Un esprit conquérant souffle sur les surgelés Findus
Elle fut pendant 40 ans une des marques emblématiques du groupe Nestlé.
Pourtant, lorsque le géant de l'agroalimentaire redéfinit son portefeuille de
marques stratégiques, elle n'en fait pas partie. En 2000, Nestlé cédait donc
Findus, à l'exception de la Suisse (100 % Nestlé) et de l'Italie (100 %
Unilever), à EQT, un fonds d'investissement suédois. En France, les termes du
contrat prévoient qu'elle ne pourra être exploitée que sur deux marchés : les
légumes et les poissons. « En 2004, cette limitation tombera et nous pourrons
relancer Findus sur l'ensemble des segments », commente Matthieu Lambeaux,
directeur marketing Europe, plats cuisinés et innovations. En attendant, il
faut donc faire vivre la marque sur un marché qui connaît un certain
ralentissement, du moins en GMS. En effet, si le marché connaissait, en 2001,
une progression en volume de 1,6 % et en valeur de 3,4 % (source Sécodip), tous
les circuits ne sont pas logés à la même enseigne. Et, globalement, les grands
vainqueurs en sont les freezer-centers (+ 7 % en volume et + 12,5 % en valeur).
Dans le même temps, les GMS reculent en volume (- 1 %) et sont stables en
valeur (0 %). C'est dans ce contexte un rien morose que ses nouveaux managers
entendent la faire prospérer. « De fait, les consommateurs n'ont pas très bien
compris les grandes manoeuvres autour de la marque. Aujourd'hui, lorsque nous
interrogeons notre panel de 2 000 personnes sur les marques de plats cuisinés
qu'ils achètent, 40 % d'entre eux citent encore Findus », indique Matthieu
Lambeaux. Rien d'étonnant lorsque l'on sait que sa notoriété spontanée est de
38 % et assistée de 95 %. Bref, dans notre inconscient collectif, Findus
demeure intimement liée aux surgelés et à l'innovation. Pour mémoire, c'est
elle qui donnait naissance, aux détours des années 70, aux poissons à la
bordelaise, c'est encore elle qui, dans les années 80, mettait en rayon les
premiers allégés surgelés. Pour maintenir la flamme et après une première
année et demie quelque peu difficile, Findus France annonce aujourd'hui une
progression de ses ventes de 21 %. La recette de cette renaissance ? «
L'innovation et l'envie d'entreprendre. Nous ne revenons pas avec des concepts
qui sont des copies de l'existant, des repackagings. De plus, nous ne voulons
pas nous positionner vis-à-vis de nos concurrents, mais vis-à-vis de l'avenir.
Nous avons travaillé à la fois sur le coeur du marché avec Cuisinez léger de
Croustibat et sur la rup-ture avec Wok », note Matthieu Lambeaux. Et d'ajouter,
« ce résultat est également le fruit de l'organisation de l'entreprise où le
marketing et la R&D travaillent réellement en commun et en binôme au niveau
européen. » Cuisinez léger de Croustibat (un poisson pané qui se cuit sans
matières grasses) et Wok sont donc les premiers résultats de cette coopération
qui devrait, dans les mois à venir, donner naissance à de nouvelles
innovations. « Wok, qui existait depuis 10 ans en Suède, a fait l'objet d'un
grand lancement européen en début d'année. Avec ce produit, nous sommes sur la
tendance du manger sain et nous parvenons à faire manger des légumes à des
consommateurs qui habituellement sont plutôt réticents, à savoir les jeunes »,
explique Matthieu Lambeaux. Résultat, un gain de 15 % de PDM sur le marché des
poêlés et un segment qui, en juillet, a gagné 14 %, alors que l'été est
généralement un mois creux pour les légumes surgelés. « Un consommateur sur
deux de Wok n'avait jamais acheté de légumes cuisinés surgelés avant ce premier
achat », se réjouit Matthieu Lambeaux. Qui avoue qu'il reste beaucoup à faire
sur ce marché tant en termes d'images que de produits ! Heureusement, il y a...