Promod, trente ans et le vent en poupe
En 2005, l'enseigne de prêt-à-porter Promod fête ses trente années d'existence, ouvre un magasin sur les Champs-Elysées et un autre à Bombay.
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Discrète, voilà un adjectif qui s'applique parfaitement à l'enseigne de
prêt-à-porter féminin Promod. Sans en avoir l'air, Promod fête cette année ses…
trente ans. Un anniversaire qui s'accompagne de l'ouverture en mars prochain
d'un magasin de 300 m2 sur les Champs-Elysées, à l'angle de la Galerie des
Champs. Pure coïncidence ? C'est bien possible. Car chez Promod, les campagnes
de publicité, on évite. D'ailleurs, si Promod a prévu de souffler ses bougies
avec son personnel à la mi-juin, elle n'a pas encore décidé si elle déclinerait
une opération anniversaire en magasin… « On est assez publiphobe, convient
Francis Charles Pollet, P-dg du groupe. Si on a fait un peu de publicité par le
passé, on en est revenu. Aujourd'hui on préfère mettre tous nos investissements
de communication en magasins. » Un choix qui semble réussir à l'enseigne qui
enregistre en 2004 une croissance de 15 %. « En fort décalage par rapport au
marché», admet Francis Charles Pollet.
Cet ancien de La Redoute a tout d'un homme heureux. C'est en 1975 qu'il rachète
Le Castel, une petite chaîne de lingerie, comptant douze magasins
principalement dans le Nord de la France. Il commence à transformer ces espaces
en magasins Promod, en partant du plus grand, celui de Boulogne-Billancourt,
pour ensuite étendre le concept à Roubaix, Douais ou encore Arras. Si en 1986,
Promod compte une quarantaine de magasins, la croissance s'opère en 1987 après
le rachat de Prémaman-Prénatal à La Redoute. « C'était un peu culotté à
l'époque », explique Francis Charles Pollet. Ce qui permet au groupe de
compter 150 magasins au début des années 90. Après un passage difficile en
1988, l'enseigne trouve un investisseur institutionnel hollandais, le groupe
Kronestein qui détient aujourd'hui 40 % du capital. Promod décide alors de se
développer à l'international. Tout d'abord en Belgique, en Espagne, en Italie
et en Allemagne, puis en Suisse, au Luxembourg, en Autriche, et enfin en Europe
de l'Est, via la Pologne, la Tchéquie ou encore la Hongrie.
La ruée vers l'Est…
Aujourd'hui, l'enseigne compte près de 400 magasins.Des
succursales pour la plupart, sauf pour les zones les plus éloignées. Le
Moyen-Orient, notamment, fonctionne sur un système de partenariats. « Le
partenaire investit avec notre autorisation, il se charge du choix de
l'emplacement et de l'embauche du personnel. Nous gérons tout le reste, de
l'approvisionnement à l'implantation du produit en magasin », ajoute le P-dg.
En 2003, l'enseigne s'implante en Russie et en Ukraine, à travers un système de
partenariats. En revanche, nulle activité en Angleterre, ni dans les pays du
Nord. « Nous avons fait en Angleterre une tentative qui s'est avérée
infructueuse», concède le dirigeant de Promod.
Aujourd'hui, la stratégie de l'enseigne est simple : « Densifier les pays
d'implantation plutôt que de courir après de nouveaux pays.» 2005 verra donc
une accélération des implantations en France, mais aussi en Italie, en Europe
centrale, en Espagne et au Portugal. Au total, « 40 nouvelles succursales
seront ouvertes en 2005 et une centaine de magasins vont être rénovés». A quoi
il convient d'ajouter l'ouverture d'une vingtaine de magasins en partenariat
dont une douzaine en Russie. Aussi discrète soit-elle, l'enseigne a des
ambitions. « On ira en Asie, notamment en Chine. Mais quand, je n'en sais
encore rien. Cela finira par être incontournable », estime Francis Charles
Pollet. En attendant, le printemps verra l'ouverture d'un premier magasin en
Inde, à Bombay.
Côte rénovation, l'enseigne s'est fixée comme objectif l'année dernière de
rafraîchir l'ensemble de son parc sous trois ans.
« Nous rénovons entre 70 et 100 magasins par an, des rénovations light ou plus
importantes suivant le cas », explique Francis Charles Pollet. De la peinture,
en passant par le sol et la façade, sans oublier la vitrine, « fondamentale
pour le magasin puisqu'elle permet d'accrocher ou non le chaland». Pour
fidéliser sa clientèle, Promod mise sur un renouvellement constant de ses
collections. Car, en plus de ses six collections majeures (Printemps, Eté,
Plein Eté, Automne, Hiver et Fêtes), Promod lance des nouveautés tous les
quinze jours en magasin. Les collections sont identiques pour tous les pays, à
quelques exceptions près comme au Moyen-Orient où les jupes sont rallongées de
quelques centimètres. Conçues par son propre studio de création, les
collections sont également distribuées sur le site du groupe depuis juillet
2000. « Nous y réalisons un bon chiffre d'affaires, comparable à celui d'un bon
gros magasin, et en forte croissance », précise le dirigeant de Promod.
La mode selon Promod ? Du facile à porter, facile à acheter, destiné à un cœur
de cible compris entre 20 et 30 ans. Le produit Promod se veut « le plus
contemporain possible sans être en excès de mode, mais sans être trop classique
non plus ». Plus moderne que Camaïeu, Promod est aussi plus décontractée que
Zara, et touche une tranche d'âge plus souple que Naf Naf, ou encore Pimkie et
Jennifer. Sur un marché très concurrentiel, les enseignes cherchent à se
différencier pour être plus complémentaires que concurrentes. En France, Promod
joue dans la même cour
qu'Etam, Camaïeu et Naf Naf. A l'étranger, l'enseigne fait partie du trio de
tête aux côtés de Zara et Mango. « Notre clientèle aime être dans le coup. Elle
n'est pas accro à la mode. Nous n'avons pas la femme de tous les excès dans nos
magasins», précise Francis Charles Pollet. Et de conclure : « Nous avons la
chance d'avoir le bon vent. Nous allons tout faire pour que cela dure. » .
Un marché du prêt-à-porter en perte de vitesse
Si le marché du prêt à porter femmes de 15 ans et plus enregistre une croissance de 2 % en volume en 2004 (cumul Janvier-Novembre 2004), il affiche en revanche une baisse en valeur de 3 %. Le marché est tiré par les achats durant les soldes et les promotions (48 % des volumes d'achat) sur toutes les catégories de produits et également par le poids croissant des achats des petites pièces du haut - T-shirts, blouses, pulls, polos, sweats, tops - (53 % des volumes d'achat contre 50 % en 2001), ce qui contribue également à une dévalorisation du marché en 2004.
Les organisés boutiques (chaînes textile de moins de 400 m2, moyen et haut de gamme, regroupant Etam, Camaïeu, Zara, Pimkie, Promod,
123, Caroll, Manoukian…) sont le premier circuit sur le prêt à porter femmes 15 ans et +, avec 25% de part de marché valeur (cumul Janvier-Novembre 2004) contre 23 %
en 2001. Néanmoins, leur progression s'est ralentie sur 2004 après une excellente année 2003, subissant une forte dévalorisation des achats dans ce type d'enseigne.
Chiffres
Chiffre d'affaires 2004
plus de 450 ME
Parc de magasins
près de
400
magasins dans le monde,
dont 210 en France
Surface moyenne
des magasins
entre
210
et
220m2
Effectifs
environ
3000
personnes
Un marché du prêt-à-porter en perte de vitesse
Si le marché du prêt à porter femmes de 15 ans et plus enregistre une croissance de 2 % en volume en 2004 (cumul Janvier-Novembre 2004), il affiche en revanche une baisse en valeur de 3 %. Le marché est tiré par les achats durant les soldes et les promotions (48 % des volumes d'achat) sur toutes les catégories de produits et également par le poids croissant des achats des petites pièces du haut - T-shirts, blouses, pulls, polos, sweats, tops - (53 % des volumes d'achat contre 50 % en 2001), ce qui contribue également à une dévalorisation du marché en 2004.
Les organisés boutiques (chaînes textile de moins de 400 m2, moyen et haut de gamme, regroupant Etam, Camaïeu, Zara, Pimkie, Promod,
123, Caroll, Manoukian…) sont le premier circuit sur le prêt à porter femmes 15 ans et +, avec 25% de part de marché valeur (cumul Janvier-Novembre 2004) contre 23 %
en 2001. Néanmoins, leur progression s'est ralentie sur 2004 après une excellente année 2003, subissant une forte dévalorisation des achats dans ce type d'enseigne.