Slim Fast : du produit moins au programme plus
Parce qu'Unilever veut en faire une de ses marques phares du marché des alicaments, Slim Fast passe d'une stratégie opportuniste monogamme à celle, plus ambitieuse, de partenaire minceur. Plus de produits, plus de conseils et plus de communication pour cette marque qui fait campagne pour un programme.
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En rachetant Slim Fast en 2000, Unilever avait annoncé la couleur. « Nous
voulons en faire une des marques phares de notre portefeuille dans le secteur
des aliments fonctionnels et des alicaments », déclarait ainsi son état major
lors du rachat. Le relancement de Slim Fast n'est donc pas une surprise, mais
un virage marketing, puisque l'ensemble du mix, à l'exclusion de la
distribution, a été entièrement revu. A commencer par les produits eux-mêmes.
Si la fameuse boisson en canette lui a permis d'atteindre 84 % de taux de
notoriété, il lui fallait aborder l'univers du plat salé pour entrer dans le
monde du "régime". Ce qui explique l'arrivée de quatre soupes avec croûtons
(crème de légumes printaniers, de volailles aux herbes, de champignon et
velouté de tomate). Le développement s'est fait en collaboration avec les
équipes de Knorr. Les poudres ont, elles, été entièrement reformulées pour être
plus savoureuses et surtout moins sucrées. La gamme comprend toujours les
traditionnelles canettes prêtes à boire, et les substituts de repas en barre.
Mais c'est à l'image même des substituts de repas, que la marque s'attaque
aujourd'hui. Elle veut s'imposer comme une complice qui accompagne ses clientes
dans leur perte de poids, en leur proposant un programme "sain et structuré
adaptable à leur vie". Un domaine, pour l'instant, occupé par son concurrent
Weight Watcher. Slim Fast propose de remplacer deux repas quotidiens par des
substituts de repas, et de conserver un troisième repas équilibré classique à
600 kcal. Chaque substitut apporte de 200 à 250 kcal, ce qui laisse la
possibilité de faire deux, voire trois encas, de 100 kcal chacun, dans la
journée. Une fois l'objectif atteint, la marque suggère de revenir à une
alimentation normale en ne remplaçant plus qu'un seul repas par jour par un
substitut. A raison d'au moins quatre produits Slim Fast consommés par jour,
l'idée est aussi simple qu'appétissante. Mais suppose d'en convaincre ses
clientes potentielles. C'est le rôle de la vaste campagne de communication
télévisée, orchestrée par l'agence Callegari Berville Grey, qui a débuté le 18
mars pour s'achever fin juin.
Des femmes de la vraie vie
Exit Clémentine Célarié. La communication "star" cède la place
à une opération testimoniale qui met en scène deux femmes de la fameuse "vraie
vie". Il s'agit de Marie-Agnés Brigot, artiste pour enfants, qui a perdu 10,5
kg grâce à la marque, et Ghislaine Court, responsable d'une boutique de
prêt-à-porter. Le ton se veut modeste, et le discours "vrai", à la manière des
lessiviers. Slim Fast s'y présente comme une marque qui peut aider, mais ne
peut pas tout faire. Les femmes doivent avoir une bonne hygiène de vie, boire
beaucoup et avoir une activité physique régulière. Et pour les y aider, la
marque a mis en place un dispositif d'accompagnement, articulé autour d'un
service téléphonique. Au bout du fil des diététiciennes, au nombre de quatre
pour l'instant, mais dont l'effectif devrait évoluer en fonction des appels. A
ce numéro, il est aussi possible d'obtenir le kit de bienvenu comprenant un
livret complet, un mémo et des coupons de réduction. L'ouverture d'un site
d'information et d'accompagnement complète l'opération qui comprend également
une vaste opération de marketing direct. Le livret de 8 pages, présentant le
programme, est intégré au consumer magazine d'Unilever, "Pour tout vous dire",
diffusé à un million d'exemplaires. Il est aussi distribué auprès de 500 000
coiffeurs, 250 000 clubs de sport, ainsi qu'auprès des médecins. Car le corps
médical est une cible de prescripteurs stratégique. Non seulement la marque
conseille à ses consommatrices de consulter un médecin dès que leur régime
dépasse une semaine. Mais elle a également entrepris un programme ambitieux de
développement clinique, qui porte sur plusieurs centaines de patients observés
sur deux à cinq ans. De quoi alimenter certaines publications et colloques
scientifiques, et grignoter toujours plus de crédibilité.
LES SUBSTITUTS DE REPAS EN CHIFFRES
Le marché est estimé à 100 millions d'euros, en hausse de 5 % en 2001. Les GMS représentent 75 % du secteur, en baisse de 5 %. Un fléchissement dû au fort recul du frais, - 42 %, où un seul intervenant, Menu Minceur de Yoplait, l'anime. En revanche, le rayon diététique progresse (+ 9,4 %) ainsi qu'en pharmacie : + 50 %.