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Salaires 2006 : le marketing de nouveau favorisé

Dans la lignée de l'année précédente, 2006 aura été un excellent cru pour le marketing, avec une nouvelle progression de près de 5 % en rémunération globale. Tandis que le commercial enregistre un ralentissement de sa croissance.

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Cette nouvelle version de l'étude annuelle Mæsina International Search, réalisée en partenariat avec Hewitt Associates, sur les rémunérations des professionnels marketing, vente et communication, présente quelques points de différence par rapport à celle de l'an passé*. Au niveau des fonctions marketing, elle inclut désormais celle de responsable du marketing internet et, au niveau des secteurs analysés, intègre cette année celui de la Presse-Édition en lieu et place des Biens semi-durables. A noter que le secteur Hygiène-Cosmétiques- Pharmacie voit, selon la taille des échantillons, la Pharmacie traitée à part pour certaines fonctions. En revanche, pas de changement de critères en ce qui concerne les informations relatives aux rémunérations fixes (effectives en mars 2006) et globales. De même, les augmentations indiquées correspondent toujours à celles dont ont bénéficié des titulaires n'ayant changé ni de société ni de poste entre les deux années de référence.

Excellente année pour le marketing…

Comment s'est passée l'année 2006 ? Pour résumer : une nouvelle fois très bien pour les fonctions marketing, dans la lignée des deux années précédentes, et un peu moins pour les fonctions commerciales, qui enregistrent un ralentissement de la croissance de leur rémunération. Ainsi, la moyenne des augmentations pour le marketing a été de 4,2 %, contre 4,1 % en 2005, pour la rémunération fixe et de 4,9 %, contre 4,8 %, pour la rémunération globale. « Une stabilité remarquable à un niveau très élevé dans une période de faible inflation, commente Jean-Michel Azzi, P-dg de Mæsina International Search, conseil en recrutement par approche directe, spécialisé depuis plus de 30 ans dans les fonctions marketing et commerciales. Nous avons calculé que, hors inflation, l'augmentation a été de 17 % en huit ans, ce qui induit un gain de pouvoir d'achat élevé.

Quant au fait que la rémunération globale augmente davantage que la rémunération fixe, il est clairement dû à l'atteinte des objectifs fixés pour 2005, qui a engendré une augmentation importante du variable. » Avec + 5,5 % au niveau de leur rémunération globale, ce sont les dirigeants marketing qui ont le plus bénéficié de cette conjoncture favorable, devant leurs équipes (+ 4,9 %) et leurs managers (+ 4,3 %). En ce qui concerne la répartition des niveaux d'augmentation de salaire total, on notera qu'en 2005, 35 % des fonctions marketing avaient enregistré une progression supérieure à 8 %, alors qu'en 2006, elles ne sont plus que 28 %. A l'inverse, 14 % ont connu une baisse en 2006, contre 10 % l'année précédente.

… mais moins bonne pour le commercial

Avec une augmentation moyenne de 3,6 % contre 3,3 % en 2005, pour leur rémunération fixe et de 3,1 %, contre 3,6 %, pour leur rémunération globale, les fonctions commerciales sont un peu plus mal loties que les fonctions marketing. Ce sont en particulier les dirigeants qui ont enregistré les moins bons résultats : + 2,5 % “seulement”en rémunération totale (contre + 3,8 % en 2005), malgré une hausse de + 3,7 % en fixe (+ 3,5 % en 2005). Même phénomène pour leurs équipes qui ont progressé en fixe de 3,9 % (+ 3,2 % en 2005) mais qui ont vu leur progression de rémunération globale se dégrader à + 3,7 % contre + 4,1 %.

Quant aux managers, ils n'ont pratiquement pas connu d'évolution de leur niveau d'augmentation, légèrement supérieure à 3 %, entre les deux années. « Ces résultats sont la conséquence de la non atteinte d'objectifs, constate Jean-Michel Azzi. C'est un phénomène assez classique : après une très bonne année, les objectifs de l'année suivante sont, en général, plus difficiles à atteindre. » Autre traduction de ce phénomène : 27 % des fonctions commerciales ont vu leur salaire total baisser, contre 16 % en 2005, tandis que, dans le même temps, le pourcentage d'augmentations supérieures à 8 % passait de 35 % en 2005 à 21 % l'an passé.

Le variable pèse toujours plus lourd

Tendance lourde de ces dix dernières années, la part variable concerne toujours davantage de bénéficiaires, malgré quelques variations dues au fait que, pour certaines fonctions, une asymptote est atteinte. Plus de 80 % des dirigeants et managers marketing en bénéficient (87 % pour le directeur marketing) et la proportion de jeunes au sein des équipes est en augmentation, atteignant maintenant 60 %. Quant aux dirigeants et managers commerciaux, 80 à 92 % perçoivent un variable. Pour certaines fonctions, telles que directeur commercial, directeur régional des ventes ou encore directeur des ventes export, la part du variable atteint ou dépasse les 20 % de leur salaire fixe. « D'une manière générale, constate Jean-Michel Azzi, les taux de variable sont en augmentation. Ce qui, dans certaines entreprises, pose la question de leur plafonnement ou non. » Au sein des autres critères influençant la rémunération, Mæsina a déterminé que la localisation géographique avait un impact sur l'ensemble des fonctions. Le fait de travailler sur Paris ou en région parisienne est de 11 à 15 % plus rémunérateur que de travailler en province.

Par ailleurs, les fonctions de direction ayant des responsabilités internationales ont une rémunération totale supérieure de 14 % à celle des titulaires occupant la même fonction, mais sans responsabilité internationale. Un pourcentage qui descend à 4 % pour les responsables de services et autres fonctions cadres. Enfin, l'appartenance au comité de direction, à fonction équivalente, engendre une rémunération globale supérieure de 8 % à celle des non-membres. Quant à la participation légale, son niveau moyen est à peu près équivalent à celui de 2005 : elle atteint un niveau moyen de 5 à 8 % du salaire total par an, soit un peu moins d'un mois de salaire. En 2006, 25 % des sociétés de l'échantillon ont versé de l'ordre de 1,5 mois de salaire.

L'Hygiène-Cosmétique toujours bon “payeur”

Au niveau des secteurs maintenant, l'Agroalimentaire est toujours celui où règne le marketing, qu'il soit à destination des consommateurs comme des distributeurs. Les fonctions de cette discipline y restent donc favorisées par rapport à la moyenne tous secteurs, “les grandes marques devant être constamment soutenues par de l'innovation et de la communication, responsabilités essentielles du marketing”, note Mæsina. Quant au commercial, il ne connaît que peu de différences par rapport à la moyenne : “Si le métier est difficile, il ne justifie pas une surévaluation des rémunérations car les marges sont réduites”, commente le cabinet. Traditionnellement très bon payeur, l'Hygiène-Cosmétique l'est resté en 2006, tant au niveau marketing que commercial, “appuyé sur de très grands groupes très rentables et payant plutôt bien des titulaires pour lesquels ils montrent un niveau d'exigence largement au-dessus de la moyenne”, analyse Mæsina. Qui remarque également que le directeur de la communication y voit son rôle mieux reconnu que dans l'Agroalimentaire, certains aspects de la communication de ces sociétés étant davantage “corporate” et donc de la responsabilité de la direction de la communication. Pour des raisons d'échantillon, la Pharmacie, comme nous le disions en préambule, n'est cette année plus systématiquement séparée du secteur précédent. Mais, quand elle peut l'être, elle se montre de nouveau “sur payeur” par rapport aux autres secteurs en raison, notamment, de ses marges élevées qui lui fournissent des moyens plus que conséquents.

Étudié pour la première fois, le secteur Presse-Édition est à l'opposé de la Pharmacie : des marges faibles et, en général, un profil de “mauvais payeur » (entre - 10 % et - 30 % par rapport à la moyenne tous secteurs ; les - 30 % étant atteints par les directeurs marketingvente, marketing et des achats). “Travailler dans ce domaine relève clairement de la vocation et de la passion”, note avec justesse Mæsina.Le secteur Commerce-Distribution semble, en 2006, améliorer sa performance avec des chiffres qui se rapprochent de la moyenne et les dépassent parfois, en particulier pour les fonctions de directeur marketing, responsable du marketing direct ou directeur du service clientèle - qui obtient la meilleure performance du secteur -, preuve de l'importance accordée au marketing relationnel dans un domaine où la concurrence est on ne peut plus sévère.

B to B : le marketing gagne des points

Dans le B to B, les Produits intermédiaires voient le marketing gagner petit à petit ses lettres de noblesse, en particulier grâce au marketing client qui permet une meilleure adéquation des offres. Là encore, les fonctions de directeur du service client, responsable du MD, directeur marketing sont passées au-dessus de la moyenne. Alors que les fonctions commerciales ont tendance à s'en rapprocher. Enfin, dans le secteur technique qui est par excellence celui de la Métallurgie-Mécanique-Automobile, où les ingénieurs ont toujours été favorisés, les niveaux de rémunération aussi bien des marketeurs que des commerciaux tendent également à se rapprocher de la moyenne. L'étude Mæsina-Hewitt observe depuis huit ans maintenant les rémunérations marketing et vente sur sept pays européens et cinq fonctions. Et constate cette année que “l'Europe poursuit sa construction, lentement mais sûrement”. L'Allemagne reste au-dessus de la moyenne, sauf pour le directeur marketing, nettement mieux valorisé par l'Angleterre. Quant à la France, elle s'avère être au même niveau, en brut global, que ces deux pays ; un résultat surprenant puisque, habituellement, les rémunérations sont considérées comme étant supérieures de 20 % en Allemagne.

Méthodologie

La vingt-septième étude “Salaires Marketing Ventes” de Mæsina International Search, en partenariat avec Hewitt Associates, a été menée au printemps 2006 sur la base des déclarations des responsables des ressources humaines de 164 entreprises, sur sept secteurs, regroupant 6 046 cadres (dirigeants, managers et responsables). Cette étude passe au crible vingt-neuf fonctions, dont vingt-cinq dans l'univers marketing (dix), vente (douze) et communication (trois), trois dans celui des achats, une dans celui des centres d'appels ; s'y ajoutent trois fonctions spécifiques d'exploitation dans le secteur Commerce- Distribution. Elle détaille tous les éléments de la rémunération : fixe, variable, participation, intéressement, voitures de fonction… La “rémunération globale” comprend le salaire fixe 2006 auquel s'ajoutent les rémunérations variables effectivement touchées au titre de l'année 2005 par les titulaires, à l'exception de la participation légale. Marketing Magazine propose ici une sélection de fonctions et de secteurs ; l'ensemble de l'étude étant disponible auprès de Mæsina International Search.

François Rouffiac

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