Le tourisme boosté par le Net
Les voyages à l'étranger ne sont plus un luxe mais un droit. Telle est
l'une des principales conclusions de l'étude menée par Future Foundation pour
Cendant. Si le tourisme représente 12 % des échanges internationaux et un
emploi sur douze dans le monde, le WTO (World Tourism Organization) prévoit
“une progression constante dans les douze prochaines années”. Car partir en
vacances est perçu comme une véritable nécessité par plus de 70 % des Français,
contre seulement un peu plus de 40 % en 1993 (Source Eurobarometer/nVision).
D'ailleurs, d'après le Baromètre Opodo 2006, si les Français ont légèrement
réduit leurs départs en 2005 (62 % sont partis, contre 63,4 % en 2004) en
raison d'un environnement économique et social incertain, 62 % sont prêts à
sacrifier un poste budgétaire pour partir, les produits électroniques étant les
premiers concernés, suivis de l'habillement et des biens d'équipement.
Partir quatre fois plutôt qu'une
« Dans quinze ans, les consommateurs du monde entier partiront en vacances jusqu'à quatre fois par an, plutôt qu'une seule fois », souligne Eric Robertet, responsable de Future Foundation Groupe Experian. Et d'expliquer que l'offre valable pour tout le monde va tomber en désuétude : « Les CSP+ ne cherchent plus à se différencier par ce qu'ils possèdent mais par leurs expériences. » En outre, les quatre départs en vacances devront se différencier les uns des autres. Et les frontières entre vacances de luxe et vacances traditionnelles tendent de plus en plus à se diluer, l'achat d'un billet d'avion low-cost pouvant être couplé avec un séjour dans un hôtel de luxe. Autres changements de taille : le profil des familles. Ainsi, Future Fondation imagine un mode de vacances familial où trois générations cohabiteront au sein d'une même destination. D'ailleurs, voyager est perçu comme un « élément essentiel d'une retraite réussie », précise Eric Robertet. Des montages financiers vont devoir être trouvés et les assurances médicales être revisitées pour correspondre aux besoins des seniors en meilleure santé qu'avant, mais qui nécessitent des soins particuliers. Les agences et organismes de voyages vont aussi devoir réviser leurs offres pour les “voyageurs solo”, assez pénalisés, mais en constante progression. Enfin, le tourisme responsable devrait passer “d'un produit de niche à une nécessité essentielle”.
Internet, moteur du tourisme
Autre changement : l'e-tourisme. Le baromètre Opodo 2006 a mis en évidence le rôle croissant du Web, l'achat de voyages en ligne ayant augmenté de 46 % en 2005 par rapport à 2004 ! Aujourd'hui, 11,5 millions de Français préparent leurs vacances sur Internet et 49 % passent à l'acte d'achat en ligne. « On s'attend à une accélération en 2006, affirme Petra Friedman, Dg d'Opodo France. Internet, en se généralisant au sein des foyers français, est devenu un outil et un recours au service de la démocratisation du voyage. Hier encore réservé aux couches aisées, aux jeunes, aux “early adopters” en général, le voyage en ligne s'affirme comme l'instrument par excellence du consommateur de voyage sans distinction. » 49 % des consommateurs en ligne préparent leurs vacances exclusivement sur le Web (43 % en 2004). Et pour 69 % des utilisateurs, le Web deviendra le principal moyen pour préparer et réserver les vacances dans les trois ans à venir. En outre, les internautes partent plus loin : 36 % partent à l'étranger ou dans les Dom-Tom, contre 28 % des non-internautes. Pas de doute, ce sont bien eux qui tirent le marché du tourisme, 72 % étant partis en vacances, contre 52 % des non-internautes.
Méthodologies
Le Baromètre Opodo a été conçu et réalisé par le Cabinet Raffour Interactif. Terrain ISL à domicile par des enquêteurs professionnels en janvier 2006 auprès de 1 000 personnes représentatives de la population française âgées de 15 ans et plus. Etude réalisée par la Future Foundation pour Cendant Travel Distribution Services : desk research à partir du portail nVision, 40 interviews d'experts, formulation d'hypothèses à partir des “méta-courants identifiés, injection finale de wild cards”, facteurs à faible probabilité mais fort impact