Mères-pères : qui fait vraiment quoi ?
Entre ce que les pères déclarent faire pour l'enfant et ce que les mères ressentent il existe un sérieux décalage. Le “papa poule” ne fait pas encore recette.
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Saddy Rebbot, le célèbre “papa poule” des années 80, a clairement déclenché
des vocations en faisant évoluer la notion de paternité et son contenu.
N'empêche, il existe toujours un sérieux décalage entre ce que les pères
déclarent faire et ce que les mères ressentent comme le confirme l'enquête
Ipsos/Enfant Magazine menée au printemps dernier (1). Si la plupart des mères
confirment que le père de leur enfant s'investit véritablement dans de
nouvelles missions paternelles, elles ne ressentent visiblement pas aussi
fortement que les hommes ces évolutions comportementales. Ainsi, 94 % des pères
affirment qu'il leur arrive de s'occuper tout seul des enfants, sans aucune
difficulté, 5 % avouent le faire, mais essayer tout ce qui est possible pour
que la mère le fasse à leur place et 1 % avoue ne jamais ou presque jamais s'en
occuper seuls. A la même question, les femmes sont 79 % à affirmer que les
pères d'aujourd'hui s'occupent des enfants, sans que cela leur pose le moindre
problème et sont plus nombreuses à considérer que, lorsqu'ils le font, c'est
après avoir tenté de l'éviter (10 % alors que seulement 5 % des pères disaient
de même) et même qu'ils ne le font jamais ou presque jamais (10 % contre
seulement
1 % des pères).
Lecture à deux vitesses
De même, vu du côté pères, 83 % déclarent se lever sans problème la nuit pour
aller rassurer l'enfant, qui a fait un cauchemar ou qui est légèrement
fiévreux. Seulement 8 % reconnaissent faire tout leur possible pour pousser la
mère à sortir de dessous la couette à leur place, tandis que 9 % confessent ne
pas se lever ou ne le faire que très rarement. Vu du côté mères, elles ne sont
plus que 56 % à confirmer les dires des
83 %. “Elles estiment beaucoup plus fréquemment que ces derniers restent
toujours ou presque toujours dans leur lit (24 % alors que seulement 9 % des
hommes avouaient ne pas se déplacer) ou que, s'ils le font, c'est après avoir
tenté tout ce qui était en leur pouvoir pour ne pas y aller (17 % alors contre
seulement 8 % des hommes)”, dit l'étude. Leur chère tête blonde s'est-elle
ouvert le front dans la cour de la maternelle ? 79 % de ces super papas
affirment ne pas hésiter à quitter leur travail pour faire face à cet imprévu,
tandis que 11 % disent le faire tout en reconnaissant tout faire pour l'éviter.
Seulement
7 % avouent ne jamais le faire ou presque. La majorité des mères interrogées
reconnaissent cette évolution, mais seulement 60 % la constatent. Et l'enquête
de conclure que “si 65 % des pères interrogés affirment à la fois s'occuper des
enfants, se lever la nuit en cas de cauchemar ou encore quitter leur travail
pour faire face à un imprévu et sans que cela leur pose le moindre problème, en
revanche, on note que seulement
37 % des femmes estiment qu'ils le font effectivement.” La vie rêvée et la
vraie vie !
(1) :”Les nouveaux pères sont-ils des pères idéals ?”, avril 2004, sondage
mené sur un échantillon national représentatif de 517 parents
d'enfants âgés de 0 à 7 ans.