La Tribune s'offre un nouveau visage
La nouvelle formule de La Tribune transforme radicalement le quotidien économique et financier. Le relooking de son site web et l'arrivée d'un numéro le week-end parachèvent sa mue.-
Je m'abonneC'est une franche rupture que La Tribune (groupe NextRadioTV) a engagée avec sa nouvelle formule. Valérie Decamp, directrice générale du quotidien, préfère d'ailleurs parler de «nouveau journal», plutôt que de nouvelle formule. Effectivement, le changement est radical. Ainsi, sur les conseils du designer de presse Mario Garcia, le quotidien économique passe au format berlinois, intégralement quadri, reprend sa couleur historique (le bleu) et adopte une maquette plus rythmée, avec des articles plus courts, une large place à la photo, et des repères visuels facilement identifiables. Le tout, afin d'améliorer le confort de lecture, élément essentiel face à la concurrence croissante du Web. Sur le fond, La Tribune s'offre également une mue de taille. Le journal ne se cantonne plus à son coeur de métier - à savoir les marchés, la Bourse et la finance. Il élargit ses sujets au contexte politique et international, mais aussi au développement durable, à la culture ou encore au sport. Valérie Decamp explique ce choix par l'importance d'«apporter des respirations» au lecteur. L'idée consiste donc à «proposer une vision plus large de l'actualité et, en même temps, plus précise et technique sur la partie finance», ajoute-t-elle. Avant de préciser que le nouveau journal a été élaboré pour être «utile aux lecteurs aussi bien sur sa sphère professionnelle que personnelle».
Vers un nouveau lectorat?
Le but - clairement affiché - est d'augmenter les ventes afin de réduire les pertes et de combler l'écart avec son concurrent historique Les Echos. En élargissant ses sujets, le quotidien va perdre des lecteurs réticents à la nouvelle formule mais aussi en gagner d'autres, aux profils différents, attirés par le sport et la culture. D'autant que les nouveautés ne s'arrêtent pas là, puisque La Tribune paraît également, depuis le 1er novembre, le samedi. C'est là une manière de rattraper les autres quotidiens économiques européens, qui disposent d'un sixième jour de parution, en l'occurrence «le meilleur jour de vente de la semaine», précise Valérie Decamp. Ce numéro se divise en deux cahiers, le premier
dédié à l'actualité et à la finance, le deuxième à la culture, à l'art de vivre, aux loisirs et à l'art. Le site internet a, par ailleurs, été relooké, et devrait poursuivre son développement autour de nouveaux services, via des blogs et des forums. Enregistrant près d'un million de visiteurs uniques par mois, le groupe table sur une progression de 50% de visiteurs et 15 millions de pages vues d'ici à la fin de l'année. Quant aux ventes en kiosque, elles ont plus que doublé le jour de l'arrivée de la nouvelle formule, grâce notamment au prix de lancement - un euro jusqu'à fin 2008. Le journal, qui visait les 120 000 exemplaires vendus d'ici à 2011 (contre 80 000 avant ce relooking), pourrait donc bien atteindre son objectif avant. Le quotidien s'est, en tout cas, donné les moyens de réussir, avec une campagne de publicité plurimé- dia de 3 millions d'euros, imaginée par l'agence De Bonneville Orlan- dini (TV, radio, Internet, street marketing...). Reste à définir une signature peut-être plus percutante que sa conventionnelle «Le nouveau La Tribune». Et à veiller à ne pas perdre sa spécificité de quotidien économique et financier pointu, au risque de devenir un quotidien généraliste et de perdre son lectorat d'origine.