L'interne, premier client
Où l'on reparle de la GRC. Ou du CRM, pour ceux qui préfèrent, le dossier
de ce numéro lui étant consacré. Il est vrai que le sujet est, encore,
inépuisable tant apparaît évident l'intérêt des entreprises en la matière.
Intérêt n'étant pas obligatoirement synonyme de passage à l'acte, comme on le
sait. D'autant plus qu'il s'accompagne de nombreuses interrogations. Face à la
multiplicité de l'offre de solutions et applications en tous genres, toujours
plus performantes les unes que les autres. Toujours plus spécifiques ou plus
globales. Face aussi aux changements majeurs en termes d'organisation
qu'implique l'entreprise "orientée client". Etudes, ouvrages et expériences
concrètes s'accordent sur un point : le frein majeur à la mise en place d'une
telle stratégie provient plus particulièrement de l'interne. Il est vrai que
l'on voit rarement des clients se plaindre de davantage de considération ou
d'attentions... Maintien de prés carrés, crainte de perte d'un "pouvoir" réel
ou supposé, d'avantages financiers... les explications sont nombreuses et,
quelque part, humaines en raison du poids de l'histoire. Il est vrai que les
intervenants sont forcément multiples : marketing, communication, commercial,
informatique, service clients, lorsqu'il existe en tant que tel, logistique le
cas échéant. Et l'on pourrait y ajouter, selon les types d'entreprises, la R&D,
les achats, la production... Autant de services qui, jusqu'à présent, n'ont eu
que peu de raisons ou d'occasions de travailler réellement ensemble. Les fameux
rapprochements marketing - R&D, dans le cadre des stratégies d'innovation,
marketing-commercial dans le cadre du trade, ont fait couler beaucoup d'encre
mais n'ont pas vraiment atteint le stade de la généralisation. La relation
client parviendra-t-elle à cette osmose ? C'est tout le défi qui est lancé aux
directions générales qui choisissent d'emprunter la voie du CRM. Car
l'impulsion, la motivation, l'état d'esprit, l'envie... ne peuvent venir que
d'elles. A condition qu'elles considèrent l'interne comme la première
composante de la relation client.