Pour le plaisir
Ebullition, tel est, peut-être, le mot qui pourrait résumer le mieux
aujourd'hui l'actualité du monde de la distribution. Et ce, sans penser aux
vastes mouvements capitalistiques qui ont affecté cet univers ces dernières
années et qui semblent - momentanément ? - en sommeil à l'heure actuelle.
L'ébullition, elle se situe davantage au niveau des concepts mêmes des points
de vente. Qu'il s'agisse de l'apparition de centres commerciaux de nouvelle
génération, de la profonde remise en cause de l'agencement de nos chers
hypermarchés, de la nouvelle race de magasins consacrés au sport avec, en
particulier, l'apparition de spectaculaires magasins de marque, de la naissance
de vrais nouveaux concepts autour des tendances porteuses que sont l'évasion,
la nature..., des déclinaisons ou repositionnements dans le domaine du
sélectif... Pas un secteur qui y échappe. Avec, outre la dimension services
sous toutes ses formes, une véritable constante : la notion de plaisir. Où l'on
retrouve d'ailleurs la notion de sens, évoquée dans le précédent numéro de
Marketing Magazine. Plaisir des yeux, de l'odorat, du toucher, grâce aux
efforts plus que conséquents sur l'environnement. Mais aussi plaisir de
l'accueil, de l'assortiment, de l'essai, de la démonstration, du conseil "non
dérivé". Bref, en un mot, plaisir d'acheter. Un sentiment qui avait, quand
même, quelque peu disparu de nombreux points de vente. Et que l'on a,
justement, plaisir à retrouver. Seule ombre au tableau : cette tendance paraît
aujourd'hui principalement, sinon uniquement, réservée au "mortar", pour
employer le terme à la mode. Certes, le e-commerce est jeune. Il essuie ses
plâtres. Se concentre sur des éléments qui lui apparaissent, à juste titre,
comme stratégiques, tels que le bon fonctionnement de sa logistique, la
sécurisation des paiements et son impact sur les esprits ou encore la relation
client. Mais, à côté de sa dimension pratique, une petite dose de plaisir ne
déparerait sûrement pas dans le tableau.