Jasmin, une nouvelle bouture dans la presse féminine
Jasmin a été lancé le 23 octobre. Dans le maquis de la presse féminine, le pari peut paraître risqué. Mais pas pour Axel Ganz, selon qui, chaque génération fait naître un nouveau magazine.
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Axel Ganz ne s'en est jamais caché. Il aime la presse et… les femmes. Avec
Jasmin, il vient de trouver une occasion d'unir ses deux amours. En kiosque
depuis le 23 octobre dernier, Jasmin pourrait donc vite devenir le magazine
contemporain des femmes des années 2000. Un pari risqué ? Pas si sûr. L'ancien
patron de Prisma Presse, qui vient de lancer l'hebdomadaire “des femmes entre
25 et 40 ans qui n'ont pas encore trouvé leur hebdo”, est, en tout cas,
convaincu qu'il manque un titre étudié pour ces nouvelles femmes. « Plus
exigeantes, plus affranchies, plus ouvertes et plus soucieuses d'elles-mêmes,
il leur faut un magazine qui leur ressemble », indique-t-il. Étant
hebdomadaire, Jasmin se veut en phase avec l'actualité (37 pages y seront
consacrées, toujours sous l'angle de la femme) et privilégie les styles de vie
(56 pages). Un magazine « intelligent et divertissant, mais surtout créatif »,
dixit Axel Ganz pour qui ce sont surtout les courants socioculturels ou les
centres d'intérêt des lecteurs qui comptent. D'ailleurs, pour ce dernier, tout
projet rédactionnel a toujours été le fruit d'une intuition.
Créativité, modernité et intuitivité
Car voilà, Jasmin est d'abord né d'une intuition. En outre, le titre correspond aux nouveaux comportements et habitudes de vie des femmes des années 2000. S'affirmant comme un “généraliste contemporain”, doté d'une “maquette élégante”, Jasmin paraîtra en kiosque le lundi et sera vendu 2 euros. Sa pagination sera proche de 140 pages contenant outre les 37 pages d'actualité, une majorité de pages style de vie, de reportages, de la cuisine, de l'évasion, de la décoration, etc. Le premier numéro a été tiré à 400 000 exemplaires, pour une “diffusion moyenne garantie de 250 000 exemplaires assurés au marché publicitaire pour 2006.” Pour accompagner la sortie du titre, la société éditrice AG+J (joint venture entre Axel Ganz et le groupe Gruner + Jahr) a opéré une campagne de promotion en TV, radio, affichage et presse, réalisée par l'agence M&CSaatchi.Gad. Parmi les signatures, retenons : “les femmes ne verront plus la presse féminine comme avant” ou “tout ce qu'aiment les femmes dans un seul numéro”. Pas de doute, Axel Ganz n'est pas insensible à la gent féminine : « J'aime les femmes. Il leur fallait donc un magazine créatif. » Car hélas, pour le créateur, la créativité fait défaut, « alors qu'elle représente le meilleur marketing pour un journal. » En Inde, Kâma Sûtra, le dieu de l'amour, atteignait ses victimes par des flèches auxquelles il attachait des fleurs de jasmin. Axel Ganz aura-t-il les armes pour séduire les femmes modernes ? Voire piétiner les plates-bandes d'un hebdomadaire féminin bien enraciné… qui paraît aussi le lundi. Les graines sont en tous les cas semées.