Fnac Digitale, couleurs et convergence
Grosse affluence dans la toute nouvelle Fnac Digitale, 77-81 boulevard
Saint-Germain à Paris VIe, pour son premier week-end d'ouverture, le 16
novembre dernier. A deux pas de la Fnac Micro, l'enseigne s'est offert 2 500 m2
entièrement dédiés à la "techno-convergence". Cela fait plusieurs années que la
pub informatique, Sony et sa marque Vayo et Apple notamment, nous rabâche : "Et
si vous achetiez la caméra qui va avec l'ordinateur, qui va avec
l'appareil-photo et le lecteur MP3...". Mais, en magasin, ça ne suivait pas. La
convergence, il fallait donc la mettre en scène. Même Apple n'a pu en faire
l'économie. Ses nouveaux Apple Store aux Etats-Unis sont basés sur ce principe.
Notre agitateur depuis 1954 s'est donc ici concentré sur la valeur d'usage. En
clair, si le client ne voit pas ce qu'il va pouvoir mettre en oeuvre via la
technologie, compte tenu du prix des appareils, il doute et reporte ses achats.
« Ce qui nous a inspirés, c'est simplement le comportement client. Nous nous
sommes rendus compte que, pour que les gens achètent, il fallait qu'ils
comprennent », synthétise Pierre-Jean Richard, directeur des aména-gements et
des concepts. Pratiquement, dans ce nouveau magasin, cette volonté de
convergence se traduit au premier et second étages par un "Carrousel", tout en
transparence, au sein duquel les appareils sont tous connectés entre eux.
Micro, appareil-photo, caméscope, lecteur MP3, PDA et scanner, à l'étage
micro-informatique. Hi-fi, télé ou plasma et systèmes de sonorisation, à
l'étage "Home Cinéma". Pour preuve que la notion de "digital" est encore un peu
floue dans l'esprit des consommateurs, ce rayon, situé au dernier étage du
magasin, semble surprendre la clientèle. « On sent qu'il va falloir faire
découvrir ce rayon, car les gens ne s'attendaient pas à trouver de la télé et
du home-vidéo », explique Pierre-Jean Richard. Quelques jours après
l'ouverture, il s'est avéré nécessaire de préciser sous l'enseigne Fnac
Digitale au fronton de l'immeuble : "L'univers du numérique : TV, audio, vidéo,
micro". Pour clarifier l'offre. Mais ces espaces de convergence, seuls,
n'auraient pas suffi à modifier l'attitude de la clientèle. Partout dans ce
magasin, qui a valeur de pilote pour la Fnac, les produits sont accessibles, on
peut toucher à tout. La Fnac a également voulu en profiter pour faire évoluer
ses codes. Fini les présentoirs en bois, pour rendre la technologie plus
humaine, ce que Pierre-Jean Richard nomme le "cosy-tech". Et vive le
"bio-tech", soit de grands visuels de végétaux qui reposent l'oeil, dans des
espaces de vente qui tendaient à être saturés par la PLV et les cartels en tout
genre. Côté information et promotion, 115 écrans plasma remplacent désormais
les supports habituels.
Un magasin en cohérence avec l'esprit proposé
L'ambiance sensiblement nouvelle du magasin tient
également à la mise en espace - on circule mieux -, mais aussi à l'introduction
de la couleur pour signaler les différents univers. La dominante rouge du rayon
home-vidéo étonne, et l'on sent que cela ne serait pas mal si la Fnac sortait
de son monolythique vert-ocre indéfinissable. « Les gens apprécient l'ambiance,
se félicite François Gazuit, directeur des magasins parisiens. Ils ont compris,
de façon assez intuitive, comment fonctionnait le magasin. Et l'on a la
sensation qu'ils écoutent à nouveau ce que nous avons à leur proposer. » Mais
il est vrai que, pour une fois, l'ensemble du magasin est en grande cohérence
avec l'esprit proposé. Dans cette idée - plus de convergence, plus de proximité
-, le magasin s'est fendu d'un vrai café, où l'on peut déjeuner tout en surfant
sur Internet ou en découvrant une exp... digitale bien sûr. Le magasin a
également simplifié les procédures de services. On peut, par exemple, apporter
son micro pour une mise à jour de logiciels ou pour une réparation simple, sans
passer par la case "devis-délai". Et, grâce à une meilleure répartition des
caisses on fait moins la queue. Enfin, si l'on est un peu éreinté, on peut
aller s'installer dans les canapés des salons de Home-Cinéma, dont le but
premier est de permettre au client de faire une expérience en situation. Une
fois validées, toutes ces idées généreuses devraient permettre de faire évoluer
l'ensemble du réseau de magasins.