PHILIPPE BAUDILLON, un patron atypique

Discrétion, élégance, courtoisie... Philippe Baudillon a tous les atouts du parfait diplomate. Un monde qu'il connaît bien: cet énarque de 56 ans a exercé pendant plus de dix ans dans les cabinets ministériels, notamment auprès du Premier ministre, Edouard Balladur, et du maire de Paris, Jacques Chirac. Ce grand sportif a participé à la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 1992 et de 2012. Mais la carrière diplomatique est trop étroite pour cet esprit d'entrepreneur qui crée alors une société spécialisée dans la commercialisation d'événements sportifs. Un premier passage dans les médias, puis le voilà de nouveau en entreprise, à la tête d'OEnobiol.

Sur ce parcours diversifié, Philippe Baudillon explique volontiers que sa « philosophe est basée sur les hasards de la vie. J'ai toujours agi par passion et surtout suite à des rencontres ». En 2005, il rencontre Patrick de Carolis qui lui propose le poste de directeur général de France 2. Mais cet homme réputé intègre claque la porte de la chaîne en 2007, à la suite de désaccords avec la direction de France Télévisions.

@ © Marc Bertrand / Fotolia / Brad Pict

Dates-clés :

2008 : directeur général , puis président de Clear Channel France.
2003-2007 : directeur général de GIP, puis de France 2.
1994-2003 : Canal France International, OEnobiol, Sima International.
1981-1994 : carrière ministérielle.

« L'affichage, le média de demain »

Retour aux médias: Philippe Baudillon prend la direction générale de Clear Channel France. Filiale de Clear Channel Outdoor, numéro deux mondial de l'affichage (après JCDecaux), la société n'est présente en France qu'en affichage (mais c'est le deuxième marché du groupe, après les Etats-Unis). Le président de Clear Channel International, qui est arrivé un an après Philippe Baudillon, William Eccleshare, ex-patron de BBDO Worldwide (un des réseaux publicitaires du groupe Omnicom) a lui aussi un profil original. « Le groupe s'en est trouvé dynamisé», résume Philippe Baudillon, nommé en 2010 à la présidence de Clear Channel France let au comité international du groupe.

Culture publicitaire et média: l'alchimie a opéré. «Nous sommes passés d'un métier d'actifs industriels à un métier de clients. » Dans un contexte difficile, «en deux ans et demi, nous avons dû supprimer 5 000 panneaux », Clear Channel France livre bataille sur le terrain du 'digital. «Nous allons lancer 1 200 écrans totem digitaux dans les plus grands centres commerciaux. »

Le président de Clear Channel France s'enthousiasme: «Nous ne sommes pas juste une société qui fait des panneaux. Nous accompagnons les changements de la société. Pour moi, c'est le média qui a le plus de potentiel dans les prochaines années, avec le digital mais pas uniquement: c'est le média out of home, le média de la ville, du dehors. Je crois beaucoup en son rôle social. L'étude que nous avons menée avec Jean Viard, sociologue et auteur de Nouveau Portrait de la France, prouve que la moitié des Français vivent dans des villes que l'on appelait jusqu'à présent des «secondes zones». La mobilité n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui. » Visiblement Philippe Baudillon n'est pas près de laisser tomber sa (nouvelle) passion.