Truffaut cultive son jardin
Mettre le plaisir du jardin à la portée de tous, tel est le credo de l'enseigne. Qui, sans quitter son métier de base, s'adapte aux nouvelles tendances dans la maison.
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Au XVIe siècle, des dénommés “Trouffot” cultivaient la truffe de terre, désormais appelée pomme de terre. Le nom s'est ensuite transformé en Truffaut.Deux siècles plus tard, l'enseigne Truffaut est devenue le spécialiste de la jardinerie mais aussi synonyme d'animalerie, de décoration sans oublier qu'elle est également un éditeur reconnu d'ouvrages sur son secteur. Car voilà, Truffaut a su au fil des siècles s'adapter aux changements et à la saisonnalité du marché tout en restant fidèle à son activité principale : la jardinerie.
Garder l'activité historique
Il n'y a qu'à se pencher sur l'offre du distributeur. Partant du postulat que le jardin a évolué dans l'esprit des consommateurs et est devenu la cinquième pièce de la maison, Truffaut propose désormais de quoi équiper et décorer cet espace. « Le jardin est devenu une maison sans toit. On y vit, on y reçoit », explique Jean-83Philippe Darnault, directeur général en charge du marketing. Le barbecue s'est transformé en cuisine extérieure, la piscine et le mobilier sont davantage en teck. Bref, l'aménagement de la maison étant finie, c'est cette cinquième pièce qu'il va falloir équiper. » Avant d'ajouter : « L'avènement des 35 heures a fait baisser l'activité jardinage au profit des voyages tandis que l'aménagement du jardin a augmenté.» Reste que pour le directeur général de Truffaut, il n'est pas question d'abandonner son activité historique. « Nous continuons à nous battre pour conserver le végétal. Et pour cela, nous nous adaptons aux évolutions de comportements et aux nouvelles envies.» Comptant sur les attentes de sa clientèle,Truffaut propose ainsi une nouvelle offre plus attirante. Ou du moins plus exotique. Oliviers, palmiers, bananiers et autres arbres fleurissent désormais sur les terrasses de la capitale. « Notre métier est de créer des envies. Nos clients sont devenus moins connaisseurs mais il y a toujours autant d'envie », insiste Jean-Philippe Darnault. En outre, l'enseigne s'est fixé comme mission d'être le spécialiste du végétal en recherchant continuellement de nouveaux produits pour symboliser
“l'art de vivre au jardin”. Un concept-clé : l'adaptation
Reste que le végétal n'a pas le monopole. Les magasins Truffaut étant tous présents dans trois domaines : la jardinerie, certes, mais aussi la maison et l'animalerie (qui a été inaugurée au début des années 70).Le concept est ainsi identique dans les dix-huit points de vente de la région parisienne. Le client entre par le végétal puis découvre les produits d'accompagnement (comprenez pots et autres accessoires qui vont servir à la construction du jardin) pour arriver à l'univers de la maison, aux loisirs créatifs et enfin, à l'animalerie. Quant aux magasins de province, l'agencement est forcément différent selon les régions et les climats. « C'est une de nos forces, se targue Jean-Philippe Darnault. Nous sommes capables de nous adapter selon la configuration bien que le concept soit très précis. » “Plus belle sera la Terre” Un concept qui a une nouvelle corde à son arc, son attachement au développement durable et au commerce équitable. En choisissant pour devise “Plus belle sera la Terre”, Truffaut prend un véritable engagement, tant vis-à-vis de ses clients que de l'ensemble de la population. « Il s'agit de donner un sens à ce message en impliquant notre enseigne dans des actions concrètes destinées à préserver la nature, l'environnement, le cadre de vie de chacun, ici comme ailleurs », souligne le directeur général. Fidèle à cette devise, l'enseigne développe ainsi des partenariats avec différentes associations, dont Perce-Neige, fondée par Lino Ventura, la Fondation Nicolas Hulot, ou l'institut Curie pour n'en citer que quelques unes. « C'est nous qui avons créé la première rose commerce équitable Max Havelaar », glisse fièrement Jean-Philippe Darnault.
Une communication bien étoffée
este que la communication du groupe ne repose pas sur ces engagements. Truffaut a déjà largement semé. L'enseigne a publié un ouvrage de référence, Le Truffaut, aux éditions Larousse, qui existe depuis une dizaine d'années. Toujours dans l'édition, elle fait également paraître, quatre fois par an, le Truffaut Magazine . Une publication de 108 pages relatant la vie de Truffaut. Sans compter les campagnes de publicité récurrentes, dont celle de cet été qui misera sur le farniente et la vie au jardin. Le bonheur est bien dans le pré.
Chiffres
Chiffre d'affaires 2005 360 ME ombre de magasins 39 Dont 18 en région parisienne et 21 en province (Plus 8 magasins partenaires réalisant 8 millions d'euros et 7 points de vente en Grande-Bretagne) Surface moyenne 7 120 m2 Effectif 2 600 (+ 1 000 en mai)
Dates
1824 Création du premier magasin Truffaut à Versailles (Yvelines). 1897 Création du premier établissement horticole G.Truffaut à Versailles. 1964 Création de la première jardinerie en France au Chesnay (Yvelines). 1987 La société est rachetée par Axa. 1991 Rachat par le groupe Cora. 2000 Lancement du magazine Truffaut Magazine. 2006 Ouverture du Truffaut de Domus, l'enseigne entièrement dédiée à la maison.
Avec Domus, le jardin entre dans la maison
Domus, le centre commercial entièrement consacré à l'ameublement et à l'équipement de la maison en France, a ouvert en mai dernier à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), non loin du futur BHV Déco. Après les résultats mitigés des Art de Vivre et autres centres spécialisés dans l'Hexagone, ce géant de 400 mètres de long et 100 mètres de large, pour un investissement de 150 millions d'euros, va tenter, sur trois étages et 62 000 m2, de s'imposer sur le marché de la maison. Truffaut y a ouvert un magasin sur tout un niveau. Serre féérique, lumineuse et haute en couleur, grande pépinière extérieure, gamme de mobiliers d'extérieur, sols en bois, vastes rayons de loisirs créatifs et dernier concept en date : un appartement Truffaut où se mêlent une centaine d'idées bien-être, déco et création.