Industrie pharmaceutique les managers n'ont pas le moral
A l'occasion du dernier Médec, Alain Collomb a présenté les résultats d'une enquête réalisée par ACS auprès de 233 managers de l'industrie pharmaceutique. Un moral en berne.
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Effet des fusions ? Toujours est-il que le moral des cadres de l'industrie
pharmaceutique n'est pas au beau fixe, loin de là. Interrogés sur leur moral
professionnel, ils ont donné une note moyenne de 6,7, ce qui, en termes
d'études, ne peut pas être considéré comme une bonne note. Les fusions sont
citées en premier parmi les items qui influent sur leur moral, suivies par les
modalités de rémunération, les relations hiérarchiques, la communication
interne du laboratoire, la possibilité de mobilité professionnelle, la R&D du
laboratoire, les actions des pouvoirs publics, les nouvelles technologies et le
multimédia, les patients, la qualité des prestations internationales du
laboratoire. Par exemple, pour 32 % des personnes ayant répondu à ce
questionnaire auto-administré, les fusions représentent une menace, mais pour
53 %, il s'agit plutôt d'une opportunité. Chez les fusionnés, l'intégration se
déroule plutôt bien pour 56 % d'entre eux, très bien chez 5 % mais plutôt mal
pour 36 % des interviewés et très mal pour 3 %.
Une typologie des cadres
A partir des réponses, ACS a dressé une typologie des
cadres selon le niveau de leur moral. Les "Bienheureux" (15 %) se retrouvent
dans les plus grands laboratoires et sont les plus satisfaits sur tous les
items. Les "Conservateurs Satisfaits" (33 %) sont plutôt des Dg ou des
directeurs des opérations. Ils font preuve d'un bon moral et ressentent les
fusions comme quelque chose de plutôt positif, mais les nouvelles technologies
et les patients les gênent. Les "Cocooners" (23 %) se retrouvent dans les
petits laboratoires et pour eux, tout va mal, surtout tout ce qui vient de
l'extérieur : les patients, les fusions, les Pouvoirs Publics. Les "Mécontents"
(29 %) sont plutôt des chefs de gamme ou des chefs de produits. Leur moral
professionnel n'est pas bon, les fusions les inquiètent, ils critiquent la
communication interne de leur laboratoire et sa R&D. A la rigueur, ils seraient
moins inquiets de l'influence des patients et des Pouvoirs Publics. Et encor...
Conclusion d'Alain Collomb : « Trois collaborateurs des laboratoires
pharmaceutiques sur dix ne se sentent pas bien dans leur peau. » Un constat à
méditer.