Recherche

Pernod promet deux innovations par an

Nouveaux contenants, nouveaux goûts, la filiale de Pernod Ricard souhaite recruter des consommateurs, occasionnels, et asseoir son leadership. Une cellule innovation vient d'être créée à cet effet.

Publié par le
Lecture
4 min
  • Imprimer


Avec 310 millions d'euros de chiffre d'affaires, 50 millions de litres commercialisés, 14 marques stratégiques et un effectif de plus de 1 000 collaborateurs… Pour ses 200 ans, Pernod va bien, merci. Reste que pour Pierre Coppéré, son président, le développement de la marque ne s'arrête pas là et « cet anniversaire est placé sous le signe de l'innovation». Preuve s'il en est, la création en 2003 d'une cellule innovation (cinq personnes dédiées), dotée d'un budget d'un million d'euros. Cette cellule a pour objectif ambitieux de lancer chaque année deux innovations produit. « Un rythme très soutenu mais nécessaire lorsque l'on sait que le taux de réussite de lancement d'un nouveau produit est sans doute de un pour dix », souligne l'état-major de Pernod. De quoi redynamiser rapidement l'offre afin de renouveler l'intérêt des consommateurs (refroidis par les campagnes sur l'alcool au volant) et séduire un nouveau public. A l'occasion de son bicentenaire, la filiale de Pernod Ricard lance donc une bouteille collector événementielle Pernod avec une étiquette innovante en hologramme, « une technique qui est d'ailleurs une grande première sur une étiquette et une surface aussi grande », souligne Pierre Coppéré. Pernod vient également de dévoiler trois nouveaux produits, dont un en avant-première, sur lesquels l'entreprise mise aujourd'hui pour franchir le cap des prochaines années et asseoir son leadership dans le marché des spiritueux.

Séduire les buveurs occasionnels et les femmes


Cherchant à séduire de nouveaux consommateurs et en particulier les femmes, Pernod innove donc en déclinant au monde des spiritueux un concept star de la cosmétique : le gloss. « Nous voulions une Suze plus féminine. Quoi de plus féminin qu'un gloss encore plus glamour que le rouge à lèvres ?», indique Pierre Coppéré. En cours d'implantation, Gloss de Suze, liqueur à la cerise et au gingembre, au contenant rouge brillant, affiche en outre des perspectives de ventes à moyen terme de 5 % des volumes de sa marque mère Suze. Même schéma pour Pastis 51, qui a vu l'an dernier ses ventes régresser de 6 % sur un marché en baisse de 4 %. Dans un souci constant de renouveler l'intérêt des consommateurs et aussi des buveurs occasionnels, la cellule innovation a également donné le jour à un nouveau Pastis 51 Citron. « Nous avons voulu innover, c'est-à-dire ne pas reproduire les mélanges habituels type orgeat ou grenadine, souligne Claire Thémé, responsable R&D. Nous avons ainsi trouvé un accord entre la recette originale du vrai pastis de Marseille, à base d'anis étoilé et de réglisse, et l'arôme naturel de citron, dont la substance est tout en nuances. » En cours d'implantation, les perspectives de Pastis 51 Citron à moyen terme, en France et à l'international, seront en cas de succès, de 5 % des volumes de sa marque mère. La prochaine nouveauté, qui devrait être lancée en mai prochain en France, aux Etats-Unis et au Japon, est totalement inédite, car il ne s'agit pas d'une marque revisitée mais bel et bien d'une création. « En 1989, Soho a révolutionné le marché des liqueurs. Aujourd'hui, c'est un produit copié. Il nous faut donc créer l'événement avec une nouvelle marque qui fait rêver», indique Pierre Coppéré. Et quoi de plus évocateur du rêve que les mille et une nuits ? Baptisée Shaaz, cette liqueur à base de figue et de fleur d'oranger s'appuie sur le concept des contes du Moyen-Orient et aura pour mission de séduire, via sa bouteille aux couleurs rose et violet, une clientèle internationale pour qui les liqueurs sont synonymes d'évasion et de rêve. Le CA réalisé à l'étranger est passé de 20 à 25 % entre 2002 et 2004. Avec l'annonce de ses deux nouvelles déclinaisons autour de marques classiques et d'une création inédite, Pernod dispose d'atouts pour réaliser ses ambitions. A suivre.

Ava Eschwège

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page