Relation client : où en est le secteur bancaire ?
Research International et Marketing Magazine se sont associés pour publier, tous les mois et en exclusivité, un extrait des résultats de l'Observatoire RI de la Relation Client. Le secteur bancaire est le premier secteur étudié. La lecture des résultats fait apparaître un indice de fidélité relativement élevé mais expliqué, pour une part importante, par des phénomènes d'inertie indépendants du niveau de satisfaction déclaré. Parmi les grandes enseignes mesurées, on observe par ailleurs des écarts de performance très nets.
Je m'abonneSatisfaction, fidélité, relationnel ?
Il est
désormais naturel de considérer que la satisfaction client est une dimension
incontournable de la relation avec les fournisseurs, que les clients les plus
fidèles dégagent un niveau de rentabilité supérieur aux autres ou encore que la
gestion de la relation client doit être placée au coeur de l'entreprise. Mais
que recouvrent concrètement ces notions ? Qu'est-ce que la fidélité ? Quels
rapports existe-t-il entre satisfaction et fidélité ? Quelle est, dans la
fidélité ou la satisfaction du client, la part respective des facteurs
maîtrisés par l'entreprise et sur lesquels celle-ci peut agir, et des facteurs
exogènes peu ou pas maîtrisés car liés au secteur d'activité, aux contraintes
réglementaires, techniques ou technologiques, à l'intensité de la concurrence
ou aux attitudes générales des clients ? Avec son nouveau produit d'études,
l'Observatoire de la Relation Client (ORC), lancé en début d'année 2002,
Research International propose un outil multisectoriel permettant de dresser un
état des lieux complet des mécanismes de satisfaction et de fidélisation
client.
Les résultats sectoriels
Tous les mois,
l'Observatoire RI de la Relation Client apportera en exclusivité dans Marketing
Magazine des réponses aux différentes questions précitées et présentera, par
secteur, un extrait des résultats : - indicateurs sectoriels clés et
principaux écarts entre les différents acteurs ; - modèle RI de construction de
la fidélité répondant aux deux questions suivantes : quelles sont les
contributions respectives de la satisfaction globale et de l'inertie dans la
fidélité et quelles sont les contributions respectives des valeurs d'image et
des critères de performance produits ou services dans la satisfaction globale ?
- facteurs explicatifs de l'image des entreprises et de la performance
produits/services ; - segmentation des clients en fonction de leurs niveaux de
satisfaction et de fidélité.
Des clients fidèles parce que satisfaits ?
Le secteur bancaire bénéficie, dans son ensemble,
d'un niveau de satisfaction relativement élevé (avec une note globale moyenne
de 7,4 sur 10). Sur les quinze dimensions de performance mesurées, onze
atteignent ou dépassent la note de 7 sur 10, notamment l'amabilité des
conseillers (7,6), l'accueil (7,4) et le suivi des dossiers (7,3). On retrouve
deux points négatifs, bien connus des études bancaires : l'attente (6,5) et
surtout les tarifs pratiqués par rapport aux prestations fournies (6,4). Si la
dimension tarifaire semble peu intervenir aujourd'hui en termes d'impact dans
la satisfaction et la fidélité des clients (ce facteur pèse, par exemple, pour
8 % seulement dans la satisfaction globale), la facturation par les banques
d'un nombre croissant de services fera certainement à l'avenir de ce critère un
élément significatif de différenciation entre les enseignes. Le constat du bon
niveau de satisfaction et de fidélité au sein du secteur bancaire dans son
ensemble ne doit pas être considéré comme la simple expression de la bonne
qualité des produits, des services et du relationnel. L'image des enseignes
joue en effet un rôle fondamental dans la formation de satisfaction du client :
l'image pèse pour 65 % dans la satisfaction globale, contre seulement 35 % pour
les critères de performance. Par ailleurs, une part importante de la fidélité
est expliquée par des facteurs exogènes : les facteurs d'inertie pèsent en
effet pour 41 % dans la construction de la fidélité. Cette vision globale du
secteur dissimule des performances extrêmement variées entre les enseignes
(40,6 % de "très satisfaits" pour la banque la mieux notée, contre 24,6 % pour
la banque la moins bien notée). Ces différences portent essentiellement sur la
qualité de la relation et des moyens mis en oeuvre en matière de service
clients. L'analyse que nous avons réalisée montre sans ambiguïté que les
enjeux auxquels sont confrontées les banques sont de deux sortes : - les
moyens qu'elles mettent en oeuvre pour être proches de leurs clients (36 % de
contribution à la satisfaction globale) - et la qualité et l'efficacité de la
relation client (19 % de contribution).
Des clients avocats de l'enseigne ou terroristes ?
La mesure du risque client
Mettre en parallèle les deux dimensions de fidélité et
satisfaction permet ainsi de mieux comprendre les enjeux auxquels est confronté
le secteur de la banque, qui compte 42 % d'"Avo-cats", c'est-à-dire de clients
à la fois fidèles et satisfaits, et qui constituent les porte-drapeaux de leur
banque. Dans ce secteur où la contractualisation de la relation est très
forte, le taux d'"Otages", c'est-à-dire de clients insatisfaits, mais retenus à
l'enseigne, est de 15 %. 29 % des clients sont des "Terroristes", qui se
déclarent insatisfaits et qui quitteront leur banque à la première occasion
venue. Enfin, les "Mercenaires" (14 %), quatrième type de clients, constituent
eux aussi une catégorie fragile, mais satisfaite des prestations de leur
banque. C'est prioritairement vers ces derniers que doivent s'adresser les
actions de fidélisation et de gestion de relation client, qui devront leur
prouver que leur valeur de client est reconnue, et que la qualité de service
délivrée saura s'adapter aux besoins de ce segment spécifique.
FICHE TECHNIQUE
Un échantillon de 500 personnes est interrogé chaque mois, en respectant strictement les quotas Insee en termes d'âge, sexe, habitat, PCS du chef de famille, taille du foyer, région et habitat, afin d'être totalement représentatif de la population française. Le questionnaire est administré en face à face par enquêteur au domicile de l'interviewé(e) et directement sur PC (CAPI). Contact RI France : Thierry Fabre
GLOSSAIRE DU MODÈLE
Fidélité : selon les secteurs, elle est appréhendée sous trois aspects : intention de fidélité rétroactive, de résiliation et de multifidélité. Inertie : c'est le degré de propension ou d'aversion au changement du client consommateur. L'inertie peut être sectorielle ("je ne changerai pas facilement de banque", "toutes les banques se valent", "j'ai confiance dans mes capacités à bien choisir une banque"...) ou générale (recherche systématique des meilleures offres, attention aux propositions que l'on peut faire...). Satisfaction globale : l'ensemble des éléments qui contribuent à la valeur des produits, services et marques, tels qu'ils sont perçus par les clients. Image : dix variables sont retenues qui correspondent à différentes valeurs. Trois valeurs sociales (perçu comme un bon choix par les personnes de mon entourage, prestigieux, recommandé par des experts), trois valeurs d'autorité (réputé, qui inspire confiance, à la pointe de l'innovation), trois valeurs d'identification (qui comprend mes besoins, proche de moi, qui me rappelle de bons souvenirs), auxquelles s'ajoute la recommandation à un ami ou un proche. Performance : quinze items de qualité de produits et services, perçue par les clients, dont une partie est à chaque fois spécifique au secteur. Exemples d'items : l'accueil, l'information sur les produits et services, les conseils et explications, la disponibilité des interlocuteurs, leur amabilité, la qualité du service, des prestations, l'attention portée aux demandes spécifiques, l'attente (au guichet, au téléphone), la rapidité de réponse et de réaction, le suivi des dossiers, la clarté des tarifs...
BANQUES : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA SATISFACTION GLOBALE
Contribution de l'image : 65 %. Dont Proximité : 36 % Confiance et autorité de la marque : 14 % Réputation et capacité d'innovation : 15 % Contribution de la performance des produits et services : 35 % Dont Qualité et efficacité de la relation : 19 % Tarifs et transparence tarifaire : 8 % Diversité et clarté de l'offre : 8 % Source : Observatoire RI France de la Relation Client
BANQUES : LES INDICATEURS CLÉS
Indice synthétique de fidélité : 70 Banque ayant le meilleur indice : 76 Banque ayant le moins bon indice : 64 Note de satisfaction globale (sur 10) : 7,4 Banque ayant la meilleure note : 8,0 Banque ayant la moins bonne note : 7,1 Note de satisfaction Qualité/Prix : 6,5 Adhésion au programme de fidélité : 9 % Source : Observatoire RI France de la Relation Client
LES PROCHAINS SECTEURS ÉTUDIÉS
La téléphonie mobile La grande distribution L'assurance Les services automobiles et stations-service La distribution d'électricité, de gaz et de courrier Les transports L'assurance maladie Le tourisme Les services publics