Matériaux : Quand la sensorialité surprend...
« On s'attache de plus en plus à ce que l'emballage évoque ce qu'il y a à
l'intérieur. Il faut qu'il soit hygiénique, qu'il préserve les qualités
gustatives et qu'en même temps il laisse passer ce qu'il y a à l'intérieur. Ce
qui est ambigu et qui tend à fragiliser l'emballage. Il faut trouver
l'équilibre. Ce qui va sûrement le plus se développer dans les 5 à 10 années à
venir, ce sont les nouvelles résines, les elastomères. Je crois plus à
l'amélioration de l'existant qu'à la création de nouvelles molécules. Mais,
grâce au progrès des matériaux, on essaye de provoquer des "accidents
sensoriels", de faire en sorte que le produit ne soit pas complètement lisse,
on crée des accidents qui le rendent intéressant. En même temps que l'on apure
les lignes, on travaille à des bouchages compliqués, on étudie leur bruit, tout
ce qui donne envie d'avoir le produit plus longtemps en main. Dans la mesure où
l'on réussit à maîtriser les coûts, on recherche la forme drôle, amusante,
voire bizarre, pas tout à fait ronde, dure et souple... bien sûr, on est
toujours un peu remis sur les rails pour des raisons de prix des matériaux. Ce
qui n'est pas le cas, par exemple, au Japon. Un nouveau matériau, un alu
embossé ultra-léger et souple comme une bouteille plastique est né là-bas.
Techniquement, ce matériau est en plus très rapide à mettre au point. Les
industriels japonais l'achètent. Ils sont toujours prêts à payer quelques yens
de plus pour adopter une nouvelle technologie... »