Internet et commerce en magasin : les clés de la complémentarité
En 1999, on estimait à environ 800 000 le nombre de cyberconsommateurs
français qui avaient acheté sur Internet pour un peu plus de 1 milliard de
francs. L'enquête réalisée par le Crédoc et Raffour Interactif - étude B@ronet
de septembre 2000, auprès de 1 500 internautes interrogés en ligne - révèle
toutefois que le commerce électronique n'a pas pour vocation de balayer les
formes traditionnelles de la distribution mais apparaît, au contraire, comme
complémentaire. Plus on fréquente de circuits différents, plus on est favorable
au commerce électronique : 41 % des consommateurs qui ont une intense
fréquentation commerciale envisagent d'acheter sur Internet, contre 23 % de
ceux qui fréquentent un petit nombre de types de commerces. Le commerce sur
Internet peut séduire trois types de consommateurs : ceux qui rationalisent
leurs achats, comparent les produits et sont à l'affût des offres, les
consommateurs pressés et les chineurs qui voient dans Internet le plus grand
magasin du monde. Pourtant des freins demeurent. Le commerce électronique
n'attirera pas les consommateurs à la recherche de réassurance. Pour se
développer, Internet devra de toute façon vaincre un certain nombre de
réticences : la sécurité des modes de paiement est le premier (67 % de
citations), celle de la protection des données individuelles en est un autre
(47 %), de même que le coût de la livraison (50 %). Il reste que, même pour
ceux qui ne concluent pas une vente en ligne, Internet devient un réflexe pour
préparer ses achats. Internet peut également permettre l'entretien de relations
entre un distributeur en magasin et son client après l'achat. Pour le Crédoc,
il peut s'agir ici de nouveaux leviers de fidélisation (conseil d'utilisation,
service après-vente en ligne, offres promotionnelles sur des produits
complémentaires...).