Recrutement: la Marine à l'assaut du Web
Web-séries, spots TV avec caméra embarquée... Depuis 2009, la Marine nationale cherche à rajeunir ses troupes en attirant les 16-29 ans. Cette année, l'institution mise sur le Web pour atteindre sa cible.
Je m'abonneSpécialiste radar, cuisinier, plongeur démineur ou mécanicien... Comme chaque année, la Marine nationale lance sa campagne pour recruter 3 000 jeunes. En 2009, elle a réaffirmé son identité d'employeur en lançant une grande campagne de recrutement sur trois ans. Au programme, spots télévisés tournés en caméra subjective pour immerger le téléspectateur, création sur www.etremarin.fr de huit simulations de missions présentant le quotidien des marins ou lancement d'une web-série de 32 épisodes sous forme de téléréalité, mettant en scène quatre jeunes vivant sur une frégate, sous l'oeil des caméras.
« Nous avons constaté que beaucoup de jeunes ignoraient tout de la vie à bord, explique le capitaine de vaisseau Denis Bigot, commandant du service recrutement. Il était alors nécessaire de créer un contenu divertissant et immersif pour inciter les jeunes à se lancer dans cette expérience. » Un procédé qui a porté ses fruits puisqu'en 2010, la Marine nationale a approché ses objectifs en enrôlant plus de 2 700 marins, avec en moyenne 3,5 candidats pour une personne recrutée et un âge moyen de 21 ans. C'est dire si la campagne a suscité des vocations. « En termes de recrutement, nous avons réussi notre coup, s'enthousiasme Denis Bigot. Cette campagne a réévalué notre image et l'intérêt que les jeunes portent à la Marine. » Des jeunes aguerris à Internet et à l'univers des jeux vidéo. C'est pourquoi la Marine a choisi cette année de surfer sur le succès de sa dernière campagne en proposant une V2 du site, au début du mois de mars. Construit par l'agence DDB, il s'articule encore autour du même principe, l'immersion, mais avec 25 nouvelles vidéos. « On trouve, dès la page d'accueil, des vidéos en plein écran où l'on peut changer de point de vue, des effets 3D et des modules que l'on agence au gré de ses envies », détaille Violaine Bujeau, capitaine de corvette et chef du projet. Autre nouveauté, le site www.etremarin.fr a fusionné avec wwwdevenirmarin.fr, qui comporte les informations liées au recrutement. « On a fait deux sites en un pour rendre l'aspect recrutement plus interactif, avance Denis Bigot. Enfin, l'internaute peut poser une question à un marin, localiser le centre de recrutement le plus proche de chez soi et en découvrir les actualités. »
Marine nationale
Les recrutements en 2010:
- Matelots de la flotte: 1077 dont 13,7 % de femmes
- Officiers: 137 dont 25 % de femmes
Mousses: 154 dont 18,9 % de femmes.
Un plan média centré sur es bannières ou les habillages de pages, comme sur la plateforme de musique www.deezer.fr, la présence sur les réseaux sociaux et sur les sites dédiés à l'emploi... La Marine utilise essentiellement Internet pour mettre en avant sa campagne de recrutement via des sites fréquentés par les jeunes. « C'est le premier vecteur d'information sur les métiers de la Marine des jeunes engagés en 2010, affirme Denis Bigot. D'où la nécessité de développer la présence du recrutement de la Marine sur Internet et de poursuivre les efforts de communication. » Et si elle s'affiche en pleine page des quotidiens gratuits 20 minutes et Métro, c'est par le biais de la télévision qu'elle préfère communiquer. Là encore, l'agence DDB a mis au point deux spots de 30 secondes tournés en caméra subjective. Le téléspectateur se retrouve dans la peau d'un marin en mission de lutte contre des narcotrafiquants ou, pour un pistage de sous-marin, à bord d'une embarcation rapide ou d'un hélicoptère. L'accroche finale «Poursuivez la mission sur le site Etremarin.fr», invite à surfer pour suivre de nouvelles simulations. « Chaque média a son importance dans cette campagne », soutient Denis Bigot. Et pour être certain de ne pas se tromper de cible, la Marine bombarde ses spots sur les chaînes pour jeunes (NRJ12, W9), voire pendant les programmes familiaux comme les grands prix de F1, les matchs de foot sur TF1, ou pendant la série Plus belle la vie sur France 3. « Convaincre d'abord les parents peut aussi aider les jeunes à postuler », conclut Denis Bigot.