La presse d'entreprise lance son premier observatoire
Les professionnels de l'édition d'entreprise sous l'égide de l'Ujjef (Union des Journaux et Journalistes d'Entreprise) s'offre désormais un observatoire annuel. La première vague de l'étude réalisée par CSA TMO auprès du grand public démontre à la fois le poids et le classicisme de cette "drôle" de presse.
Mais que font les Français de toutes les publications que leur adressent
les entreprises ? A en croire la première vague de l'Obser-vatoire de l'édition
d'entreprise - réalisée sous l'égide de l'Ujjef et financée par Altédia, Angie,
Creapress, Entrecom, Sequoïa et Tagaro -, ils les lisent. Enfin du moment
qu'elles sont faciles à lire et de format assez traditionnel. Ils seraient 35
millions de Français (74 %) à avoir parcouru au cours des douze derniers mois
au moins un des documents qui leur étaient adressés avec leur relevé de comptes
bancaires, par exemple, et leur facture de la Compagnie des Eaux ou de France
Télécom, EDF, voire tout autre opérateur de téléphonie mobile. Et ils seraient
27 millions (57 % de l'échantillon) à avoir lu une de ces publications au cours
du dernier mois. En ce qui concerne les journaux de collectivités
territoriales, l'audience s'élève à environ 32 millions (68 %) de lecteurs sur
l'année (19 millions au cours du dernier mois). Dans les deux cas, on note une
sur-représentation des plus de cinquante ans, particulièrement pour
l'information locale. Ce qui s'explique en partie par la plus grande
disponibilité de cette population. Mais aussi par un phénomène purement
générationnel. Les 15-24 ans témoignant, quant à eux, d'un certain désintérêt
pour cette forme d'information locale. Les magazines des banques, caisses
d'allocation familiale, opérateurs téléphoniques ou encore distributeurs de
télévision payante, attirent pour leur part 31 millions de Français (66 %) sur
l'année et 25 millions sur le dernier mois (52 %). Un attrait plus marqué dans
la population active de 25-49 ans et les foyers avec enfants. Quant aux
magazines disponibles sur les points de vente comme Savoir de Carrefour,
l'Esprit de Shopi, M. comme Ville de Monoprix, etc., ils comptent près de 21
millions de lecteurs (44 %) sur l'année. Les femmes y sont plus sensibles que
les hommes et les employés plus intéressés que les cadres supérieurs. C'est la
presse électronique qui a le plus de mal à rencontrer son public. Il faut dire
que, contrairement aux publications qui arrivent facilement à domicile, se
connecter sur Internet demande une implication supérieure. Les scores
enregistrés par les e-magazines des enseignes de distribution et des grands
groupes industriels restent donc encore confidentiels puisqu'ils n'attirent que
3,3 millions de Français sur les douze derniers mois, soit seulement 7 % de la
population totale. A noter toutefois la surreprésentation des hommes sur ce
type de communication ainsi que de la tranche 15-49 ans et des cadres
supérieurs ou professions intermédiaires... Mais, puisque l'étude portait
également sur l'audience des revues interne et des Intranet, il est intéressant
de noter que, si 22 millions de Français ont accès à un magazine interne ou un
journal d'entreprise, ils ne sont que 7,5 millions a en avoir lu un lors des
douze derniers mois et seulement 4,5 millions lors du dernier mois.
MÉTHODOLOGIE
Etude réalisée en face à face du 21 au 25 juin 2002, auprès d'un échantillon de 1 973 individus représentatifs de la population française âgée de 15 ans et plus (méthode des quotas : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle du chef de famille, habitat et région). L'univers de référence est constitué par une population de 15 ans et plus appartenant à des ménages ordinaires soit 47 580 000 individus (source Insee - bilan démographique, enquête emploi 99).