Mécénat : mode d'emploi
Le mécénat a le vent en poupe. Alors que la Loi de finances de 2000
autorise désormais l'entreprise donatrice à associer son nom aux opérations
soutenues, à l'exception de tout message publicitaire, et qu'un décret
d'application favorable aux entreprises donatrices est attendu, le mécénat,
tant décrié il y a 30 ans par les patrons et le milieu artistique lui-même,
s'impose comme un outil stratégique. En interne comme en externe. Et ce,
d'autant plus que l'entreprise est exposée à une pression publique croissante
et à une surexposition qui la fragilise. L'entreprise qui fixe des objectifs
ambitieux à ses actions de mécénat avec des budgets conséquents a de plus en
plus besoin d'en mesurer l'impact et la performance. C'est pourquoi Occurrence
et LCI, Labansat Conseil International, spécialisées dans l'évaluation de la
communication, ont mis en place un outil de mesure susceptible de permettre de
limiter la prise de risque tout en analysant les actions et en permettant de
rendre des comptes. Mais, pour saisir la complexité du mécénat sans la
réduire, la méthodologie a dû prendre en compte à la fois l'intégralité de son
champ d'expression, le niveau atteint pour chaque objectif et l'impact obtenu
sur chaque public. Sachant que le diagnostic ne peut naître que d'un faisceau
d'indicateurs et non d'un méta-indicateur unique. Comme l'indique le schéma
général, l'approche prend en compte aussi bien les clients internes qu'externes
à l'entreprise. Et passe par une série
d'entretiens, d'analyses de presse, de questionnaires. Jusqu'à calculer le RSI
(retour sur investissement) du différentiel entre les résultats recueillis
auprès du public exposé aux actions de mécénat et ceux obtenus auprès du public
non exposé. Le rapport final comprend, lui, un schéma de développement du
mécénat, une cartographie, des fiches d'identité par action, une synthèse du
capital image en interne (quali et quanti), un bilan presse, le calcul des RSI
par public et par valeur, ainsi qu'un diagnostic et des recommandations.
L'étude de l'opinion des différents publics se mène de front. Cet outil d'aide
à la décision intéresse déjà des entreprises, comme France Télécom, la Société
Générale ou Carrefour.