Monsieur Marie quitte les fourneaux
Après 17 ans de bons et loyaux services pour Marie, Jean-Claude Dreyfus, alias Monsieur Marie, tire sa révérence. Un changement de cap sur un marché du "convenience" en pleine mutation qui cherche un deuxième souffle.
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Il déculpabilisait les consommatrices face aux plats déjà préparés, avec
comme slogan "Ce n'est pas parce que c'est déjà fait qu'il ne faut rien faire".
Le voici remplacé par une brigade du "bien manger" dans la nouvelle campagne
Marie. « A la limite, on dira qu'un plat était bon parce que l'on a passé un
moment agréable. La qualité du mets est induite par le contexte de sa
dégustation », résume Alain Cazes, directeur commercial chez CLM/BBDO, en
charge du budget. A la personnalité truculente du comédien Jean-Claude Dreyfus,
c'est donc un commando non dénué d'humour qui fait désormais intrusion pour
affronter les situations de laisser-aller à l'égard des repas. Car, comme on le
souligne chez le fabricant, qui s'est alloué les services de Do How, conseil en
stratégie marketing, « en 15 ans les Français ont changé»... Et, si les femmes
se sentent toujours responsables de la réussite du repas, elles estiment
surtout être jugées sur la manière dont se passe ce fameux moment. Cette notion
de moment repas, le fabricant l'exploite également dans une nouvelle
segmentation étudiée selon les bénéfices consommateurs : un repas entre
collègues, un repas à deux devant la télé ou entre amis le dimanche soir. «
Nous marketons désormais des cibles qui sont des occasions de consommation. A
cha-que fois, il s'agit de proposer une solution adaptée », explique-t-on chez
Marie. Mais, au-delà du changement de casting, ce film signe également le
grand retour de Marie sur les écrans télévisés. Dans le giron de Uniq depuis la
mi-99 (CA 2002 : 1 374 M£), leader européen sur le segment des salades
préparées et des sandwiches, la marque doit réaffirmer son territoire sur le
secteur des plats "convenience" en pleine mutation. Car, si son double
positionnement, frais et surgelés, lui apporte des synergies évidentes, il
double également ses problématiques. Le grand froid frise la glaciation depuis
deux ans. Les pizzas ont chuté de 5,7 % en 2002 et les plats cuisinés de 1,2 %,
les quiches, tartes et tourtes restant stables. Quant au frais, la concurrence
avec Fleury Michon et les marques distributeurs ne se dément pas. Son retour
sur les écrans et sur le registre des innovations produits était donc
indispensable.