La croissance devrait se poursuivre en l'an 2000
Située dans une conjoncture économique dont les principaux indicateurs sont
favorables, les investissements médias sont sur un trend positif. En France,
alors que la croissance globale de l'économie est estimée à 2,9 % en 2000,
celle des investissements médias serait de 5,1 % pour cette même année selon
IP. « La nouvelle révolution industrielle vient des médias, estime Benoît
Cassaigne, directeur général adjoint d'IP France. Il n'a jamais été aussi
justifié d'insérer les prévisions économiques dans celles des investissements
médias. » En 1999, tous les médias ont profité de la hausse des investissements
publicitaires, à des niveaux divers toutefois (voir tableau page suivante).
Pour 2000, la situation devrait être plutôt équilibrée entre chaque type de
supports avec une hausse prévisionnelle allant de 4 à 6 % suivant les médias.
Seul le cinéma qui sort d'une année 1998 exceptionnelle devrait marquer un peu
le pas. Du fait de cette croissance équilibrée, la part de marché des grands
médias reste stable depuis 1998. Sur cette période, la presse perçoit un peu
plus de 42 % des recettes, la télévision 37 %, l'affichage entre 12 et 13 %, la
radio environ 7 % et le cinéma moins de 1 %. Les prévisions inférieures pour
cette année s'expliquent par divers facteurs structurels et conjoncturels. Pour
la presse, les investissements de la distribution demeurent incertains et les
opérations financières seront probablement moins importantes. La télévision
demeure bridée par la limitation structurelle de son espace publicitaire, ce
qui est aussi un peu le cas de l'affichage, alors que la radio après une année
excellente attend moins de nouveau business en 2000. Quant au cinéma, après
deux bonnes années, une révision de la mesure d'audience et une éventuelle
baisse tarifaire entraîne une prévision de croissance nulle pour l'année en
cours.
L'inconnue Internet
Reste que le secteur des
nouvelles technologies devrait encore accroître sa présence média. « Le vrai
tournant se situe sur les nouveaux secteurs », souligne Benoît Cassaigne.
Télécom, télévision payante ou Internet risquent de supplanter peu à peu le
secteur du food. Par exemple, les vraies campagnes liées à Internet n'ont
véritablement débuté qu'à la rentrée 1999 sur les grands médias bien que la
presse ait commencé à en tirer les bénéfices dès 1998. Ce secteur pourrait
investir jusqu'à 2 milliards de francs sur les autres médias en 2000, contre
une estimation d'environ 1 MdF en 1999. Concernant Internet en tant que support
publicitaire, il n'a pas encore été introduit dans la note de conjoncture d'IP,
mais ses recettes pourraient atteindre le milliard de francs en 2000, contre
environ 400 millions de francs en 1999. « La problématique d'Internet reste
double pour les médias traditionnels : c'est un secteur qui investit mais est
aussi un concurrent », remarque Benoît Cassaigne. Pour l'ensemble de l'Europe,
les prévisions d'IP sont également favorables, l'Europe du Sud semble notamment
sur une pente très positive, alors que l'Europe du Nord connaît une phase de
croissance moins soutenue. Ce qui met un bémol sur l'impact supposé d'Internet
qui est très développé dans cette partie du Vieux continent. Il ne faut
toutefois pas négliger la notion de rattrapage du Sud par rapport au Nord de
l'Europe dans une économie qui s'unifie.