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Ne jetez pas les quinquas... ils peuvent encore servir

TMP Worldwide eRessourcing, spécialiste mondial en recrutement et conseil en ressources humaines, souligne tout le potentiel professionnel des quinquas. Un plaidoyer pour une tranche d'âge qui a de l'avenir.

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Pour TMP Worldwide eRessourcing France, le quinquagénaire est plus qu'un expert dans son domaine. Son expérience pratique et humaine lui confère une plus value unique. « Récemment, nous devions pourvoir un poste d'adjoint de directeur comptable. L'équipe de huit personnes qu'il devait encadrer était très jeune et connaissait de multiples tensions, explique Guy Saint-Aubin, directeur régional Aquitaine d'eRessourcing France et responsable du secteur conseil en gestion des ressources humaines. Le DRH recherchait une personne de moins de 35 ans, mais nous lui avons conseillé d'ouvrir le profil en termes d'âge. La personne finalement retenue fut un cadre de 48 ans qui a très rapidement apporté à cette équipe sa compétence et l'équilibre dont elle avait besoin. » Car le quinquagénaire est généralement capable de dépasser la dimension du poste qui lui est confié grâce à la maturité personnelle et professionnelle qu'il a acquise. De sorte que les entreprises qui cèdent à la tentation du "jeunisme" ambiant se privent de compétences fortes de cadres, qui seraient mieux à même de tempérer leurs équipes.

Le syndrome français


« Etre le meilleur et avoir 50 ans n'est pas incompatible », lance Guy Saint-Aubin. Une affirmation qui reste marginale dans une France où tout concourt à démontrer le contraire. Les chiffres d'abord. Le taux de la population française active âgée de 55 à 59 ans et exerçant une activité professionnelle est d'environ 70 %. Ce qui nous place parmi les derniers pays européens en ce qui concerne le taux d'activité des quinquagénaires. Cet état de fait devrait toutefois évoluer si l'on tient compte de l'inversion de la pyramide des âges prévue pour 2006 et qui va bouleverser le régime des retraites. La culture ensuite. Les gouvernements successifs ont créé, pendant les années de crise, un cadre législatif et social encourageant les départs anticipés des plus de 50 ans. « Ce qui a fortement marqué les mentalités », remarque Guy Saint-Aubin. Ainsi, s'arrêter de travailler avant l'âge de la retraite est devenu un objectif pour beaucoup de Français. Et limite leurs perspectives de carrière au profit des trentenaires ou quadragénaires. Explications managériales enfin puisque, toujours selon Guy Saint-Aubin, « les entreprises françaises construisent encore les plans de carrière de leurs employés dans la perspective d'un emploi à long terme ». Ce qui place le profil du jeune candidat évolutif au centre du dispositif. L'idée de cycle de carrière a encore du mal à s'imposer dans l'Hexagone. Ce qui n'est pas le cas dans les pays du nord de l'Europe, qui se fondent sur une vision pragmatique de la carrière des salariés. Les DRH prennent en compte le turn-over et raisonnent en termes de savoir-faire immédiat, de sorte qu'ils s'attachent moins à l'âge d'un candidat. Les sociétés françaises commencent juste à prendre conscience de ce changement et apprécient les expertises des quinquas. Mais les DRH hésitent encore à franchir le pas de l'embauche craignant d'avoir à se justifier en interne. Elles préfèrent alors recourir au plus de 50 ans en tant que consultants externes. Un système qui leur paraît d'autant plus souple que, bien souvent, elles ne savent pas toujours comment gérer l'évolution de ces profils.

Isabel Gutierrez

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