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Second Life: une vie de shopping

Alors que les marques investissent chaque jour un peu plus l'univers de Second Life, l'institut d'études Repères dévoile son enquête sur les habitudes de consommation des avatars.

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L'univers virtuel de Second Life serait-il le nouvel eldorado des marques? A en croire la multiplication des articles sur le sujet et l'arrivée continue de nouvelles entreprises dans la communauté la plus tendance du moment, on serait tenté de répondre par l'affirmative. Selon l'institut d'études marketing Repères, qui a été le premier à s'implanter dans Second Life et qui vient de publier les premiers résultats de son enquête sur les habitudes de consommation des avatars, les opportunités sont bien réelles. Mais les marques ont encore bien des efforts à faire.

Dans Second Life, «le shopping est une activité très populaire et même un but en soi. Aujourd'hui, on ne note pas d'effet de saturation, bien au contraire. Plus on est impliqué dans le jeu et plus on fait du shopping. Cela est en partie lié au fait que l'on souhaite toujours améliorer son apparence, mais aussi à l'absence de trame ou d'histoire proposée par Second Life», note l'institut. Ainsi, les attitudes de consommation diffèrent fortement selon le degré d'expertise que l'on a du jeu. Alors que les débutants sont plus dans une optique de découverte (66%), les experts, eux, savent la plupart du temps ce qu'ils vont chercher (75%). Les premiers achats sont vestimentaires, selon 87% des avatars interrogés. Ensuite, plus on passe du temps dans ce monde, et plus on cherche à modifier son apparence, en acquérant des parties de corps (70%), des accessoires (63%) mais aussi des objets qui permettent de se créer un espace personnel comme des meubles (29%), des moyens de transports (20%), une maison (19%) ou un terrain (18%),

Selon l'enquête réalisée par Repères, le shopping est un but à part entière dans Second Life.

Une pratique régulière

Selon l'étude, 72% des personnes interrogées affirment faire du shopping (sans forcément acheter) au moins une fois par semaine. Une fréquence qui augmente avec l'expérience du résident: 53% des experts achètent quelque chose quotidiennement contre 19% des débutants. Seulement 6% déclarent ne jamais faire de shopping et 9% ne jamais rien acheter. «Principalement par manque d'argent, précise l'étude. De meilleurs produits ou plus d'équipements les inciteraient à changer d'avis.» Au final, 38% des experts font alors des achats tous les jours contre 7% des débutants. Leurs préférences vont à des produits originaux et créatifs, mais ils plébiscitent aussi les produits ressemblant à ceux de la vie réelle. A condition toutefois de pouvoir les personnaliser. A ce titre, les marques de la vie réelle ne se sont pas encore adaptées aux exigences des consommateurs virtuels: seulement 14% des résidents accordent plus de place aux marques de la vraie vie. Quand on leur demande les trois marques qu'ils préfèrent, les avatars citent à 99,9% celles qui sont spécifiques à Second Life...

Encore des efforts

Si les résidents interrogés se disent en majorité satisfaits de leur expérience du shopping (56%), ils ne sont pas pour autant particulièrement emballés (14%). Les avatars recherchent davantage de communication avec le personnel de vente ou le propriétaire (18%), plus d'information sur le produit (18%), un meilleur merchandising (15%), des prix plus accessibles (13%), une offre de produits élargie (12%), des produits de meilleure qualité, mieux désignés (11%), et enfin une meilleure indication des magasins (7%). Au final, près d'un tiers pense qu'il est encore compliqué de faire des achats dans Second Life. Quels sont donc les vecteurs d'achat? Comme dans la vie réelle, arrive en premier le bouche à oreille, qui convainc près de neuf membres sur dix, quand un peu plus de la moitié avoue succomber aux sirènes des bandeaux publicitaires et un quart être à l'affût des promotions. Plus des deux tiers affirment également céder aux achats d'impulsion, tandis que les experts et confirmés utilisent beaucoup la touche «search», permettant d'accéder à une demande précise. Dans le magasin, la sélection des produits (31%) et l'accessibilité prix (31%) constituent les deux premières motivations d'achat. Viennent ensuite les petits cadeaux (16%) et la facilité à trouver la boutique. Des points à soigner pour séduire les membres, qui sont prêts à dépenser une somme d'argent importante pour permettre à leur avatar de vivre une deuxième vie de rêve.

BEATRICE HERAUD

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