La livraison à domicile de produits alimentaires : un potentiel sous-exploité
La CCIP, le Groupement des autorités responsables de transport, le GIE PSA-Renault, la Mairie de Paris et le ministère de l'Equipement, des Transports et du Logement ont demandé au Crédoc de dresser un état des lieux de la livraison à domicile à Paris et dans les communes limitrophes et d'en cerner les perspectives de développement.
Relancé à Paris au milieu des années 90, notamment sous l'impulsion de la
chaîne de magasins Monoprix, le service de livraison à domicile de produits
alimentaires s'est généralisé depuis à la plupart des grandes surfaces
alimentaires de Paris et de ses communes limitrophes. Actuellement, il
représente entre 5 % et 20 % des dépenses alimentaires totales des ménages dans
cette zone, la plus forte demande émanant de l'Ouest parisien. Un service qui
progresse avec le revenu du ménage et la présence d'enfants. L'intensité du
recours est deux fois plus importante dans les familles avec deux enfants que
dans le reste de la population, trois fois plus importante dans les familles
avec trois enfants et 60 % de ces familles y ont déjà fait appel contre 19 %
des ménages en moyenne. Toutefois, le recours à la livraison à domicile attire
aussi bien les ménages sans enfants que les revenus plus modestes. La livraison
trouvant sa justification dès lors que le volume des courses à transporter est
important. Le cybermarché offre d'ailleurs un potentiel de développement
important. D'autant que les consommateurs se déclarent en général satisfaits du
service et que les tarifs sont jugés acceptables dans 65 % des cas. En fait, le
prix n'est pas le principal motif de non-recours au service mais plutôt le fait
que le service génère plus de contraintes qu'il n'en lève. Quand les
distributeurs sauront décoder les attentes et les freins, le service de
livraison à domicile sera promis à un bel avenir. A condition que la logistique
soit au point.