Recherche

Internet se fait nomade

Des bornes dans les bars, un immense cybercafé..., des initiatives vouées à se multiplier et qui mettent Internet dans la rue. Pour faire en sorte que, dehors ou dedans, personne n'ait plus un Web de retard.

Publié par le
Lecture
4 min
  • Imprimer


"Si tu ne vas pas à Internet, Internet viendra à toi". Telle serait la devise de deux nouvelles offres qui initient un concept que l'on pourrait qualifier "d'outside web". Webfinger tout d'abord, des bornes internet qui fleurissent depuis peu dans les cafés et brasseries de l'Hexagone. Lancées par des anciens de la distribution réunis au sein de LHD Interactive, ces bornes tactiles offrent toutes les possibilités du Net : e-mail, surf, etc. Le modèle économique est simple. On achète une carte de 25 francs pour une heure, les cafetiers sont intéressés à la vente et les écrans comportent des bannières de pub. La direction mise sur les aspects immédiateté et convivialité : « deux personnes peuvent, par exemple, discuter voitures au café et aller chercher une information précise sur le site d'un constructeur. C'est une façon d'alimenter la conversation et la convivialité du café correspond bien à la cible web », argumente le P-dg Jean-Luc Le Douarin. Les cafetiers qui n'en finissent pas de voir s'étioler leur clientèle, semble plutôt apprécier. « Nous attendons de ce produit qu'il incite nos clients à rester plus longtemps. Et peut-être qu'il attirera une nouvelle clientèle », commente Elisabeth Moison du bar Le Scaramouche à Rennes. Plus de 200 cafés en seront équipés d'ici à la fin de l'année. La société s'est même payée le luxe d'un dépôt de brevet pour des raccourcis clavier qui évitent enfin de taper les affreux "www" et autres "http : //". Merci !

Fastoche !


Principe économique comparable pour easyEverything, qui ouvre son premier webcafé fin décembre, 37 bd de Sébastopol à Paris. Le concept lancé par Stelios Haji-Ioannou, homme d'affaires très médiatique outre-Manche, est simple et facile. Partant du constat que la plupart des internautes restent sous-équipés chez eux et que les web cafés actuels vivotent pour cause d'élitisme et de tarifs trop élevés, il démocratise le Web en changeant d'échelles. De grands espaces (1 000 m2 à Paris), 375 ordinateurs dernier cri renouvelés régulièrement (Hewlett Packard actionnaire, a investi 15 M de £) et un accès rapide à 10 francs pour 20 minutes à 4 heures, le tarif variant avec la fréquentation de cette sorte d'usine à Web. Ambiance sans chichis, bois clairs, petites consoles pour le clavier et écrans plats à hauteur d'yeux, soit de longues rangées d'écrans, efficaces bien qu'un peu Métropolis style. Ajoutés à cela, un coin café et une ouverture 7J/7, 24h/24, la possibilité d'imprimer, de télécharger sur disquette ou sur CD. Le concept prendra-t-il en France ? L'avenir le dira. Quoi qu'il en soit, au Royaume-Uni, les easyEverything ne désempliraient pas. Depuis l'ouverture du premier en juin, les cinq cybercafés londoniens auraient accueilli près de 170 000 clients réguliers. Côté rentabilité, c'est également très simple. « En Grande-Bretagne, nos webcafés sont rentables entre le quatrième et le sixième mois », détaille Julien Sausset, le responsable marketing France. Quelle que soit la page web vue, un bandeau de pub en bas de chaque page est réservé à easyGroup. L'annonceur paye au coup par clic. Il bénéficie en outre d'un échantillon physique d'internautes quotidiens. La page d'accueil permet d'accéder à différents services. Et, notamment, à easyJet, les billets d'avion à tarifs réduits, et EasyRentacar, la Mercedes Classe A à 99 F par jour ; deux autres filiales précédemment lancées par easyGroup. Le présupposé du fondateur semble juste puisque 90 % des clients connaissent déjà Internet. Ils se connectent en moyenne une heure. Dans cette logique, easyGroup qui recrute actuellement le personnel de sa boutique mise sur les qualités d'accueil. « Chez nous pas de spécialistes informatiques », précise Julien Sausset. Si tout se passe bien, Paris devrait compter deux "Fast web café" supplémentaires en 2001. Mais ce n'est pas tout pour ce fils d'armateur grec à qui tout semble vraiment "easy" : Stelios Haji-Ioannou, 34 ans, sorte d'hybride entre Edouard Leclerc et Richard Branson, compte couper l'herbe sous le pied de Zebank, le projet de Bernard Arnault, en lançant dans quelques mois, easyMoney.

Valérie Mitteaux

S'abonner
au magazine
Se connecter
Retour haut de page