La radio démontre son efficacitésur les ventes
Alors que l'heure est aux arbitrages publicitaires, le Syndicat Indépendant des Régies de Radios Privées (SIRRP) livre les premiers résultats de l'étude RadioScan. Des résultats qui prouvent l'efficacité du média sur les ventes à court et moyen terme.
Je m'abonne
Dans un contexte publicitaire morose où les annonceurs sont à nouveau
saisis par le doute, prouver l'efficacité des médias est plus que jamais
d'actualité. Pour ne pas perdre le terrain reconquis ces dernières années, et
alors que les chiffres du premier semestre 2001 s'annoncent décevants, les
principales régies radios, à savoir IP France, NRJ Régies, Lagardère Active
Publicité, réunies au sein du Syndicat Indépendant des Régies de Radios Privées
(SIRRP), viennent de livrer les premiers enseignements issus de RadioScan, une
méthodologie d'études développée en partenariat avec MarketingScan sur la zone
test d'Angers. Disposant grâce à RadioScan de données single source, issues
d'un double panel (distributeurs et consommateurs), les représentants de la
profession ont démontré que les campagnes radio boostent les ventes. Pour ce
faire, ils ont analysé les achats de 4 000 foyers angevins durant dix semaines,
durée standard du test. « L'objectif était de pouvoir nuancer les observations
sur les comportements d'achat selon l'exposition publicitaire. Nous avons
distingué deux populations qualifiées dans le panel consommateurs, les faibles
auditeurs radio et les gros auditeurs radio », commente Arnaud Meneux,
directeur marketing radio d'IP France. Au cours des dix semaines, les 10
stations concernées, à savoir RTL, RTL 2, MFM (IP France), NRJ, Chérie FM et
Nostalgie (NRJ Régies) et Europe 1, Europe 2, RFM et Alouette (Lagardère Active
Publicité), ont diffusé des spots publicitaires tests dans les écrans nationaux
selon un plan média type : 7 messages par jour, sur 14 jours, soit un total de
98 messages. Un plan média conséquent, dont le budget, dans des conditions
réelles du marché, aurait allègrement franchi la barre des 10 MF, appliqué à
différentes problématiques annonceurs (lancement, soutien promotionnel,
création de nouveau segment...). Dans tous les cas, sept au total ont été
testés, et quel que soit le mix marketing retenu, la campagne a atteint les
objectifs fixés. Ainsi, dans le secteur des boissons, une marque challenger,
soutenue nationalement par une opération de promo, a vu ses ventes sur Angers
progresser de 64 % durant la campagne et de 32 % les semaines suivantes. «
L'indice des ventes moyennes hebdomadaires au niveau national était de 76,
alors qu'à Angers, ce même indice était à 125. Dans les quatre semaines qui ont
suivi, l'indice est passé à 69 au niveau national, alors qu'à Angers, il était
toujours de 91 », poursuit Arnaud Meneux.
Un mix efficace
Bon relais pour une action de promo, la radio sait aussi toucher sa cible
lorsqu'elle fonctionne seule. Ainsi, dans le cas d'une marque leader sur le
marché de l'hygiène-beauté, la campagne radio a permis une progression des
ventes de 15 %. Un gain obtenu par un élargissement de la cible acheteuse.
Enfin, les responsables des régies ont voulu tester l'effet sur les ventes
d'une marque leader dans le domaine de l'épicerie, dans le cadre d'un mix-média
TV-Radio. Là encore, les résultats sont sans appel. « Après une semaine de
non-communication, la campagne radio est venue en relais de la campagne télé
qui avait distribué 685 GRP. Alors que sur le reste du territoire, les ventes
de la marque ont globalement repris le niveau qui était le leur avant la
campagne télé, à Angers, elles ont continué à croître. A court terme, le gain
est de 19 %, à moyen terme de 26 %. La marque a par ailleurs amélioré son taux
de pénétration, comme ses quantités achetées », remarque Arnaud Meneux.
Poussant plus loin l'analyse, les commanditaires de l'étude se sont penché sur
les comportements d'achat selon le niveau de fréquentation radio. Il en ressort
que la campagne a été plus performante sur la cible des gros auditeurs, tant en
termes d'achat que de quantités achetées. Des résultats qui leur font dire que
la télévision ne touche pas forcement toute la cible acheteuse. Définie comme
un chantier prioritaire par la présidente du SIRRP, Constance Benqué, la sortie
de cette étude, qui donne à la radio des armes comparables à celles des autres
médias, doit permettre aux régies de sensibiliser les annonceurs du food qui
boudent les ondes radio au profit du petit écran. « Alors que dans plus d'un
pays européen sur deux, le food est l'un des premiers secteurs
d'investissements radio, en France, il sous-investit », note ainsi Arnaud
Meneux. En 2000, les investissements radio du secteur de l'alimentaire ont
reculé, selon Sécodip, de 1 % (227 millions de francs) et ceux des boissons de
23 % (183 millions de francs).