Le jeune homme, cette espèce si compliquée
Qui sont les hommes de 25-39 ans? «Hommes ou gamins? Agresseurs ou victimes? Métrosexuels ou rétrosexuels? Les médias ne craignent pas d'enchaîner les clichés plus ou moins flatteurs pour décrire l'homme d'aujourd'hui. Mais dans quelle mesure ces stéréotypes brossent-ils un portrait réel de cette génération? Peuvent-ils nous aider à communiquer auprès d'elle?», s'interroge Arthur Bastings, Managing Director de Discovery Networks EMEA. Pour mieux connaître cette cible privilégiée des annonceurs, le groupe Discovery, qui compte plus de 100 chaînes de télévision à travers le monde, a fait réaliser une étude «Species. L'homme de 25-39 ans: mode d'emploi» sur pas moins de 12 000 jeunes hommes dans 15 pays d'Europe. Selon le groupe média, «l'homme d'aujourd'hui n'a jamais été aussi compliqué et démontre que les pressions actuelles le poussent à évoluer. Même si les modèles diffèrent d'un pays à l'autre, les jeunes hommes prennent part à leurs propres mutations. Ils composent entre le désir de s'amuser et celui d'être un bon père, l'envie de lutter pour l'environnement et de ne penser qu'à sa voiture.»
Méthodologie
Enquête réalisée par les agences Sense et Holden Pearmain auprès de 12 000 hommes de 25 à 39 ans, dans 15 pays européens, ainsi qu'auprès de plus de 50 experts en marketing, de sociologues et de journalistes.
Trouver l'équilibre
Trois tendances dominantes ont ainsi été dégagées. La première, «Le vrai moi», insiste sur le fait que les jeunes hommes, qui n'ont jamais eu autant de liberté de choix, sont de véritables «testeurs» d'expériences et se définissent de plus en plus par le mode de vie qu'ils choisissent de mener, leurs activités, leurs savoirs ou leurs fréquentations. Ils cultivent ainsi leurs passions, qui peuvent conduire à l'obsession jusqu'à un âge avancé. Deuxième tendance émergente: bien qu'ils prennent davantage de temps pour eux, leur vie n'est pas exempte de pressions, notamment professionnelles. C'est ce que l'étude appelle «La jungle au travail», ce lieu «intimidant où règnent compétition à outrance et insécurité», où les hommes se sentent «particulièrement menacés par la composante femelle de l'espèce humaine, toujours plus présente». Cette omniprésence conduit à la troisième tendance étudiée: «Une séparation des rôles qui s'estompe», particulièrement visible en France, en Suède, au Royaume-Uni, en Allemagne ou aux Pays-Bas. Toutefois, si la génération actuelle se coupe moins de ses émotions, tente de trouver l'équilibre entre son rôle dans la famille, la société et le travail, «l'Europe reste sous domination masculine. De façon générale, les hommes continuent à posséder plus d'argent et de pouvoir que les femmes. Leurs rôles respectifs ne coïncident pas et ne sont pas non plus intervertis, mais ils sont nettement moins distincts». Si tous ces changements ne se traduisent pas par une crise de la masculinité, il est donc clair que l'homme n'a jamais été aussi complexe à décrypter.
L'homme, mode d'emploi
Quatre typologies ont été définies:
- Le néo-traditionnel (26%)
Un père de famille traditionnel avec une vision classique de son rôle dans la famille et dans la société. Ce profil est surreprésenté en Roumanie (72%), tandis qu'en France il ne compte que pour un cinquième de la population.
- Le moderne assumé (34%)
Il a une vision moderne du rôle de l'homme et de la femme. Il est capable de jongler entre différents devoirs et engagements. Ce type de profil est très répandu en France (42%) ainsi qu'en Suède (57%).
- L'égo mec (26%)
Il pense surtout à lui et moins à sa famille ou à ses amis. C'est un profil propre à l'Allemagne (48%) et aux Pays-Bas (43%), la France étant dans la moyenne.
- Le désengagé (14%)
Il vit dans l'instant présent et fuit tout engagement ou responsabilité. On le trouve surtout en Italie (18%).