Le musée d'Orsay aux sources du développement durable
RMN (Musée d'Orsay) / Christian Jean.
Vairumati de Paul Gauguin, 1897.
@ Musée d'Orsay / Sophie Boegly.
C'est une ancienne gare qui abrite, depuis 1986, le musée d'Orsay
A l'heure où les Français deviennent éco-sceptiques, ne sachant plus trop à quel saint se vouer - eux-mêmes, l'Etat, les ONG? -, déçus du sommet de Copenhague, surpris et heureux de certains états de grâce (comme le succès du film Home), ils s'interrogent sur les apports de l'art et de la culture au développement durable. La déclaration universelle de l' Unesco sur la diversité culturelle rappelle dans son préambule que «la culture se trouve au coeur des débats contemporains sur l'identité, la cohésion sociale et le développement d'une économie fondée sur le savoir».
C'est dans ce cadre qu'intervient la démarche du musée d'Orsay, originale et digne d'une véritable stratégie marketing de marque. Le 28 octobre dernier, en partenariat avec le Comité 21, les Ateliers de la Terre et l'Acidd (Association communication et information pour le développement durable), le musée inaugurait l'Atelier de la culture et du développement durable, parcours initiatique et symbolique, composé d'une douzaine d'oeuvres du musée sélectionnées pour leur interrogation sur cette problématique. Son initiateur, Guillaume Logé, est responsable mécénat du musée
@ RMN (Musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski.
Industrie de Constantin Meunier, bronze, 1896.
Orsay
- Ouverture du musée le 9 décembre 1986 - En 2010, le musée de l'Orangerie est rattaché à celui d'Orsay. L'ensemble compte 750 collaborateurs - Trois millions de visiteurs en 2009 - La même année, 624 oeuvres ont rejoint les collections.
L'art pour porter les transformations sociétales
Qui mieux que le musée d'Orsay (peut-être celui du Quai Branly?) pouvait épouser cette thématique? Un lieu qui a été témoin des XIXe et XXe siècles... Une gare devenue musée, expression vivante de la conquête industrielle et de la mobilité. Les collections de l'établissement reflètent la production artistique de la fin du XIXe siècle (1848-1914), une période-clé qui a vu naître l'industrie, l'économie moderne, l'apparition de nouveaux rapports sociaux, la domestication de la nature ou encore les premières réflexions sur l'urbanisme. Peintres, sculpteurs, architectes, les artistes en tous genres de cette époque nous parlent, à travers leurs oeuvres, de leur vision du monde et, déjà, de ce que l'on nomme aujourd'hui développement durable. « L'idée est de prendre des oeuvres aux symboliques et imaginaires différents, se basant sur une représentation de la nature, une exaltation du travail ou une vision progressiste du monde, commente Guillaume Logé. Toute la richesse du patrimoine du musée a été exploitée. » Sont notamment présents Emile Gallé, Rémi Munier, Gauguin, Théodore Rousseau, Constantin Meunier... « Il ne fallait pas être trop intellectuel, sans déroger au désir d 'ouverture des sens et des consciences, poursuit Guillaume Logé. Montrer en quoi les réflexions artistiques peuvent nourrir notre vision du développement durable. Nous avons refusé toute idéologie et vision dichotomique du bien et du mal. Notre propos est de faire réfléchir le visiteur, pour qu'il se fasse sa propre opinion. » Que veut dire cette oeuvre aujourd'hui? Quelle est sa place dans une réflexion portant sur la nature? Faire naître un questionnement: tel est le propos de l'initiative, qui va devenir, à partir de 2011, une visite thématique.