Recherche

Vers l'Eldorado chinois

Le Sial Shanghaï vient de fermer ses portes. Si la Chine est avant tout un formidable potentiel pour les exportateurs du monde entier, il ne faudrait pas négliger le formidable poste d'observation que représente ce pays-continent pour les innovateurs du monde entier.

Publié par le
Lecture
3 min
  • Imprimer


Côté produits, le Sial Shanghaï proposait deux approches selon qu'il s'agisse d'exposants asiatiques ou occidentaux. Dans le premier cas, l'offre était très traditionnelle, mettant particulièrement en avant les bénéfices fonctionnels des produits en matière de santé d'une part, de dynamisme ou de relaxation d'autre part. Il est intéressant de constater l'importance de la promesse "naturalité" mise en avant par les exposants. Naturalité par le mode de production (tradition), mais aussi par les ingrédients sélectionnés ou d'origine. Il est vrai que nos déboires en matière de sécurité alimentaire font rapidement le tour de la planète et, de plus, les Chinois sont très sourcilleux sur la qualité de ce qu'ils mangent. L'offre des exposants étrangers reste particulièrement basique pour un observateur occidental. La Chine vient de s'ouvrir à la grande consommation telle que nous la concevons et découvre, au-delà des produits à forte croissance (produits laitiers, boissons alcoolisées, eaux minérales), des produits de type snacking, confiserie, biscuits, pâtes, boissons, huiles d'olive et autres. Les célèbres Carambar et biscuits La Trinitaine ont eu, semble-t-il, beaucoup de succès, tout comme certains cafés italiens particulièrement appréciés par les visiteurs ! La plupart des exposants étrangers avaient eu la sagesse de s'entourer de leur partenaire chinois tant il est vrai, qu'exporter vers l'Empire du Milieu nécessite une connaissance parfaite des rouages du commerce et des habitudes locales. Certains exposants de l'édition précédente nous ont exprimé leur satisfaction d'avoir pu envoyer leurs deux premiers conteneurs seulement quelques mois après le salon grâce à l'action conjuguée d'un partenaire efficace (le plus souvent de petits opérateurs privés et dynamiques). Certains exposants dont c'était le premier Sial en Chine, exposaient, justement, pour trouver ce bon partenaire. Parce que l'enjeu est énorme. La Chine, c'est 9 600 000 km2, dixsept fois la France. Dix-sept villes de plus de 2 millions d'habitants !, dont Shanghai, 10, 7 millions intra-muros et 20 millions d'habitants avec sa... banlieue (un tiers de la population française à elle seule) et 80 millions d'habitants pour le seul bassin shanghaien. Certains ont compris la richesse de l'Eldorado chinois et ont déjà pris quelques longueurs d'avance. Tels McDonald's et ses 217 restaurants ou Carrefour, fort de ses 27 magasins en quatre ans dans quatre grandes régions le Nord (Pékin), l'Est (Shanghaï), le Sud (Canton) et le Centre (Wuhan). Certes, le panier moyen chinois n'est pas très élevé (environ 90 francs pour Carrefour et c'est une moyenne haute) et très alimentaire (41 % du CA du commerce de détail sur Shanghaï), mais c'est dans le nombre de consommateurs qu'il faut voir le potentiel du marché chinois. Un marché que l'on peut segmenter en trois catégories de consommateurs : - les riches, 1 % de la population (soit plus de 10 millions de personnes tout de même !), - la classe aisée, entre 3-5 % de la population (70 millions de consommateurs) au revenu moyen de 3 000 à 5 000 dollars américains, - la classe moyenne, 10 à 15 % de la population soit plus de 200 millions de personnes au revenu moyen de 1 500 à 3 000 dollars américains,. C'est cette dernière catégorie qui représente, évidemment, le plus fort potentiel. Des Chinois qui découvrent les joies du premier équipement (les téléviseurs et les fours à micro-ondes font un tabac !) et les produits alimentaires de type occidentaux. A la fois poste d'observation privilégié pour les innovateurs du monde entier et formidable potentiel d'exportation pour les occidentaux, la Chine pourrait très bien être le nouvel Eldorado des prochaines années en matière de grande consommation...

Xavier Terlet

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page