Les marques challengers ont leur agence
Challenger House, le nom à lui seul positionne l'agence fondée par Patrick Mercier et Jean-Pierre Mialon à la fin du siècle dernier. A l'heure où il est de bon ton d'accrocher à son palmarès les marques phares de la planète consommation, l'agence cultive avec ses clients la "challenger attitude" avec une conviction : faire plus avec moins.
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Rares sont les agences de communication qui vous diront qu'elles ont
accepté l'idée que le gros du marché publicitaire leur échappera et que leur
nom ne brillera pas aux palmarès des grands prix publicitaires internationaux.
Challenger House fait pourtant partie de celles là. Satellite de la planète Leo
Burnett, Challenger House s'est en effet donnée pour mission d'aider les
marques challengers à émerger pour s'installer sur la plus haute marche du
podium. Le but atteint, elle les laisse partir vers d'autres horizons. « L'idée
de l'agence est partie d'un simple constat. Dans la plupart des agences,
travailler pour une marque challenger n'est pas vécu comme quelque chose
d'enthousiasmant. A l'inverse, nous pensons qu'imaginer un marketing et une
communication pour les challengers offre une latitude plus large, qu'il est
plus facile de mettre en place une stratégie audacieuse », indique Patrick
Mercier, directeur général de l'agence. Qui vient d'ailleurs de consacrer un
ouvrage à la Challenger Attitude : Do more, with less (Editions LPM). Riche
d'un portefeuille d'une vingtaine de clients, l'agence, qui a recu récemment le
"Prix de la jeune agence de l'année", s'est fait remarquer par le travail
réalisé pour Rana. La communication de la marque italienne de pâtes a tourné le
dos aux codes en vigueur, et notamment de "l'italiennitude boboesque", pour
hausser le ton et développer un discours quasi-guerrier où, sans la nommer,
elle se compare à la concurrence. Un procès gagné contre Lustucru plus tard, la
stratégie offensive a permis à la marque d'obtenir l'équivalent d'un million
d'euros de retombées médiatiques (presse, TV, radio). Mieux, le dispositif mis
en place par l'agence (pub, promo, actions de trade marketing) a permis aux
ventes de s'envoler (+ 23,1 % sur les produits Rana et + 58 % sur les ventes de
pâtes farcies, dans la région test Sud-Est). Quant à sa notoriété spontanée,
elle est passée de 8 % en avril 2002 à 17 % en juin de la même année.
De l'audace, toujours de l'audace, encore de l'audace
«
Une marque challenger se caractérise plus par sa posture mentale que par le
montant de ses investissements marketing, poursuit Patrick Mercier. C'est sa
grande force, elle doit adopter un nouvel état d'esprit que nous nommons le
"challenger spirit". Ce dernier se compose de sept traits de caractères de
proportions variables : la rébellion, l'audace, l'opportunisme, la ténacité,
l'ambition, l'anticipation et la rapidité. Au-delà des techniques et des
solutions mises en oeuvre dans une campagne de communication, c'est sur la
potentialité du challenger à mener un combat autour de ces sept axes que nous
travaillons. » Pour ce faire, l'agence s'appuie bien sûr sur le savoir-faire de
ses 25 collaborateurs et sur ses trois métiers intégrés (publicité, promotion,
marketing direct), mais également sur la force du groupe Leo Burnett (4e réseau
mondial). « Nous ne sommes pas la fameuse deuxième agence d'un groupe de
communication, mais une agence différente qui fait tomber les barrières entre
les solutions et qui dispose de toutes les ressources du groupe en France et
dans le monde, commente Patrick Mercier. Nous pouvons ainsi nous appuyer sur
les études, les données marché, les cas et plannings stratégiques dont dispose
le réseau. Cela étant, lorsque nous ne trouvons pas dans nos murs l'expertise
dont nous avons besoin, ou lorsque l'annonceur souhaite que le travail soit
réalisé avec ses partenaires habituels, notamment dans le domaine du
hors-médias, nous n'avons aucun état d'âme pour faire appel à ces experts
extérieurs. » L'agence, qui a réalisé en 2001 une marge brute de 3,2 millions
d'euros, rêve aujourd'hui d'exporter sa philosophie hors de nos frontières. En
accompagnant ses clients - Rana vient ainsi de lui confier sa communication
internationale - mais également en fédérant autour d'elle d'autres sociétés du
groupe dont la culture serait proche de la sienne. « Le business plan idéal ?
Gagner cinq des plus belles marques challengers en France et en Europe dans les
cinq ans », avoue Patrick Mercier. A qui on ne demandera pas combien de ses
challengers seront entre temps devenus leaders.