Le mobile, vers de nouvelles pratiques sociales
L'Afom et TNS Sofres ont présenté les résultats de leur troisième enquête sur le téléphone mobile. Alors que le taux d'équipement se stabilise, les usages évoluent et le portable devient le reflet de notre relation aux autres.
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Méthodologie
Sondage réalisé par TNS Sofres auprès d'un échantillon national représentatif de l'ensemble de la population française âgée de 12 ans et plus. 1220 personnes interrogées en face-à-face à leur domicile, du 22 au 24 août 2007.
Le mobile n'est plus une boîte à secrets. Pour Fabienne Simon, du département Stratégies d'Opinion et Société de TNS Sofres, «il est personnel, mais pas intime». Le téléphone mobile est devenu le «reflet de notre relation avec les autres». L'objet et son contenu s'échangent, se prêtent, se montrent, bref, donnent lieu à de nouvelles pratiques sociales. Ainsi 68% des utilisateurs prêtent leur mobile pour un appel, 25% pour donner à quelqu'un l'accès à une fonction qu'il n'a pas. Il arrive même à 17% des utilisateurs de prêter leur mobile pour quelques heures, voire quelques jours. 57% l'exhibent, le posant sur une table. 48% montrent leurs photos ou leurs vidéos.
La photo et la vidéo, sont entrées dans les moeurs. Ainsi, 53% des utilisateurs prennent des photos, 27% font des vidéos. Le mobile permet de raconter une histoire, et devient un musée que l'on fait visiter. Outre son usage de base, le portable est utilisé pour les SMS (72% en envoient) et prendre des photos (53%). 48% s'en servent aussi comme calculatrice, 29% pour envoyer des photos ou des vidéos, 24% pour jouer. 22% seulement écoutent de la musique sur leur mobile, dont 10% de temps en temps. Si les utilisateurs jonglent avec les usages de leur mobile, ils ne le font pas au détriment des autres objets technologiques communicants. 49% des utilisateurs de mobile possèdent un ordinateur connecté à Internet, 48% un appareil photo numérique, 30% une console de jeux, 29% un lecteur MP3, 15% un caméscope numérique.
Le mobile s'adapte aux besoins de chacun. Les stratégies de «joignabilité» diffèrent selon les tranches d'âges. Les 12-24 ans sont seulement 51% à l'utiliser le plus souvent en journée en mode sonnerie, contre 69% pour les 25-39 ans, et 67% pour les 40 ans et plus. Ce sont les 12-24 ans qui utilisent le plus le mode vibreur ou silencieux (47% contre 24% pour les 25-39 ans et 10% pour les 40 ans et plus) . Les 40 ans et plus sont les plus nombreux à le laisser le plus souvent éteint la journée (22%).
Un mobile caméléon
Les 12-24 ans se distinguent de leurs aînés. Pour eux, le mobile devient caméléon. Ils sont 83% à prendre des photos, 62% à écouter de la musique, 61% à jouer, 60% à prendre des vidéos. Les jeunes filles, équipées plus tôt que les garçons de leur âge, utilisent davantage les différentes fonctions disponibles. Pour elles, le mobile est un outil de sociabilité. Si, pour les 40 ans et plus, le mobile est avant tout un téléphone, on notera qu'ils sont 56% à envoyer des SMS et 33% à prendre des photos. Signe que les pratiques sont assez diversifiées.
Le taux d'équipement s'est stabilisé au même niveau que l'année dernière, soit à 76%. Le mobile est d'abord personnel pour 74% des utilisateurs. Seuls 10% possèdent un mobile professionnel et 8% combinent les deux usages. Les personnes ne détenant qu'un mobile et pas de ligne fixe sont en diminution: 1 1% des utilisateurs, contre 14% en 2006. Les 12-24 ans sont de plus en plus nombreux à posséder un portable (91%), soit une progression de trois points en un an. Néanmoins, les utilisateurs en général changent moins de mobile qu'avant, tous les 23 mois en moyenne. Mais, plus on est jeune, plus on en change: tous les neuf mois pour les 12-24 ans. Seuls 8% des utilisateurs jettent leur ancien portable. 43% le rangent, 27% le donnent à un proche, 7% le font recycler.
Les Français ont une opinion globalement positive du mobile. Ainsi, 84% estiment que celui-ci est une bonne chose pour la société française, 85% qu'il est bénéfique dans le monde du travail, et 67% affirment qu'il engendre plus de liberté et d'autonomie. Restent 28% de Français qui déclarent que le mobile permet de contrôler ou d'être contrôlé, les privant ainsi de leur liberté.