Un outil pour mesurer l'effet du parrainage TV
Le marché du parrainage TV (558 ME en 2001) est en très forte progression en France et de plus en plus d'annonceurs l'utilisent. Encore fallait-il un outil pour en mesurer son efficacité. C'est chose faite avec une association Carat Sponsorship-Démoscopie.
Sur un marché publicitaire assez atone, le parrainage TV a vu ses
investissements augmenter de 16,4 % au premier semestre 2002. « Le parrainage
TV s'est d'abord développé auprès des secteurs "interdits de publicité TV",
explique Hervé Wittenauer, directeur des études de Carat Sponsorship.
Aujourd'hui, ces derniers sont minoritaires par rapport à des secteurs comme le
food ou la banque-assurance, et ces annonceurs ont de véritables stratégies
d'utilisation. » Certains utilisent le parrainage TV à l'exclusion de tout
autre média (ce fut le cas du Gan pendant deux ans), d'autres l'utilisent de
façon saisonnière (Canada Dry avec la trilogie du samedi sur M6 tout l'été).
Pour son lancement en France, Egg a acheté, le temps d'un week-end, toutes les
émissions disponibles en parrainage TV. « Aujourd'hui, les annonceurs sont en
attente de quantification des effets du parrainage », souligne Hervé
Wittenauer. Carat Sponsorship a donc mis au point avec Démoscopie (groupe
Synovate), un nouvel outil qui essaie de comprendre et de mesurer les effets
d'un parrainage TV sur la marque, c'est-à-dire qui explique l'efficacité du
parrainage sur la notoriété, l'image et les intentions d'achat. « Nous voulons
montrer comment le parrainage TV joue de façon inconsciente en termes
d'association à la marque de tout ou partie des valeurs portées par le
programme parrainé », explique Laure Shapira, directeur associé de Démoscopie.
Le questionnaire, posé à un échantillon national représentatif de la cible (400
à 500 personnes interrogées en face à face à domicile par CAPI) débute par des
questions de notoriété dans l'univers (top of mind, spontanée, globale et
assistée), suivies par des questions d'impact (marques dans l'univers que les
interviewés ont vu associées à un programme TV) et sur l'adéquation de la
marque au programme. Des items d'image relativement normés avec échelle
sémantique de degré d'accord sont ensuite proposés aux interviewés. Avec la
possibilité d'ajouter des questions spécifiques à l'annonceur. L'échantillon
est conçu de façon à pouvoir différencier les individus exposés et les
non-exposés au programme concerné. Une quinzaine de cas ont déjà été étudiés
avec cette méthode et des standards émergent. « Plus la marque est connue, plus
le parrainage agit sur le top of mind, constate Hervé Wittenauer. Moins elle
est connue, plus il agit sur la notoriété assistée. En moyenne, on gagne 6
poins sur le top of mind, 7 points sur la notoriété spontanée et 11 sur
l'assistée. » Mais l'effet le plus important du parrainage se fait sur l'image
par le transfert de valeurs associées au programme et la relation affective que
les téléspectateurs peuvent avoir avec une émission. Ainsi, les items de
sympathie peuvent progresser de 12 points, ceux de modernité de 13 points, ceux
de proximité de 11 points. « Et cet effet est totalement indépendant du fait
qu'il y a ou non mémorisation, précise Laure Shapira. C'est ce qui est
particulièrement spécifique à ce mode de communication. » L'outil, simple
d'utilisation, est proposé entre 12 000 et 15 000 euros. Pour l'avenir, Carat
Sponsorship et Démoscopie vont s'attacher à développer la base de données et
essayer de déterminer les stratégies gagnantes sur ce mode de communication.