Visual, au coeur du métier : la vue
Janvier 2002 restera certainement une date clé dans l'histoire de Visual. En ce début d'année, l'enseigne s'installait à Nantes et soufflait cinq points de vente à un certain Afflelou. Un ancien franchisé de la marque cédait en effet ses points de ventes à la SA Visual. Soit un chiffre d'affaires de 5,5 millions d'euros, et avec 25 % du marché, une place de leader dans la septième ville de France. Plus que la victoire d'un challenger sur un leader, ce rachat conforte les dirigeants de l'enseigne dans leur choix stratégique. Un choix qui pourrait se résumer à un mot : "la vue"
HISTORIQUE
1959 : création d'une coopérative
d'achats par 10 opticiens de Bourgogne et de Franche-Comté. 1973 : création et
dépôt de l'enseigne Visual auprès de l'INPI. Elle dormira jusqu'au milieu des
années 90. 1987 : premiers séminaires de formation à la gestion et au marketing
à destination du réseau. 1993 : création de la Garantie à Vue, charte de 13
services. 1995 : tous les magasins du réseau abandonnent le nom patronymique
pour adopter l'enseigne Visual. Première campagne de publicité et création du
premier concept de magasin. 1996 : Visual et Atol allient leurs centrales
d'achats pour créer le GIE Visatol. 2000 : création du concept "le magasin de
la vue", lancement du consumer magazine "Visual Magazine". 2001 : création
d'une structure de "coaches" et de commerciaux prescripteurs intégrée à
Visual.
ORGANISATION
Coopérative à capital et
personnel variables régie par un conseil d'administration, Visual devient la SA
Visual en 1999. En 2000, pour financer son développement et notamment son
activité succursalistes, elle ouvre son capital à Natexis Investissement, aux
opticiens du réseau et au personnel par le biais d'un PEE.
LES FONDS PROPRES
Opticiens Visual : 1,405 million d'euros (9,215 MF)
Natexis Investissement : 3,050 millions d'euros (20 MF) Coopérative : 4,3
millions d'euros (28,20 MF) Salariés : 686 K€ (4,5 MF) Le conseil de
surveillance est composé de 10 opticiens de la coopérative, deux opticiens
actionnaires, un salarié et un représentant de Natexis Investissement.
LES HOMMES
Président du directoire : Jean-François
Gallemard Directeur Général : Lionel Cévaër
LE RÉSEAU SUCCURSALISTE
Janvier 2002 : 14 points de vente - Angoulême,
Perpignan-Cabestany, Marseille, Montpellier, Dunkerque, Grigny, Val de Fontenay
(2), Strasbourg, Nantes (5). Perspectives à 2004 : 40 succursales dans les 100
premières villes françaises réalisant un chiffre d'affaires supérieur à 760
K€.
LE RÉSEAU D'OPTICIENS
370 points de vente, dont
270 à l'enseigne. Surface moyenne : 80 m2
RÉSULTATS
Prévisions 2002 : CA : 220 millions d'euros 2001 : CA de 190 millions d'euros
(dont filiales, 15 M€) Part de marché : 4,5 % 2000 : CA de 157 millions d'euros
(dont filiales, 275 K€)
EFFECTIFS
55 collaborateurs au
siège à Dijon Environ 700 collaborateurs dans les points de vente.
Janvier 2002 restera certainement une date clé dans l'histoire de Visual. En ce
début d'année, l'enseigne s'installait à Nantes et soufflait cinq points de
vente à un certain Afflelou. Un ancien franchisé de la marque cédait en effet
ses points de ventes à la SA Visual. Soit un chiffre d'affaires de 5,5 millions
d'euros, et avec 25 % du marché, une place de leader dans la septième ville de
France. Plus que la victoire d'un challenger sur un leader, ce rachat conforte
les dirigeants de l'enseigne dans leur choix stratégique. Un choix qui pourrait
se résumer à un mot : "la vue". Là où la plupart des enseignes se sont engagées
dans une prise de paroles commerciale avec pour maître mot "deux paires pour le
prix d'une", Visual répond, depuis bientôt dix ans, par un positionnement
centré sur un métier et un savoir-faire. « Les réseaux ont globalement une
approche B to B du marché. Ils ont une communication commerciale qui vise moins
le consommateur final que l'opticien », analyse Lionel Cévaër, directeur
général. Or, à moyen terme, cette surenchère commerciale peut devenir une
dérive, un danger pour la rentabilité du marché, voire pour l'avenir de la
profession. Et Lionel Cévaër de citer l'exemple allemand. « Le groupe Fieldmann
s'est emparé du marché. Grâce à une intégration verticale des différents
métiers, il propose des équipements de 30 à 50 % moins chers que ceux de ses
concurrents. Son message est très simple : "Vous ne payez que ce que vous
achetez". Le jour où il franchira les frontières, le marché, qui souffre de
myopie, risque d'aller très mal. » Convaincu qu'il vaut mieux prévenir que
guérir, Visual, petit poucet du marché, joue donc la différenciation via un mix
marketing entièrement tourné vers le consommateur final et sa satisfaction. Un
mix qui trouve sa pleine expression dans les points de vente et notamment dans
les 14 succursales ouvertes depuis l'entrée de Natexis Investissement dans le
capital de la société. Inspiré des magasins "style de vie", le concept, lancé à
l'automne 2000, fait de la vue le thème central de l'organisation des magasins.
"Vue sous le soleil" surplombe ainsi l'espace réservé aux solaires, tandis que
"Vue pour les enfants", "Vue pour les femmes" "Vue pour les hommes" sont autant
d'espaces consacrés à la présentation des collections. Aux côtés de ses
propositions commerciales, les magasins se veulent également des espaces à
vivre. "Vue par expérience" propose ainsi de s'initier à la découverte et à
l'apprentissage de l'astronomie ou de l'optique. Quant à la relation
commerciale, elle se déroule au centre du magasin, autour d'une table où
clients et vendeurs sont côte à côte.
Le concept qui trouve sa pleine puissance dans des surfaces de vente de 120 à
130 m2 est modulable afin de s'adapter à des surfaces plus réduites. Au total,
40 à 50 points de vente succursalistes seront ouverts dans les trois ans à
venir. Et Visual aura investi quelque 30 M€ dans ce programme de développement.
Mais les résultats sont là. Alors que le marché de l'optique progressait en
2001 de 3 à 4 % pour atteindre les 3 Md€, le chiffre d'affaires de l'enseigne
enregistrait une croissance à périmètre constant de 8 %. Ces performances ne
peuvent cependant pas cacher le principal point noir de l'enseigne. A savoir,
son retard dans les grandes métropoles régionales et dans la capitale. Là
encore, la croissance interne est privilégiée. L'implantation à Nantes l'a
prouvé, l'enseigne dispose de nombreux atouts pour attirer dans son réseau des
opticiens en quête de différenciation et d'outils marketing et commerciaux
capables d'assurer leur développement. Et, en la matière, Visual n'en manque
pas. A commencer par la formation qui, en 2002, bénéficie de nouveaux
investissements. Une structure de coaching individuel des vendeurs a été mise
en place. Initialisée dans les succursales, cette démarche a été plébiscitée
par 98 % des adhérents au réseau qui veulent, à leur tour, bénéficier de cette
aide à la vente.
La communication, levier de développement
Autre point fort : sa communication. Lorsqu'en 1995,
Visual décide de donner un coup d'accélérateur à sa visibilité, l'enseigne
choisit de le faire via une campagne de communication télé. Un pari un peu fou
compte tenu de son absence de couverture nationale, mais un parti pris justifié
par le positionnement. La vue est en effet un problème qui intéresse 100 % de
la population. Et puisqu'il s'agit d'installer le concept, la télévision est
le meilleur moyen de mettre le consommateur au contact de la marque. D'autant
que la communication ne recule devant rien. Contre-pied perpétuel au
politiquement correct, les partis pris créatifs valent très vite à l'enseigne
et à Enjoy, son agence partenaire depuis l'origine, des huées de protestation.
Vouée aux gémonies par les féministes pour ses premières campagnes, Visual
récidive. En 2000, avec le film "Le Chasseur", elle s'attire les foudres des
chasseurs, rejoints, pour l'occasion, par les associations protectrices des
animaux. On attend, pour le film diffusé actuellement, les réactions du corps
médical ! Qu'importe. La communication a fait son travail. Via un concept fort,
la confusion visuelle, la marque a installé son territoire. Selon la dernière
étude Inforco (avril 2001) avec 27 % de notoriété spontanée Visual se hisse au
4e rang du marché. Même marche du podium pour la notoriété assistée avec un
score de 41 %, contre 27 % en 1998. Mieux, l'enseigne est reconnue par les
consommateurs comme celle offrant le meilleur rapport qualité/prix. Des atouts
que l'enseigne devra faire fructifier. En effet, après avoir été seule à
communiquer sur la vue, elle doit aujourd'hui composer avec Krys. A travers sa
nouvelle campagne de communication, la marque phare de la Guilde des Lunetiers
s'engage à son tour sur ce terrain. Pour préserver les acquis de l'antériorité,
Visual investit cette année encore quelque 5 M€ en communication, dont 3,3 M€
en achat d'espace. Elle opte également pour une nouvelle signature "Visual,
bienvenue dans les magasins de la vue". Parallèlement, le programme de
marketing relationnel, géré par l'agence N.D.C. & Associés, a été densifié pour
renforcer la proximité.