Hygena renouvelle son discours promotionnel
En 2003, selon l'IPEA (Institut de Promotion et d'Etudes de l'Ameublement),
les Français ont consacré quelque 1,67 milliard d'euros
à l'aménagement de leur cuisine. Le prix moyen de cette pièce est passé de 3
800 euros en 1995 à
4 340 euros en 2003 (hors électroménager). Une évolution qui s'explique par le
fait que les Français ont porté leur choix sur des matériaux plus diversifiés.
Plus belles, mieux équipées, les cuisines sont devenues des lieux à vivre.
Reste qu'en termes d'équipement, nos concitoyens font triste figure. Avec un
taux estimé aujourd'hui à 45 %, ils sont largement devancés par nos voisins
italiens (80 %), par les Allemands (64 %) ou encore les Britanniques (63 %). Le
marché français recèle donc un fort potentiel pour les différents acteurs du
marché. Un marché dont les spécialistes cuisinistes détiennent toujours quelque
40 %, mais sur lequel les spécialistes du jeune habitat, Ikea en tête, et les
grandes surfaces spécialisées (Leroy Merlin, Castorama, But ou encore
Conforama) gagnent du terrain. C'est dans ce contexte qu'Hygena (filiale du
britannique MFI Furniture Group) revenait en communication télé, fin décembre
2004, après trois ans d'absence. Le cuisiniste, qui a confié son budget
communication à l'agence Publicis Dialog, profitait d'un événement commercial,
en l'occurrence “Les semaines de folie”, pour exprimer son nouveau
positionnement.
Repositionnement
« Nous avons profité de cet événement - qui se situe aux antipodes de la
braderie puisque le moins 50 % est proposé sur des milliers de meubles neufs
garantis dix ans -, pour commencer à installer une nouvelle saga publicitaire
et, plus globalement, la nouvelle image de la marque », commente Martine
Pont-Meusnier, directrice conseil chez Publicis Dialog. Le parti pris créatif
évite, en effet, le tag promotionnel du 50% de réduction, tournant ainsi le dos
au seul référent prix. Teintés d'humour, les deux films de dix secondes mettent
en scène le gimmick “Et pourquoi pas une cuisine Hygena à moitié prix” comme
réponse à des demandes incongrues : un jus de goyave dans un bistrot du coin,
une sauce aux cèpes dans un lit d'hôpital. « L'humour agit comme un
accélérateur de trafic et valorise la marque, qui devient plus sympathique,
plus proche et plus conviviale», poursuit Martine Pont-Meusnier. Ces deux
films, qui ont été à l'écran, sur TF1 et M6, jusqu'à la fin février, ne sont
que la partie la plus visible d'un travail en profondeur sur la marque. Un
travail facilité par le fait que l'ensemble du parc de cent quarante magasins
est détenu en propre par l'enseigne.
De la communication interne au site internet, en passant par l'animation
commerciale et le marketing relationnel, la prise de parole d'Hygena, à travers
ses différents canaux de communication, a été retravaillée afin d'optimiser
chaque point de contact avec le client-prospect. « Il existe aujourd'hui une
synergie dans les prises de parole. Le travail de repositionnement est passé
par une remise à plat de l'ensemble des éléments constitutifs de la marque.
Avec pour objectif de donner aux gens l'envie d'aller chez Hygena et
d'installer une relation dans la durée. Une relation fondée sur le choix,
l'écoute, le service et non pas uniquement sur le prix», note Martine
Pont-Meusnier. Le temps du harcèlement commercial des cuisinistes fait donc
définitivement partie de l'histoire ancienne. Une attitude dont
pourraient s'inspirer les vendeurs de fenêtres et autres systèmes de sécurité.