Le sport... c'est mental !

Longtemps considéré comme un moyen de rapprocher les hommes, le sport renvoie à des valeurs individuelles, voire individualistes et à un univers émotionnel. Et ce, selon les responsables d'Occurrence et Hickory, respectivement cabinet d'études et de conseil en communication et agence de développement durable et conseil en marketing sportif, tous deux partenaires de l'Observatoire Sports et Valeurs. « Il s'agit plus d'un accomplissement de soi par l'esprit, dont le corps ne serait que l'instrument et non la fin », soulignent-ils. Pas étonnant dans ces conditions de retrouver le plaisir, le dépassement de soi et la jeunesse comme les trois valeurs les plus représentatives du sport en général. Très loin devant des critères plus physiques, comme la sensualité ou la violence, peu évoqués par les interviewés. La violence, quoique souvent associée au sport par les médias, s'avère peu citée par les Français. Et quand cela est le cas, il s'agit plus d'une notion d'effort que d'affrontement physique. Mais le sport n'en est pas à un décalage près, puisque les Français ont toujours préféré des sports qu'ils pratiquent assez peu. Comme le patinage artistique ou le rugby, qui occupent respectivement la deuxième et la cinquième places dans leurs coeurs, mais ne sont pratiqués que par 0,7 % d'entre eux. Seuls, la natation obtient un taux de pratique de 16,1 % ou le tennis de 11,1 %. Car le sport prévaut surtout par les émotions et les valeurs, voire le transfert qu'il permet de réaliser, plus que par sa pratique physique. Attention donc aux clichés sur ce domaine en pleine mutation. Des clichés qui consisteraient, par exemple, à n'associer des valeurs considérées comme féminines, telles que la sensualité ou l'élégance, qu'à des sports dits féminins, c'est-à-dire pratiqués par des femmes et/ou intéressant les femmes. Alors que, comme le démontre l'Observatoire, un sport comme la voile, pourtant jugé viril, est associé à des valeurs d'audace, de respect de l'environnement mais également d'élégance. Enfin, il ressort que les jeunes attribuent des notions de plaisir et de dépassement de soi, tout aussi bien à la cocaïne qu'aux vingt sports testés par l'Observatoire. Ce qui fait dire à ses responsables que, même s'il ne faut pas en conclure que le sport est une drogue, c'est certainement un excellent palliatif des jeunes aux problèmes qu'ils rencontrent.

MÉTHODOLOGIE

Enquête réalisée auprès d'un échantillon représentatif de la population française, selon la méthode des quotas (sexe, âge, PCS du chef de famille, région, habitat). 1 001 personnes de 15 ans et plus, interrogées en face à face, entre le 10 et le 15 janvier 2002. Toutes les personnes se déclarant intéressées par un sport l'ont jugé selon 16 valeurs.