Jaguar démocratise son image
Certaines marques de voitures font rêver tant elles apparaissent
inaccessibles. Jaguar fait partie de celles-là. Marque emblématique d'un
certain style de vie, la belle Anglaise, dans le giron de l'Américain Ford
depuis 1989, entamait au printemps 2001 une petite révolution culturelle en
lançant la X Type : une Jaguar, commercialisée à moins de 30 000 E. Positionnée
dans le sillage de la S Type, disponible en trois cylindrées, elle vise une
nouvelle génération de consommateurs, loin de l'archétype de l'acheteur de Jag.
« Avec la X Type, nous visons les jeunes couples, ainsi que les femmes »,
indique Christian Michel, directeur marketing de Jaguar France. Un public que
la marque connaît mal, mais un public essentiel à capter dans une stratégie de
conquête de part de marché. Lors de l'annonce de son lancement, à l'automne
2000, le staff de la marque n'avait pas hésité à déclarer que la production de
la X Type devait permettre à Jaguar de doubler ses ventes mondiales, 85 000
voitures en 2000. Pour aller à la rencontre de ce nouveau public, Jaguar
France a misé sur une opération de communication de proximité. Du 3 avril au 2
juin derniers, deux camions aux couleurs de la marque, le premier destiné à
accueillir la clientèle, le second à transporter les quatre voitures
présentées, ont sillonné le territoire national pour aller à la rencontre des
prospects. Prospects qui avaient été avertis de l'opération via une campagne de
MD orchestrée par Wunderman. « Durant trois jours, les deux camions se sont
installés au coeur des villes visitées. Cette opération nous a permis de
rentrer dans le quotidien des consommateurs, de démystifier la marque, de
gommer son côté ostentatoire en jouant sur l'émotionnel », poursuit Christian
Michel. Au total, 35 000 mailings ont été envoyés sur les zones de chalandise
des concessionnaires régionaux et 42 villes ont ainsi été visitées. « Cet
événement va au-delà des opérations réalisées dans le cadre de journées portes
ouvertes. Il permet à la marque de rentrer dans la shop-ping list d'une cible
qui nous voyait comme inaccessible », analyse Christian Michel. Et d'entrer en
concurrence avec les constructeurs nationaux, dont le poids en France demeure
conséquent.