Urgence
Depuis quelque temps, ce que d'aucuns nomment “fléau des temps modernes”
fait l'objet de nombreuses couvertures médiatiques grand public. Mais, si
Marketing Magazine a décidé de consacrer son enquête Veille et sa Une à
l'obésité, ce n'est certes pas pour sacrifier à un effet de mode, à l'air du
temps. Car aujourd'hui, si la balle est, forcément, dans le camp des pouvoirs
publics, et du consommateur en tant que tel, elle est aussi à l'évidence dans
celui des industries de l'agroalimentaire. Ces “IAA”, accusées par certains de
tous les maux. Les spécialistes du corps médical et de la recherche que nous
avons interrogés ne sont d'ailleurs pas tendres envers elles. Tout comme les
associations de consommateurs. Et en particulier envers leurs démarches
marketing et communication. Une nouvelle fois, le marketing est montré du
doigt, accusé de manipulation, d'hypocrisie et autres tromperies. Le
malheureusement bien connu “C'est du marketing” ne se fait plus ironique, mais
prend une dimension autrement plus grave, car c'est de santé publique qu'il
s'agit. A l'évidence, ces accusations ne doivent pas être rejetées en bloc, car
la part de responsabilité est réelle. Mais la caricature ne doit pas, non plus,
être poussée trop loin. Car - et notre enquête le prouve - bien des grands, et
moins grands industriels ont déjà pris, et pour certains depuis longtemps, des
initiatives responsables en la matière. Tant en termes de produits que de
communication. Sans doute encore insuffisantes mais déjà réelles. Mais
aujourd'hui, il est urgent d'aller plus loin. Non seulement la prise de
conscience doit s'effectuer au niveau de l'ensemble du secteur, et de tous ses
partenaires conseils, mais elle doit se traduire en actes. Le champ des
possibles est vaste. D'autant plus que la soif de dialogue du consommateur est
réelle. Au marketing de, bien, jouer !