Quelle vie après la mort ?
Face à la croissance du volume des ordures ménagères, l'emballage est montré du doigt. Alors, pourquoi jeter nos emballages vidés de leur contenu ? N'y a-t-il pas d'autres solutions ? Par exemple celle de leur donner une nouvelle fonction, une deuxième vie…
Le secteur de l'emballage est précurseur, voire exemplaire en matière de
gestion de ses propres déchets. Le respect par les industriels des directives
“Emballage et environnement”, avec le travail d'éco-conception qui en découle,
ont permis d'enregistrer des résultats spectaculaires en matière de réduction
de poids des matériaux d'emballage et de volume des packagings mis en
circulation. De ce fait, le poids et le volume des ordures ménagères jetées par
les consommateurs s'en ressentent directement, tout comme le taux de recyclage
des emballages issus du tri sélectif. Cependant, face à la croissance soutenue
et inexorable des lancements de produits de grande consommation emballés,
réduction et recyclage montrent leurs limites. Les dernières études publiées
par les collectivités locales sur les avancées du tri sélectif en France
soulignent un ralentissement sensible des taux de récupération. Il semblerait,
notamment dans les grandes villes, Paris, Lyon, Marseille en tête, que les
résultats ne soient pas satisfaisants. En effet, pour le citadin qui vit en
habitat collectif vertical, “les bacs sont trop petits, ils ne sont pas
collectés assez souvent et, pour arranger les choses, les voisins y déposent un
peu de tout sans respecter les consignes…”
Et si jeter n'était pas la seule solution ?
L'emballage le plus écologique est bien
évidemment celui qui ne se jette pas, mais celui qui se réutilise. Revient
alors à nos mémoires la consigne, avec les bouteilles de vin d'autrefois qui
comportaient des étoiles. Aussi vertueuse soit-elle, cette solution a été
abandonnée depuis longtemps. Elle était jugée trop contraignante pour les
consommateurs. De plus, avec la distribution moderne et la concentration
industrielle, la consigne était devenue peu réaliste et sans grand bénéfice
pour notre environnement. En effet, quel est l'intérêt pour notre planète de
multiplier le nombre de camions et les émissions de gaz qu'ils rejettent, pour
ramener des emballages vides jusqu'à des lieux de production qui sont désormais
de plus en plus éloignés des points de vente ? La consigne demeure viable
lorsque l'emballage vide doit circuler dans un périmètre géographique de faible
envergure entre ses lieux de production, de vente et de consommation. La
réutilisation d'un produit ne signifie pas uniquement un retour chez
l'industriel d'origine pour resservir à emballer… Quelques sur-emballages
novateurs nous montrent de nouvelles voies.
La deuxième vie du produit
Les conditionnements sont conçus avec pour objectif
affiché d'être réutilisés en tout ou partie à un autre usage que celui de leur
fonction initiale. Le conditionnement de regroupement de quatre bouteilles de
boissons à base de thé Lao Tsu Say, par exemple, peut se transformer en objets
usuels. Son corps en matière plastique prédécoupé en cinq endroits permet au
consommateur de détacher cinq sous-verre décorés. Ainsi, une partie du
packaging peut se conserver et être réutilisée au quotidien. Malibu fait encore
mieux avec ses conditionnements promotionnels aux couleurs fluorescentes. Outre
le fait d'émerger dans les rayons et d'assurer ainsi au produit une
présentation originale et esthétique, le sur-emballage n'est autre qu'un
range-CD très pratique. La réincarnation de l'emballage usagé est donc bien
possible. Qui l'eût cru ?