font de
l'aliment ce qu'il est ». D'où l'importance accrue des vitamines, des minéraux,
des flavonoïdes, des antocyanes, des tanins et, évidemment, des polyphénols,
star montante aux vertus anti-oxydantes. Pour Laurent Damiens, cette nouvelle
approche composite de l'alimentation donne un grand coup de pied à la théorie
qui réduisait les aliments à leur simple composition en eau, en glucides, en
protéines ou en lipides, les trois macro-nutriments qui apportent l'énergie. Et
élargit considérablement le champ d'action des végétaux, que ce soit d'un point
de vue scientifique ou artistique (voir encadré p. 8). « La naturelle
multifonctionnalité du végétal supplante l'illusoire obsession “alicamenteuse”
des industries agroalimentaires. De sorte que le retour du naturel et le
respect de l'aliment vrai s'imposent après des décennies d'industrialisation
asphyxiante », analyse ainsi Laurent Damien. Les nutritionnistes parlent
désormais de “calories vides” pour qualifier les produits alimentaires
industriels et signifier que le process de fabrication a vidé ses aliments de
leur infiniment petit et de leurs milliers de micro-nutriments essentiels.
Pourtant, ces mêmes industriels, à l'instar de St Hubert du groupe Védial-Uniq,
n'hésitent pas à utiliser ces micro-nutriments pour servir leurs innovations.
St Hubert, qui a initié le marché du bifidus il y a une vingtaine d'années avec
BA, ne vient-il pas de lancer sa première gamme de spécialités laitières, Ilô,
aux propriétés anti-cholestérol grâce à un produit enrichi en “stanol
végétal”.
Le végétal naturalise les espaces de vie
Mais les néo-végétariens déclinent également le végétal dans leur jardin. A
défaut d'avoir pu, comme le disait Emile Allais, « installer la ville à la
campagne », ils veulent installer la “campagne” à la ville. 83 % des foyers
hexagonaux disposent d'un espace de jardinage lié à leur habitat principal. La
moitié d'entre eux ont un jardin et un tiers se contente de leurs rebords de
fenêtre ou de leur balcon et/ou terrasse. 84 % des jardins ont une pelouse et
49 % un coin potager. Le marché du jardin génère 5,78 milliards d'euros de
chiffre d'affaires (soit 37,9 milliards de francs). Et enregistre une
progression de 21 % en euros courant sur les cinq dernières années. Dans son
ensemble, il pèse donc plus que le marché en équipement TV et hi-fi ou celui de
l'équipement en micro-informatique et légèrement moins que le marché du sport.
Et une foule de marchés, plus ou moins liés à cette notion, se développent
comme les produits bio, les séjours ou installation en milieu rural, les
pratiques de sport et de loisirs nature, les médecines et soins par les plantes
ou les essences végétales, les vêtements en fibres naturelles… Beaucoup de
secteurs de la vie quotidienne se “végétalisent” et utilisent peu ou prou
certaines stars végétales comme les fleurs, les algues ou l'arbre. Le bois a
explosé ces dernières années. Les parquets remplacent les moquettes. Les
maisons en bois fleurissent dans la presse spécialisée. Le teck, ou pseudo
teck, a envahi le mobilier de jardin et, comme le signale François Langendorff,
P-dg de Promojardin, « s'est implanté dans tous les autres secteurs comme celui
des accessoires de terrasse ». On a vu apparaître des dalles en bois
complètement modulables. Comme l'explique François Bellanger, directeur de
Transit, « les Français aiment leurs jardins et, quand ils n'en ont pas, ils en
rêvent ». Car le végétal leur permet à la fois d'adoucir leur cadre de vie, de
rêver et de se rapprocher d'un modèle écologique vivant.
Vers une oasis urbaine
Reste à savoir qui doit apporter cette nature au
coeur de l'habitat ? Est-ce seulement, comme aujourd'hui, aux grandes enseignes
de jardinage tels Truffaut et Leroy-Merlin, de répondre à cette forte demande
sociale ? Ou n'est-ce pas, comme le souligne François Bellanger, « aussi et
surtout, aux architectes et aux promoteurs de construire une “pièce- jardin”
dans chaque type habitat ? ». Pour lui, ce n'est pas un hasard si,
actuellement en France, les urbanistes ayant en charge les grosses opérations
urbaines comme les terrains de Renault Boulogne ou la presqu'île de Lyon, ont
mis la nature au cœur de leur projet. On parle même de “Ville-parc” pour le
nouveau quartier de Boulogne Billancourt. Ce n'est pas un hasard non plus, si
des projets intè-grent de plus en plus le végétal en amont des réflexions. Les
murs végétaux ne relèvent plus de l'utopie (voir MM n° 71) mais d'une réalité.
Et si, techniquement, leur maîtrise est loin d'être atteinte, les briques
végétales existent. Elles sont pour l'instant réservées aux professionnels.
Mais pour combien de temps ? Duncan Lewis, architecte écossais, fait partie de
cette génération avec Edouard François, Jean Nouvel, qui ne conçoivent pas de
créer des espaces de vie sans les végétaliser. Et pas uniquement pour faire
joli. Mais pour mieux vivre. Dans ces projets, on peut voir des tourbières se
greffer sur un bâtiment autour d'un grillage ou une toiture “agricole”, sorte
de canopée, s'étendre au-dessus du lieu de vie lui-même situé au-dessus d'un
verger d'orangers. Car le néo-végétarisme, loin d'être un phénomène “rétro
baba-cool”, questionne plus largement sur l'intégration du végétal dans le
tissu urbain. Et sur ses incidences écologiques, éthiques et même énergétiques.
Gaz de France a d'ailleurs choisi comme thème de son concours 2003/2004 “Les
jeunes flammes”, ouvert aux étudiants, le mode d'intégration des espaces verts
dans les univers urbains, privés et collectifs. Nom de code : “Urban oasis”. De
quoi réfléchir sur ce phénomène végétal qui permet de relier tradition et
modernité, technique et sensible et pourquoi pas de rêver un peu…
Art Infiniment petit,infiniment vivant
Produite par Aprifel, Agence pour la recherche et l'information en fruits et légumes, dans sa galerie Fraich'attitude à Paris, l'exposition “Nano”, du préfixe signifiant “milliardième”, a permis d'explorer, à travers le regard de huit artistes, les trésors cachés de l'invisible matière, sous la houlette de son commissaire Laurence Dreyfus. A travers la vidéo sculpture “Le Multivers” de Michel Blazy, c'est tout un univers alimentaire que l'on voit évoluer naturellement. « Les oranges, les citrons, les pamplemousses que j'empile les uns sur les autres s'animent, s'organisent. Et j'aime observer leur imbrication, leur métamorphose et leur évolution », déclare l'artiste. C'est peut-être ça regarder l'infiniment petit : tenir à distance le sujet et repérer la multitude de formes révélées dans la nature grâce aux observations, et en liaison avec la biodiversité et l'autonomie des aliments. Un pied de nez à la tradition dominante, d'après laquelle l'abstraction et le raisonnement sont au centre des activités cognitives… Tout un programme de réflexion qui renouvelle le mouvement du “eat-art”, initié dans les années 60 par l'artiste suisse Daniel Spoerri avec ses tableaux pièges. Sorte de généalogie faisant de l'organisation d'un repas la conséquence d'une action ou d'un moment passé.
Quatre tendances à manger : Surnatureal, Composite, Aesthete, Glunge
Surnatureal Fini la nature “campagne rustique”, place au naturel artificiel et surtout au végétal urbain et contemporain. A la fois véridique, ambiguë voire transgénique. Cette tendance s'exprime par un retour à l'essence même de l'aliment : la graine. Energie, bienfait, concentré de force et son corollaire, la germination et le végétal. Revenir à l'herbe, même folle, à la jeune pousse. Se mettre au vert. Composite Après s'être intéressé au côté narratif et décoratif des choses et à leur surface, on souhaite de plus en plus aller au fond des choses et découvrir la structure et l'âme des choses, leurs racines et leurs mémoires. C'est une porte ouverte au travail sur la matière, la texture. Une volonté qui s'exprime par la recherche de sens de faire moins mais mieux. Aesthete C'est le grand retour du cabinet des curiosités ou du cabinet d'amateur. Une tendance à la découverte, au rassemblement d'objets, de symboles, d'éléments a priori disparates ou hétéroclites, mais qui, mis côte à côte, peuvent créer un climat de découverte et d'émotion. Après les fashion-victims, les food- victims. L'alimentaire griffé pourrait bien faire des ravages ! Glunge Les ambiances féminines prennent de plus en plus d'importance. Dans la tendance glunge, contraction de “glamour et grunge”, on observe une fusion entre les paradoxes et les extrêmes. Elle se traduit par une quête de polysensorialité. Toujours le goût pour l'étrange mais aux limites de l'ambiguïté, du vénéneux. Manger des fleurs, des épices rares et des aphrodisiaques subtils, produire des effets insoupçonnés et pervers.
Interview d'Alain Passard Chef du restaurant l'Arpège
La gastronomie du jardin « Pendant des années, le drame de la cuisine des légumes et des fruits était d'être associée aux restaurants végétariens sans être forcément réalisée par de véritables cuisiniers. Alors que, justement, les légumes et les fruits demandent une connaissance et un savoir-faire très technique. Aujourd'hui, nous découvrons l'immense possibilité que cette cuisine nous offre, par exemple, avec des accords herbacés, floraux, épicés… Selon les cuissons, on obtient des textures étonnantes de purées, mousselines, caviars, soufflés, émulsions et de merveilleux consommés. On utilise des techniques connues comme le gratiné, le flambé, le fumé. Mais c'est une cuisine plus précise que la cuisine “animale”. Nous ne sommes qu'aux prémices de cette cuisine du jardin, et les consommateurs découvrent depuis peu de temps que l'on peut se régaler et se nourrir avec un plat principalement constitué de légumes. Je crois que le consommateur recherche de nouvelles émotions et que la tendance du néo-végétarisme deviendra le modèle alimentaire de demain. »