TV : la publicité ne suit pas l'audience
Bilan contrasté que celui dressé par le SNPTV au vu des résultats 2001 de la publicité TV. Alors que l'audience bat un nouveau record, les investissements publicitaires s'essoufflent. Après deux années de croissance exceptionnelle, ils enregistrent même une légère baisse.
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En 2001, nous étions 38,3 millions de téléspectateurs, âgés de 15 ans ou
plus, à passer en moyenne 3 heures 29 minutes par jour devant le petit écran,
soit une durée d'écoute en progression de 2,3 % par rapport à 2000 ou encore 5
minutes de plus. Toutes les cibles ont été touchées par ce regain d'intérêt
avec une mention spéciale aux ménagères avec enfants (+ 11 minutes, + 5,8 %),
aux hommes de 25 à 34 ans (+ 8 minutes, + 4,7 %) et aux ménagères de moins de
50 ans (+ 7 minutes, + 3,8 %). Le SNPTV remarque ainsi que la télévision est la
troisième activité quotidienne en hausse après le sommeil et le travail. "Ce
dernier poste devenant structurel en réduction (RTT, retraite), la TV s'affirme
comme le loisir communément pratiqué par tous, indépendamment de leur sexe, âge
ou région", peut-on lire dans son bilan. En dix ans, la télévision a ainsi
gagné quelque 2,5 millions de téléspectateurs en plus chaque jour. Cette
tendance de fond a été renforcée par diffé- rents éléments conjoncturels, et
notamment l'actualité dramatique de la fin d'année. L'embellie profite à
l'ensemble du paysage audiovisuel. Les chaînes hertziennes et "autres TV"
gagnent 2 minutes de temps d'écoute quotidien sur chaque téléspectateur de 4
ans et plus.
L'édition, bonne élève du marché
Mais si
l'audience a connu en 2001 un nouveau record, les investissements publicitaires
ont marqué le pas. Les annonceurs ont ainsi investi près de 4,8 milliards
d'euros bruts en publicité, toutes TV confondues, soit un recul de 1,6 % par
rapport à 2000. Au total, ils ont investi plus de 4,4 milliards d'euros bruts
sur les grandes chaînes de TV nationales, hors chaînes de complément et
publicité régionale, soit - 3,5 % ou un retard de 161,8 millions d'euros par
rapport à 2000 (source TNS Sécodip). Reste que, ramenée à 1999, la croissance
demeure positive à + 2,2 %. Une raison suffisante pour ne pas tomber dans un
pessimisme excessif, d'autant que hors famille "télécommunication" qui affiche
un recul de 38,8 % (161,8 millions d'euros), les autres secteurs annonceurs
demeurent fidèles au petit écran. Ainsi, l'alimentation représente toujours le
quart des investissements bruts totaux, quant à la toilette-beauté, son poids
est passé de 11,8 % en 2000 à 12,3 % en 2001 (544,9 millions d'euros en 2001 vs
542,3 en 2000). Egalement saluée par les régies, l'édition qui a enregistré la
plus forte progression en termes d'investissements TV. La bonne santé de
l'industrie du disque et l'explosion du DVD ont boosté les dépenses des
annonceurs qui ont atteint, fin 2001, 533 millions d'euros, soit une croissance
de 28,3 % (+ 117,7 millions d'euros). Le poids de l'édition dans les
investissements bruts passe ainsi de 9,1 % en 2000 à 12,1 % en 2001. Au total,
900 annonceurs ont fait confiance à la télévision pour communiquer sur 3 700
produits ou services (- 3,8 % vs 2000). Avec un budget moyen par produit de 1
194,1 K€, soit +0,3 % vs 2000. Enfin, en termes de coût d'utilisation, les
régies annoncent sur la cible référence, les ménagères de moins de 50 ans, une
augmentation de 0,5 % sur un an et de 2,4 % en moyenne depuis 1996, soit un
coût GRP auprès de cette cible de 3 618 euros en moyenne.