Visual merchandiser: les marques en vitrine
Profil
Le visual merchandiser est garant de l'intégrité visuelle de la marque au sein d'une enseigne. Il peut être intégré au sein d'une chaîne de magasins ou faire partie d'une agence (comme By105, Tendance déco by M&O ou Raymond Live! ) . Souvent, il exerce aussi en indépendant. Artiste organisé et rigoureux, curieux de tout, il est au service de la marque et doit faire abstraction du «j'aime, j'aime pas».
Mission
Responsables de l'identité visuelle d'une enseigne, il met en scène une collection et sublime l'offre dans la vitrine et à l'intérieur du magasin. « 60 000 personnes par jour passent devant nos vitrines, explique Franck Banchet, visual merchandiser en chef du Printemps. On monte une vitrine comme on fait un film. On écrit d'abord le scénario puis on fait le décor. » De la rue aux rayons, son rôle consiste à tisser un fil conducteur cohérent.
Formation
Les chambres de commerce et d'industrie proposent les formations les plus courantes et les plus prisées. Elles permettent notamment d'obtenir le diplôme de visual merchandiser, qui apporte en un an un niveau bac +2, et le certificat de visuel merchandiser, après un CAP. « Ce sont de bonnes formations, car elles se déroulent souvent en alternance et comportent des périodes d'apprentissage. Pour moi, c'est la voie royale pour les métiers de l'artisanat d'art », indique Franck Banchet. Mais les recruteurs ne se contentent plus du CAP. Il est donc conseillé de le compléter par un brevet des métiers d'art (BMA) puis par un diplôme des métiers d'art (DMA) . Pour une durée d'études équivalente, il existe aussi sept BTS (brevets de technicien supérieur) en arts appliqués. Ils peuvent être prolongés par un DSAA (diplôme supérieur d'arts appliqués de niveau bac +4) .
Recrutement
Les formations se déroulent souvent en contrat de professionnalisation. Cela permet aux enseignes de repérer très tôt les talents. Des profils comme les designers, les décorateurs ou les artistes font souvent de bons visual merchandisers. Internet permet aussi aux indépendants de présenter un book et d'être rapidement contactés. Les commerces de proximité ont saisi l'impérieuse nécessité de sous-traiter leur identité visuelle.
Rémunération
En France, les visual merchandisers débutent en général au Smic. Ils sont davantage rémunérés en agence ou directement chez l'annonceur. Certains se sont spécialisés dans une thématique et sont rémunérés alors en fonction de leur rareté. Djordje Varda est par exemple devenu designer floral pour le Ritz, après avoir été fleuriste rue Montorgueil à Paris. Leïla Menchari, grande dame des vitrines Hermès depuis 30 ans, a fait carrière après avoir été embauchée comme étalagiste. Cette profession laisse également la possibilité de se reconvertir en décorateur d'intérieur dans le spectacle, la publicité ou le luxe.
L'exemple de...
Franck Banchet (Le Printemps) « La vitrine est devenue un média à part entière. »
Des vitrines aux shopping bags, en passant par les rayons, son rôle est de veiller à l'intégrité de l'image de l'enseigne du Printemps. Au quotidien, il hume les tendances de la rue et les sublime dans le magasin. « La vitrine est devenue un média à part entière, explique Franck Banchet. C'est le luxe qui nous a montré le chemin, même si, au final, disposer des petits pois dans les rayons d'un supermarché relève de la même logique. » L'image du Printemps, c'est à lui qu'on la doit. A 45 ans, Franck Banchet a commencé sa carrière au Bon Marché, comme étalagiste. Il mène des études dans une école d'art privée, et 22 ans plus tard, le voilà à la tête d'une équipe de 50 personnes, dont 25 «merch». Six mentions dans le prestigieux ouvrage Windows, de Tony Morgan, (aux éditions Laurence King), présentant les plus belles vitrines du monde, lui offrent la consécration.