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Et si notre journée durait deux heures de plus?

En 2010, les Français ne cesseraient de courir après le temps. Imaginons, alors, qu'ils disposent de deux heures de plus et que la journée fasse 26 heures. Qu'en feraient-ils? Ipsos leur a posé cette étonnante question dans le cadre du dernier opus de l 'étudePubliée en octobre 2010 et réalisée auprès d'un échantillon représentatif de 4 500 personnes interrogées en ligne durant l'été 2010., intitulée «Les 4 500 - Observatoire des modes de vie et de consommation des Français».

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La première activité citée ne surprendra pas dans le contexte actuel. Si les Français voyaient leur journée rallongée de deux heures, 37 % d'entre eux passeraient ce temps avec leur famille. La crise économique a amplifié le phénomène. Le climat général d'incertitude tend à rapprocher les générations et suscite l'envie de se retrouver davantage entre proches. En outre, le rythme de travail s 'étant intensifié chez les actifs, la frustration de ne pas suffisamment voir ses enfants a augmenté ces dernières années.

Le luxe suprême: ne rien faire

La deuxième activité citée est aussi révélatrice que paradoxale. Si on leur donnait deux heures de plus, 34 % des personnes interrogées déclarent qu'elles n'en feraient rien. Elles les passeraient principalement à «se reposer, se détendre, ne rien faire de spécial». C'est dire à quel point le temps de repos est devenu une denrée rare, pour une fraction non négligeable de la population. Paresser est devenu le luxe suprême. Quant aux 21 % qui déclarent qu'ils dormiraient davantage, ils révèlent la même aspiration, celle d'une société fatiguée, stressée, qui rêve d'un grand moment de déconnexion. C'est d'ailleurs ce que confirme l'Observatoire des modes de vie et de consommation, en révélant que la fatigue et le stress progressent régulièrement en France depuis la moitié des années 2000. Parmi les autres activités citées par au moins un tiers des personnes interrogées, on retiendra la promenade (33 %) , le temps passé avec ses amis (30 %).

Génération Y: l'attrait du réel

Et qu'en est-il des moins de 30 ans? Quid de cette fameuse génération Y, que l'on dit complètement dépendante des nouvelles technologies? Comme le reste de la population, les plus jeunes consacreraient d'abord ce temps à leurs proches (famille et amis) . A l'ère du virtuel, c'est le physique qui semble surtout manquer aux jeunes. Ainsi, parmi les activités davantage plébiscitées par les moins de 30 ans, on retrouve «faire l'amour» (39 %, contre 30 % pour l'intégralité de la population) , «faire du sport» (31 %, contre 21 %) et «dormir, faire la sieste» (31 %). Passer du temps sur Internet n'est cité que par une petite minorité, sans doute car les internautes y passent déjà une grande partie de leur temps... Les seniors, quant à eux, opteraient pour la promenade (40 %, contre 33 %) ou la lecture (31 %, contre 21 %).

Enfin, les femmes affirment qu'elles consacreraient ces deux heures à leur famille, au repos et à la balade. Les hommes, eux, se distinguent, en plébiscitant «faire l'amour». Ils placent le sexe en haut du podium. Début d'une mésentente? Les femmes ne le classent qu'en huitième position...

Rémy Oudghiri, directeur du département corporate et tendances, Ipsos Public Affairs.

Rémy Oudghiri

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