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Fières d'elles

Russes, Françaises, Américaines, Coréennes. Les femmes interrogées par le magazine Elle dessinent un nouveau contour de la féminité. Différentes mais très semblables, elles se veulent indépendantes, intuitives et responsables.

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Trente-cinq éditions mondiales (1), cinq millions d'exemplaires vendus par mois, et 20 millions de lectrices. La force du magazine Elle n'est peut-être pas suffisante pour faire de la femme Elle, la femme universelle. En revanche, compte tenu de ses spécificités, sa lectrice symbolise ce qu'Interdeco nomme “la femme de l'avance socioculturelle”. Une femme, que l'éditeur et sa régie ont invité à se découvrir à travers le questionnaire :Les Nouvelles Frontières de la Féminité. Réalisée conjointement par Interdeco Expert et Sociovision-Cofremca, l'analyse des réponses fait ressortir, au-delà des différences liées au dégré d'émancipation des femmes et aux changements socio-culturels qui traservent les sociétés, quatre convictions communes et fédératrices : définir leur identité et maîtriser leur quotidien ; avoir la force de croire en soi ; concilier vie privée et vie sociale et valoriser leur féminité.Qu'elles soient Brésiliennes, Américaines, Françaises, Italiennes, Coréennes ou Suédoises, lorsqu'on les interroge sur la manière dont elles se perçoivent en tant que femme, elles n'hésitent pas une seconde. « 43 % des lectrices à travers le monde se définissent comme intuitives et sensibles. Et l'on note neuf points d'écart entre ce premier item et le deuxième qui est “Je suis curieuse et ouverte au monde”. Il y a donc une réelle revendication de l'intuition féminine et une recherche d'harmonie. 90 % disent ainsi qu'il est essentiel d'être en harmonie avec son entourage », indique Sonia Rossignol, directrice des études chez Interdeco Expert. Dans quel état d'esprit se trouve cette femme intuitive et sensible. Elle est à 44 % heureuse. Et débordée à 44 %. Fière d'elle à 41 %. « C'est le paradoxe, mais cela démontre tout simplement qu'elles gèrent sans difficulté la complexité de la vie. Ni superwomen, ni victimes, elles sont lucides sur elles-mêmes et elles acceptent les contraintes dès lors qu'elles les ont choisies», commente Sonia Rossignol. Quant au sentiment de fierté qui les anime, il résulte du fait que 85 % d'entre elles pensent pouvoir s'en sortir seules. « Il ne s'agit pas de nombrilisme ou de repli sur soi, mais au contraire d'une démonstration de leur capacité à s'adapter, à rebondir », estime Sonia Rossignol. Déterminées et engagées, elles sont 71 % à se dire prêtes à vivre autrement pour être en accord avec ce qui est important pour elles.

Femme avant d'être mère


Persuadées que réussir leur vie, c'est en concilier les différentes facettes, professionnelle, familiale, personnelle (55 %), elles sont d'une grande lucidité face au monde du travail. 67 % d'entre elles pensent ainsi que les hommes gagnent plus que les femmes (87 % en France) et qu'il vaut mieux être un homme pour progresser (37 % ensemble, 81 % en Suède !). Quant à la famille, si elle demeure essentielle, un nouveau modèle se met en place. Elles sont 79 % à penser qu'un père est aussi capable d'élever un enfant qu'une mère. Elles ne sont plus que 35 % à penser qu'être femme, c'est avant tout être mère. « Avant de construire un autre être, la femme pense que son principal travail consiste à se construire elle-même », estime Sonia Rossignol. Autre bouleversement, leur vision du couple. S'il reste une valeur sûre, il ne l'est plus à tout prix. 65 % des femmes déclarent ainsi que la priorité va à leur épanouissement personnel, et elles sont 45 % à imaginer une vie épanouie sans homme à leurs côtés. Les Brésiliennes semblent les plus déterminées, 68 % alors que les Françaises sont, en revanche, en retrait sur la question, 39 %. Enfin, 27 % n'hésitent plus à dire que le quotidien tue l'amour ! Les Japonaises en la matière semblent les plus concernées (67 %). Bien dans leur vie, les femmes se sentent également belles. « Leur approche de la beauté devient plus holistique. A 75 %, elles se sentent belles lorsqu'elles se sentent bien. Et elles sont 74 % à avouer connaître leurs défauts », souligne Sonia Rossignol.

Petits bonheurs quotidiens


Très attachées à leur apparence personnelle, elles n'hésitent pas à dépenser pour se faire plaisir. 76 % disent ainsi dépenser excessivement par plaisir et 71 % déclarent adorer dépenser de l'argent. En mode et en beauté, bien sûr. Quant à leur attitude vis-à-vis des marques, elle varie selon les secteurs. Peu fidèles aux marques de mode, (43 %), les femmes sont, en revanche, plus attachées aux marques beauté (66 %). Et, lorsque l'on évoque l'univers du luxe, c'est à la sublimation de soi que les femmes pensent immédiatement. Une sublimation vécue de mille façons. En Hollande, le luxe est d'abord un plaisir personnel (83 %), au Japon, il est synonyme de raffinement et de distinction (65 %), en Russie, c'est la qualité qui prime (75 %), les Hongroises y voient un symbole de réussite sociale (44 %), tandis que les Italiennes et les Françaises, fidèles à la tradition, le définissent pour les premières comme un art de vivre (49 %) et les secondes, à 25 %, comme l'élégance à la Française ! Présentée à l'ensemble des rédactions du titre, et au marché publicitaire, l'étude a permis de dresser une typologie mondiale de sept types de femmes. Qui, de façons différentes, expriment toutes cette nouvelle féminité. (1) Une trente-sixième édition a depuis été lancée en Belgique.

Le profil des lectrices Elle


45 % ont entre 25 et 34 ans 67 % ont fait des études supérieures 50 % vivent en couple 31 % sont mariées 32 % sont mères Elles travaillent à 76 % et sont cadres à 40 % 86 % ont un revenu élevé 76 % sont des lectrices régulières

Méthodologie


Questionnaire auto-administré dans les 35 éditions de Elle. Numéros datés de février 2003. Plus de 50 000 questionnaires reçus dont 13 % en France. 20 000 questionnaires analysés.

Rita Mazzoli

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